Guyane : Masanga ?...

Publié par Rédacteur-seronet le 20.08.2012
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Appartement de coordination thérapeutique
En Sranan Tongo, Masanga, c’est le carbet, le lieu de convivialité et de partage, un endroit pour se ressourcer… C’est le nom que nous avons choisi pour notre projet d’appartements de coordination thérapeutique (ACT). Coordinatrice ACT Masanga, Claire Piedrafita y Costa présente de ce projet.
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La Guyane soulève des défis majeurs : manque de logements, quartiers insalubres, déficience d’infrastructures scolaires et sanitaires, marché du travail cloisonné, absence d’un secteur productif, etc. Face à ces problématiques, des réponses se mettent en place, mais sont insuffisantes. Au vu de la situation particulièrement préoccupante du logement, des constats et recommandations ont été formulés par différents acteurs autour de la création de structures proposant de l’hébergement temporaire et adapté. La création des ACT (appartements de coordination thérapeutique) est une piste de réponses.

C’est quoi un ACT ?
Les ACT sont des structures médico-sociales qui hébergent à titre temporaire des personnes en situation de fragilité psychologique et sociale et nécessitant des soins et un suivi médical, de manière à assurer le suivi et la coordination des soins, à garantir l’observance des traitements et à permettre un accompagnement psychologique et une aide à l’insertion.
Depuis cinq ans, AIDES Guyane développe l’accueil et le soutien des personnes séropositives (VIH, hépatites). Elles font état de nombreuses difficultés. La majorité des personnes qui fréquentent AIDES n’ont pas accès aux besoins primaires comme l’alimentation, le logement, la santé…

Face à l’ensemble de ces dysfonctionnements et carences, AIDES a choisi de porter une structure médico-sociale. En Guyane, AIDES répond à des besoins non couverts et, à travers les ACT, incite aussi à la mise en place de réponses par le droit commun. Ainsi, les appartements de coordination thérapeutique développent la notion d’observatoire (accès à la santé, observatoire étrangers malades) en vue de nourrir les plaidoyers spécifiques à l’Ouest guyanais.


La réflexion a été menée avec les salariés, volontaires et personnes accueillies pour créer une structure médico-sociale qui fasse partie intégrante du projet associatif de AIDES Guyane. Les résidents sont invités à participer aux actions de AIDES et y répondent positivement. Des rencontres, des envies de militer naissent.


Sur le fleuve Maroni (espace transfrontalier avec le Suriname, par exemple), la situation est encore plus inquiétante en terme d’accessibilité aux structures de soins, d’accès aux droits, de confidentialité, de contraintes et difficultés matérielles (absence de frigo, d'électricité), de difficultés d’accès à des examens de santé complémentaires, de manque de formation des médecins, etc. Ainsi, 60 % des personnes séropositives sont perdues de vue. C’est-à-dire plus suivies médicalement. En lien avec le développement des actions de AIDES sur le fleuve intégrant le dépistage rapide à orientation diagnostique (TROD), une réflexion est menée avec les ACT pour permettre aux personnes d’avoir accès à une prise en charge à l’hôpital de Saint-Laurent-du-Maroni : proposer un hébergement court sur Saint-Laurent le temps des examens, des espaces d’échanges à AIDES, de nouveaux partenariats ? Les propositions sont ouvertes ! Nous trouvons des réponses adaptées et innovantes en nous basant sur nos principes d’actions et sur la diversité des militants.