Hépatites virales : l’OMS fait son premier sommet mondial

Publié par jfl-seronet le 25.09.2015
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Mondehépatite Cvhc

L’OMS et la World hepatitis alliance ont organisé, début septembre, un premier sommet mondial sur les hépatites virales chroniques. Cet événement entend devenir annuel et surtout le forum central pour que les pays partagent leurs expériences et leurs meilleures pratiques, afin de faire progresser rapidement les ripostes nationales contre les hépatites.

"Nous savons comment prévenir l’hépatite virale, nous avons un vaccin sûr et efficace contre l’hépatite B et nous disposons maintenant de médicaments efficaces pour guérir l’hépatite C et maîtriser l’infection par le virus de l’hépatite B", a expliqué le Dr Gottfried Hirnschall, directeur du Programme mondial de lutte contre les hépatites virales à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), en ouverture du premier sommet mondial (OMS et World Hepatitis Alliance) organisé début septembre sur les hépatites virales chroniques. "Pourtant l’accès au diagnostic et au traitement est insuffisant ou manque totalement dans de nombreuses régions du monde. Ce sommet doit servir de prise de conscience pour établir une dynamique visant à prévenir, diagnostiquer, traiter et finalement éliminer l’hépatite virale en tant que problème de santé publique", a-t-il expliqué.

Hépatites virales : 400 millions de personnes atteintes

Environ 400 millions de personnes vivent actuellement avec une hépatite virale chronique et, selon les estimations, 1,45 million en meurt chaque année, ce qui en fait l’une des principales causes de mortalité dans le monde. Ensemble, les hépatites B et C sont à l’origine d’environ 80 % des cancers du foie, mais la plupart des personnes qui ont une hépatite virale chronique ignorent qu’elles sont porteuses de l’infection, rappelle l’OMS. Ce sommet constituait la première réunion mondiale de haut niveau s’intéressant spécifiquement aux hépatites virales chroniques. Le but est d’aider les pays à renforcer l’action pour la prévention et de veiller à ce que les personnes infectées bénéficient du diagnostic et du traitement. Les participants (responsables politiques, groupes de personnes atteintes, médecins et d’autres parties prenantes) ont souhaité publier une déclaration pour souligner qu’ils croient à la possibilité d’éliminer les hépatites virales et pour demander instamment aux gouvernements de collaborer avec l’OMS, afin de définir et d’accepter des cibles mondiales pour la prévention, le diagnostic et le traitement.

Une stratégie offensive au niveau mondial

L’OMS a présenté lors de ce sommet un nouveau manuel pour l’élaboration et l’évaluation des plans de lutte contre les hépatites virales chroniques. Les responsables politiques et les autres parties prenantes ont également discuté du projet OMS de stratégie mondiale contre les hépatites virales, fixant des cibles pour l’horizon 2030. Celles-ci visent une baisse de 90 % du nombre des nouveaux cas d’hépatite B ou C chronique, une baisse de 65 % du nombre de décès dus aux hépatites B et C et le traitement de 80 % des personnes éligibles porteuses d’infections chroniques par les virus de l’hépatite B ou C. Ce sommet mondial, qui est prévu pour se dérouler chaque année, entend notamment devenir un forum central pour que les pays partagent leurs expériences et leurs meilleures pratiques, afin de faire progresser rapidement les ripostes nationales. "Ce sommet veut donner aux pays les moyens d’agir pour prendre les mesures pratiques nécessaires au niveau national (…) Nous pouvons éliminer l’hépatite des principaux facteurs de mortalité à l’échelle mondiale, mais nous devons tous travailler ensemble pour inscrire cette vision dans la réalité", a déclaré Charles Gore, Président de la World Hepatitis Alliance.

En Afrique subsaharienne et en Asie orientale, les infections chroniques par le virus de l’hépatite B touchent entre 5 % et 10 % de la population. On observe également de forts taux d’infections chroniques dans la région de l’Amazonie et dans les régions au sud de l’Europe centrale et orientale, note l’OMS. L’hépatite C est présente dans le monde entier. Les taux d’infection sont élevés en Afrique, en Asie centrale et orientale et environ deux tiers des personnes qui s’injectent des drogues sont infectées par le virus de l’hépatite C.