Homos : l’OMS met les bouchées doubles !

Publié par jfl-seronet le 01.07.2011
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C’est une première et la date du 21 juin 2011 peut sans doute méritée d’être gravée. En effet, pour la première fois, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié "des lignes directrices mondiales" destinées à élargir l'accès aux traitements des homosexuels malades du sida, discriminés dans de nombreux pays. Explications.
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D’où viennent ces lignes directrices mondiales ? Ces recommandations sont parties du constat que "les hommes ayant des rapports sexuels avec d'autres hommes ainsi que les transsexuels" faisaient partie de ceux qui ont été "touchés de manière disproportionnée par l'épidémie de VIH depuis 30 ans", a expliqué le directeur du Département VIH/sida à l'OMS lors d’une conférence de presse. Ce constat qu’on pourra juger très tardif conduit aujourd’hui l’agence onusienne a changé de braquet. Plus précisément, ce qui a fait réagir l’agence, c’est d’une part le constat d’une "recrudescence de cas (…) concernant [les homos, ndlr], en particulier dans les pays industrialisés (…) Les homosexuels ont 20 fois plus de risque d'être infectés par le virus du sida que la population générale". D’autre part, l’agence avance que "la proportion d'homosexuels ayant contracté la maladie montent jusqu'à 40%" dans certains pays.
Enfin, à l’instar des gays, les transsexuels "sont aussi affectés de manière disproportionnée", avec un taux d'infection compris entre 8 et 68% selon le pays. "Beaucoup de ces personnes souffrent d'un accès aux soins inadéquat en raison notamment des phénomènes d'exclusion dont elles sont victimes", relève l'Organisation mondiale de la santé.

L’info n’est pas nouvelle, mais mérite d’être rappelée : pas moins de 75 pays dans le monde, dont la majorité sur le continent africain, criminalisent les activités sexuelles entre personnes du même sexe consentantes et certains pays ne reconnaissent pas légalement les transsexuels. Ces discriminations homophobes et transphobes qui s’appuient sur la loi exposent les personnes concernées "au harcèlement, à l'exclusion, à la discrimination ou à d’autres violences". Et cela dans tous les aspects de leur vie, au travail, dans l’éducation, ainsi qu'à l'hôpital. "A cause de la stigmatisation, à cause de la discrimination, [gays et transsexuels, ndlr] ont souvent accès tardivement à des services de santé ou n'y ont pas accès du tout", relève un responsable de l'OMS. "Si nous ne faisons pas attention aux populations clés de l'épidémie, nous ne parviendrons jamais à éradiquer le VIH", insiste-t-il en appelant les pays à intensifier leurs efforts pour "répondre aux besoins spécifiques" de ces personnes.

Quelles sont ces nouvelles directives et qui concernent-elles ? Elles concernent les personnes touchées. La recommandation (pas super originale) consiste à "utiliser systématiquement le préservatif plutôt que de choisir ses partenaires sur la base de leur sérologie VIH". Pour les communautés, les recommandations de l’OMS sont de développer les interventions comportementales pour la prévention du VIH et des IST chez les hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes et les transsexuels". Là encore, ce n’est pas ébouriffant de nouveauté. Concernant les "fournisseurs de services de santé", il s’agit de "proposer des tests de dépistage du VIH et des services de conseil suivis de traitements pour les [personnes] dont la numération des CD4 est égale ou inférieure à 350, ainsi que l’a recommandé l’OMS dans ses directives pour le traitement du VIH 2010".  Les dernières recommandations concernent, cette fois, les Etats. Il leur est conseillé d’"élaborer des mesures législatives et autres mesures antidiscriminatoires pour protéger les droits de l’homme et mettre en place des services qui n’excluent pas les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes et les transsexuels, sur la base de leur droit à la santé".

Avec ses nouvelles directives réclamant notamment la mise en œuvre de lois contre la discrimination ou encore un meilleur accès et suivi des traitements, l'OMS espère sensibiliser non seulement les responsables sanitaires, mais aussi les décideurs politiques et les législateurs. La tâche s'annonce ardue en raison des mentalités persistantes dans certains pays. "Il est sûr qu'on peut voir une certaine réticence politique dans de nombreuses parties du monde pour accorder à ces groupes les droits et les services dont ils ont besoin", admet le responsable de l’OMS. Pour preuve de son optimisme : l'adoption, il y a quelques jours, par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU d'une résolution "historique" visant à promouvoir l'égalité des individus sans distinction de leur orientation sexuelle.

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ça mérite d'être diffusé !!!