G8 : Encore des mots, toujours des mots, les mêmes maux…
Deauville est certes une ville de cinéma, la lutte contre le sida n’a pas besoin d’un autre festival de bonnes intentions. Il fallait donc une étoile des tapis rouges, une sirène capable de nager parmi les eaux troubles de la haute finance, une diva chic et choc, en cette période “strauss” et paillettes : Miss Promesses G8. Elle sera sans conteste l’atout charme des activistes associatifs, venus voir le bleu de la mer (Ils y verront plus celui des policiers, plus de 12 000, soit deux par habitant). Mais ne nous y trompons pas, ses sourires aux photographes ébahis sont de façade. Car le rapport rendu public la semaine dernière par le G8 n’est pas bon. Ce dernier le reconnait d’ailleurs fort aisément : les objectifs n’ont pas été atteints. L’accès universel aux trithérapies pour les personnes séropositives reste loin, très loin d’être obtenu. Et de leurs préoccupations ? Le club des huit a pourtant inscrit la lutte contre le VIH comme "priorité de haut niveau". C’est pourtant près de dix millions de malades que le G8 continue d’oublier. Cette estimation de l’Organisation mondiale de la santé montre que deux tiers des personnes séropositives sont en attente d’un traitement. Les talons de Miss Promesses vont-ils raisonner dans le club très select des actionnaires de l’avenir du monde ? Car les financements marquent le pas. Le sommet de Gleneagles de 2005 avait fait espérer une hausse de l’aide publique au développement de près de 50 milliards de dollars. Cinq ans plus tard, dix-neuf manquent à l’appel. Pire, la contribution du G8 au Fonds mondial (qui lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme) stagne, voire diminue depuis 2007. Avant la crise. Celle censée dédouaner certains pays de remplir leurs engagements. L’Italie par exemple a coupé les bourses de ses financements au Fonds en 2009, puis en 2010. Après avoir renfloué les banques et floué les malades, les politiques s’obstinent à ignorer les financements innovants, comme la taxation des transactions financières. Nicolas Sarkozy, président du G8, a promis de l’inscrire à l’ordre du jour. Miss G8 y veillera.
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Commentaires
Le Sida d'en haut
Pour une fois, j ai bien rigolé ! Ah mais quel talent chez cet auteur, Mathieu Brancourt a la plume romanesque des grands écrivains tels que Victor Hugo Boss ou Voltaire et Zadig ;
"Les talons de Miss Promesses vont-ils raisonner dans le club très select des actionnaires de l’avenir du monde"
Remarquez, je ne suis pas contre que les talons raisonnent mais plutôt je m'inquiète pour les talents qui raisonnent ! Comme d'autant je m'inquiète de la présence de l'association Coalition plus, au côté de Aides...toujours pour réclamer plus d'argent pourraton lire dans cet autre extrait :
une sirène capable de nager parmi les eaux troubles de la haute finance, une femme chic et choc, en cette période “strauss” et paillettes
"Le sommet de Gleneagles de 2005 avait fait espérer une hausse de l’aide publique au développement de près de 50 milliards de dollars. Cinq ans plus tard, dix-neuf manquent à l’appel."
Alors je prends concience du pouvoir de ces maîtres du monde comme dans cette critique développée en fin de page :
"Après avoir renfloué les banques et floué les malades, les politiques s’obstinent à ignorer les financements innovants, comme la taxation des transactions financières." et je me mets à prier Miss G8 car.."Nicolas Sarkozy, président du G8, a promis de l’inscrire à l’ordre du jour. Miss G8 y veillera."
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