Gays et Trans : l’Inde vire, un peu, au rose !

Publié par jfl-seronet le 17.06.2012
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Les programmes VIH pour les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les trans sont progressivement intensifiés en Inde, constate l’ONUSIDA (17 mai) dans un communiqué. Mais des progrès importants restent à faire.
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En Inde, l'épidémie de VIH affecte sérieusement les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes et les trans. Parmi cette population, 427 000 personnes (en 2010) sont considérées comme étant plus exposées car elles ont des partenaires sexuels multiples et beaucoup reçoivent de l'argent en échange de rapports sexuels. "Lorsqu'un client est saoul, il est souvent difficile de le convaincre d'utiliser des préservatifs", affirme Rupali, une trans qui exerce comme travailleuse du sexe, citée par l’ONUSIDA.

En Inde, la prévalence au VIH parmi les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes a atteint 7,3 %, ce qui est 20 fois plus élevé que parmi la population en général, indique l’ONUSIDA. De récentes données montrent que la prévalence au VIH parmi les trans dans les principales villes comme Bombay (plus de 22 millions d’habitants) et Delhi (plus de 19 millions d’habitants) est montée en flèche à presque 25 %. Les programmes VIH pour les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les trans sont progressivement intensifiés. L’ONUSIDA cite ainsi la Pahal Foundation à Faridabad (Etat de Haryana) qui reçoit des financements du gouvernement de l'état de Haryana (Nord du pays) pour fournir des dépistages du VIH, des traitements pour les maladies sexuellement transmissibles, des conseils et des préservatifs à 750 hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes et les trans, mais des centaines d'autres utilisent aussi leurs dispositifs tous les mois. "Chacun d'entre eux a besoin d'un système de soutien. Sans le soutien de leurs famille et de la société, les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes et les personnes transsexuelles se suicident ou quittent leur foyer très souvent", dit Maksoom Ali, chef de projet de Pahal, cité par l’agence onusienne.


La fondation constate que de rares personnes qu'elle soutient sont ouvertes avec leurs familles pour ce qui concerne leur statut sérologique. "L'emploi est un véritable problème pour les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes et les personnes transsexuelles", selon Manoj Kumar Verma, travailleur de proximité de Pahal. "Nombreux parmi nous, les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes, essayent au mieux de paraître normaux, mais à l'occasion nous sommes "démasqués". Je connais plusieurs personnes qui ont perdu leur emploi car elles ont été sévèrement discriminées par rapport à leurs collègues". La décision de la Haute cour de Delhi a décriminalisé le sexe entre les hommes adultes (juillet 2009) a bien entendu permis des progrès, mais ils restent encore insuffisants.