IAS 2014 : la taxe Robin des Bois au centre de la conférence

Publié par Alix Zuinghedau le 28.07.2014
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ConférencesTTFtaxe sur les transactions financièresaids 2014

Alors que la communauté internationale envisage de se fixer comme objectif la fin du sida en tant que menace pour la santé publique d’ici à 2030, les activistes du monde entier ont organisé plusieurs actions coup de poing à la conférence de Melbourne pour demander aux leaders politiques de se donner les moyens de la fin de l’épidémie avec la taxe Robin des Bois (ou taxe sur les transactions financières – TTF).

"End aids : where is the money ???"

La traditionnelle marche de la conférence internationale était organisée cette année par l’association australienne Victorian Aids Council sur le thème des violations des droits humains qui alimentent l’épidémie. Les participants ont scandé des slogans dans les rues de Melbourne pour demander la décriminalisation du travail du sexe et de l’usage de drogues, et la fin de la stigmatisation des personnes séropositives et des LGBT.

Plus tard, une veillée était organisée sur la place principale de Melbourne, Federation Square, en mémoire des victimes du sida et des passager-e-s du vol MH 17 qui étaient en route vers la conférence.

Coalition PLUS, Health GAP et leurs alliés y ont dénoncé les 4 100 morts du sida qui surviennent encore chaque jour, et réclamé que des sommes supplémentaires générées par la taxation des transactions financières viennent enfin y mettre fin.

"Bill : end AIDS with the Robin Hood Tax !"

C’est le lendemain qu’a eu lieu le pic de la mobilisation, lorsque les activistes ont interrompu le discours de l’ex-Président américain Bill Clinton en plénière, devant un parterre de personnalités et de médias, en lui demandant de soutenir la taxe Robin des Bois pour financer la fin du sida. Alors que la candidature d’Hillary Clinton à la présidence des Etats-Unis se précise, les activistes américains de Health Gap qui se battent pour l’introduction d’une TTF aux Etats-Unis étaient en première ligne. "Avec seulement quelques milliards de dollars par an issus de la taxe Robin des Bois, nous avons réellement la possibilité de financer les programmes nécessaires pour mettre fin à la pandémie de sida", a expliqué Asia Russell de Health GAP. "Mais alors que l’administration Obama s’était engagée à investir dans le fin du sida, la crise budgétaire actuelle a mené au contraire à des restrictions sévères dans l’expansion des programmes anti-sida".

La TTF peut financer la fin du sida

Lors d’une conférence de presse organisée à la fin du discours de Bill Clinton, l’ambassadeur français sur le sida et les maladies transmissibles, Philippe Meunier, et le directeur des relations extérieures du Fonds mondial, Christoph Benn, ont rejoint le responsable du plaidoyer de Coalition PLUS Khalil Elouardighi pour parler du rôle central de la TTF dans le financement de la fin du sida. L’espoir des organisations non gouvernementales européennes est que l’allocation d’une partie des recettes de la TTF française au Fonds mondial serve de modèle pour la TTF actuellement en discussion entre onze Etats membres de l’Union européenne, et dont 10 % des recettes permettraient de combler le fossé de financement du Fonds mondial. Les activistes américains, japonais, australiens et africains présents dans la salle espèrent, quant à eux, que la dynamique de la taxe Robin de Bois s’étende au-delà du continent européen, vers d'autres pays et marchés financiers.