Hépatites B et C : le gouvernement déploie son plan d’action

Publié par tofo le 04.06.2010
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hépatite Chépatite B
La première se prévient, la seconde se guérit. Pourtant, chaque année, en France, les hépatites B et C sont responsables de plus de 4000 décès. Le 19 mai 2010, à l'ouverture de la journée nationale de lutte contre les hépatites B (VHB) et C (VHC), Roselyne Bachelot, Ministre de la Santé et des Sports, a émis le souhait de faire de la lutte contre les hépatites une des causes nationales de l'année 2011. Développement du dépistage, vaccination contre le VHB, prise en charge des usagers de drogue… Retour sur les initiatives et les propositions entendues au cours de cette journée.
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Au cœur du plan de lutte contre les hépatites B et C (2009- 2012), les études se multiplient et les projets se dessinent. Parmi les priorités du plan, le gouvernement tient, bien entendu, à renforcer l’information et la communication sur les modes de transmission et de prévention des deux virus, à renforcer la réduction des risques de transmission chez les usagers de drogue (partie de la population la plus exposée aux infections VHB et VHC), à encourager la recherche mais, surtout, à augmenter la couverture vaccinale anti-VHB et à améliorer la prise en charge des personnes atteintes par le VHB ou le VHC.
 
Au programme : dépistage et vaccination


Le 19 mai, cela a été confirmé : le gouvernement entend renforcer et adapter le dépistage. Parce que leur fiabilité a été prouvée, les tests de dépistage à lecture rapide (prise de sang, prélèvement salivaire ou capillaire) devraient être utilisés plus souvent, et dans les endroits fréquentés par les personnes les plus exposées aux hépatites B et C (dans les structures d’accueil pour migrants ou usagers de drogue, par exemple). Des actions de proximité au cours desquelles les professionnels du dépistage devraient donc remplacer les généralistes, et grâce auxquelles les résultats pourraient être annoncés sur place au lieu d’être envoyés par voie postale. Le résultat s’avère positif ? On propose un traitement. Et s’il s’avère négatif pour l’hépatite B, on propose le vaccin anti-VHB. Le plus gros défi des militants sera peut-être de mettre un terme aux craintes qui entourent ce vaccin puisque, dans les années 1990, les nombreux débats sur un éventuel lien entre vaccin anti-VHB et risque de sclérose en plaques ont marqué les esprits français. Les responsables de SOS hépatites attendent d’ailleurs du "courage" de la part du gouvernement, et des campagnes d'informations pour expliquer au grand public l'importance du vaccin anti-VHB. D’après les spécialistes, il faudrait même revenir à la vaccination des nourrissons et des enfants, même si un certain nombre de familles et de médecins généralistes continuent de considérer cette pratique comme "inutile", voire "dangereuse".
 
A l'essai : microstructures, infirmière thérapeutique et guichet unique


Ces trois « expériences » ont été menées dans le but d’élaborer une meilleure prise en charge des personnes consommatrices de drogues qui sont touchées une hépatite et, d’après leurs auteurs, les résultats sont encourageants. Tout d'abord, quatre régions de France (Alsace, Boûches-du-Rhône, Midi Pyrénées et Languedoc-Roussillon) ont expérimenté les réseaux de microstructure médicale. Cette nouvelle forme de soins – qui offre la possibilité de rencontrer un psychologue et un travailleur social une fois par semaine dans un cabinet de médecine générale – faciliterait la fréquentation des cabinets médicaux par les personnes consommatrices de drogues, et celles atteintes d’une hépatite seraient désormais plus nombreuses à être traitées. Encore dans le Languedoc-Roussillon, une étude a prouvé que les personnes "accompagnées" par une infirmière de consultation et d'éducation thérapeutique prenaient mieux leur traitement. Qualifiée de véritable "soutien" par les 250 volontaires retenus pour l'étude, cette professionnelle de santé permettrait d’échanger au sujet des effets indésirables et de veiller ainsi à la bonne observance du traitement. Enfin, depuis 2006, à Bordeaux, les personnes consommatrices de drogues ont la possibilité de rencontrer tous les professionnels en charge des hépatites (professionnels du dépistage, hépatologues, addictologues…) dans leur structure d'accueil habituelle. Baptisée "guichet unique", cette "unité de lieu" favoriserait l'échange entre les différents professionnels et permettrait d'optimiser la prise en charge des patients avec succès.
 
Rendez-vous en octobre pour "mieux vivre avec le VHC"


Il existe une commission parlementaire sur le VIH/sida, SOS Hépatites demande à ce qu'une autre soit créée sur les hépatites. En attendant la réponse politique, la mobilisation continue. Du 7 au 10 octobre 2010, AIDES et SOS Hépatites organiseront les rencontres nationales "Mieux vivre avec le VHC". Depuis maintenant trois mois, les deux associations recueillent les besoins et les attentes des personnes vivant avec le VHC. Le but ? Construire un programme au plus près des personnes, avec les personnes. Et, pour cela, plus de 150 participants devraient élaborer, ensemble, les propositions et les recommandations qui seront portées devant les responsables politiques, les soignants et les acteurs de la santé publique. Plus d'informations sur le site de l'association.
 
Des aiguilles propres pour lutter contre la fracture Nord/Sud. 2 milliards de personnes atteintes d'une hépatite B dans le monde, 600 000 décès dus au VHB chaque année, et des chiffres tout aussi inquiétants en ce qui concerne l’hépatite C : au niveau international, et en particulier dans les pays pauvres, la lutte contre les hépatites n’est pas encore une priorité. Alors que l’Asie et l’Afrique sont les continents les plus touchés par l’infection, les intervenants ont rappelé, mercredi 19 mai, que "ceux qui y contaminent le plus sont les médecins". Triste paradoxe : parce qu’ils n’ont souvent pas d’autre choix que celui de soigner plusieurs patients avec une même aiguille, les professionnels de santé en activité dans les pays en développement auraient une part de responsabilité importante dans le développement de l'épidémie dans leur pays. Offrir aux pays pauvres les connaissances nécessaires et les moyens matériels de ne plus propager la maladie semble donc indispensable, et seuls les pays riches seraient en mesure de le faire.

Commentaires

Portrait de derdeder

la pub est repartie sur la vaccination contre l'hépatite b, mais on tire encore la couverture sur les risques de sep, les études menées sont du genre malmenées ou fantaisistes, entre 1 pour 100000 et 1 pour 100 de risque de développer une sep, mais en général on cache cela aux patients, faux vacciner ! j'ai même trouvé des propos d'officiels niant le problème, et pourtant l'état indemnise les patients de sep après vaccinations et après de très longues démarches. C'est très confus comme information, l'état indemniserait il des patients comme cela s'il n'était pas responsable ?