Hôpital Cochin : le COPACI dénonce !

Publié par jfl-seronet le 08.09.2010
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AP-HP
Incompréhension, colère, dégoût, craintes… Fortes sont les réactions de personnes suivies, notamment pour le VIH, recueillies par le Collectif des patients citoyens (COPACI) à la suite de l'annonce de la fermeture (dès le 3 septembre) de la pharmacie de l'hôpital Cochin, un établissement de l'AP-HP (Assistance publique – Hôpitaux de Paris). Dans un communiqué (31 août), le COPACI dénonce ce qui se passe à l'hôpital Cochin et les conséquences pour les personnes qui y sont suivies.

"Pourquoi cette fermeture ; je ne comprends pas ! Comment - et j’insiste, POURQUOI un grand hôpital comme Cochin nous prive de notre pharmacie ; j’y viens depuis 12 ans ! Expliquez- nous ! POURQUOI ! Nous avons le droit de savoir ! Il s’agit de notre suivi et de notre survie", demande une personne malade suivie à Cochin. Sa demande et sa colère ne sont pas uniques. D'autres réactions, recueillies par le COPACI, pointent les dangers d'une telle décision : la fermeture d'une pharmacie hospitalière et son déménagement dans un autre hôpital, en l'occurrence l'Hôtel-Dieu. "Il est déjà très lourd de venir chercher ses médicaments tous les mois et parfois plus, mais si nous devons aller dans un autre lieu que celui de nos consultations, cela sera de plus en plus compliqué. J’ai peur", écrit ainsi une autre personne. "Suis allé à la pharma de l’Hôtel-Dieu et il n’y a pas de cour ni de parking pour garer sa voiture. Pour moi qui suis en fauteuil, il m’est impossible d’y aller. Je ne peux pas prendre ni le métro ni le bus. Comment vais-je faire ? " Une bonne question que manifestement la direction de l'AP-HP (qui a pris cette décision) ne s'est pas posée. C'est "scandaleux" s'exclame une autre personne suivie à Cochin : " La délivrance des médicaments à côté des consultations et des prélèvements est une évidence. Faudra-t-il dorénavant que les malades consacrent leur temps à courir d’un point à un autre – dans notre état !" La décision, absurde, pour beaucoup de personnes malades passe d'autant moins qu'elle tient, pour elles, du mépris. "ABSURDE de fermer un tel service ! Je suis patiente depuis plus de 10 ans ; déjà pas facile de supporter la maladie, alors devoir courir les hôpitaux à la recherche du traitement ! Je trouve cela scandaleux ! Un minimum de considération, s’il vous plait, pour nous, malades !"

Dans un communique (31 août), le COPACI indique que "dès le 3 septembre 2010, la pharmacie de Cochin refusera de délivrer aux 1 800 patients séropositifs [qui y sont suivis] leurs traitements. Vont disparaître en même temps les consultations d’observance, l’éducation thérapeutique et tout le suivi personnalisé qui, depuis 20 ans, assurent la sécurité de ces malades". Depuis plusieurs mois, l'AP-HP (qui avait pourtant affirmé le gel des projets pour une concertation avec les représentants de malades) prépare, entre autres projets, "le transfert des consultations VIH de Cochin elles-mêmes vers un "centre ambulatoire" créé récemment à l’Hôtel-Dieu, regroupant des milliers de patients venant de plusieurs hôpitaux parisiens." Le COPACI voit dans ces décisions, prises sans aucune concertation avec les personnes malades, le fait que"les patients VIH/sida ne sont plus rentables pour l’hôpital public : c’est l’application directe de la loi HPST (Hôpital, Patients, Santé et Territoires) et du "plan stratégique" de l’AP HP". Il y a plusieurs mois la tension était vive entre d'un côté le Collectif des patients citoyens et les associations de lutte contre le sida et de l'autre la direction de l'AP-HP et l’Agence régionale de santé d’Ile-de-France. Un moratoire avait été décidé et l'ARS avait indiqué qu'elle organiserait des Etats généraux sur la prise en charge globale des personnes vivant avec le VIH en Ile-de-France, des Etats généraux demandés par les associations et le COPACI. L'idée étant que ces Etats généraux (leur date est fixée les 26 et 27 novembre 2010) soit un préalable à toute réorganisation  à l'AP-HP notamment concernant les services VIH. "Cette réunion n’a aucun sens si, d’ici là, l’AP-HP continue de démanteler l’offre de soins VIH, comme elle s’apprête à le faire à Cochin", dénonce le COPACI. Le Collectif "refuse ces mesures brutales et dangereuses" et exige "la poursuite d’une prise en charge globale et coordonnée à l’hôpital Cochin pour le VIH et toutes les pathologies associées". "Les patients VIH de COCHIN ne comprennent pas pourquoi on refuse désormais de leur délivrer, dans leur hôpital, comme partout ailleurs, les médicaments qui les maintiennent en vie (…)  Tous craignent que ce soit la première étape d’une fermeture complète du service de Cochin qui, depuis le début de l’épidémie de sida, constitue un lieu d’excellence pour leur suivi".
Plus d'infos sur www.copaci.org