Covid-19 : quel impact sur le VIH ? (1/2)

Publié par Fred Lebreton le 09.10.2020
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ConférencesSFSL 2020

Le congrès national de la Société française de lutte contre le sida (SFLS) a débuté mercredi 7 octobre de façon virtuelle avec un mélange d’interventions pré-enregistrées et de séquences en direct. Au cœur des discussions, la crise sanitaire liée à la Covid-19 bien sûr et son impact multiple et durable sur la lutte contre le VIH/sida. Seronet a suivi les différentes présentations et revient sur les moments forts des deux premiers jours. Première partie.

La dynamique des villes sans sida

Mercredi 7 octobre, en ouverture de ce congrès 2020, après l’habituel discours de bienvenue du président de la SLFS, le Dr Pascal Pugliese, avait lieu la première table ronde sur le thème « Impacts de la Covid 19 sur la continuité de prise en charge du VIH dans les Villes sans sida ».

Élodie Aïna, la nouvelle directrice de Vers Paris Sans Sida (qui succède à Ève Plenel qui a rejoint le cabinet de la Maire de Paris comme conseillère santé, après avoir dirigé Vers Paris Sans Sida pendant trois ans) a présenté les actions entreprises à Paris pendant et après le confinement envers les populations les plus exposées au VIH. Notamment une forte communication ciblée sur les réseaux sociaux que ce soit à travers les comptes du Dr Naked (1) destinés aux hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) ou les personnes migrantes et caribéennes à travers des campagnes vidéos traduites en 25 langues et destinées aux populations afro-caribéennes. Élodie Aïna a également parlé de l’opération « Teste-toi avant le sexe » organisée en partenariat avec AIDES avec l’envoi d’autotests de dépistage du VIH à domicile et a indiqué qu’à Paris, jusqu’à fin juillet, 550 personnes ont pu bénéficier de cette offre dont 90 % d'hommes (trois quarts de HSH, un quart d’hommes né à l'étranger). La moyenne d'âge était de 34 ans. Un tiers a été orienté vers un parcours de Prep.

À Lyon, le Dr. Jean-Michel Livrozet (président du Corevih Lyon Vallée-du-Rhône et coordinateur de Lyon sans sida) a expliqué que ses équipes ont recensé les actions mises en place par les associations membres du Corevih. Elles ont envoyé environ un millier d'autotests de dépistage du VIH, avec un annuaire actualisé des structures en s'appuyant sur les réseaux sociaux et sur le réseau Grindr. Enfin, elles ont créé des affiches pour les migrants-es en vue du déconfinement, faisant la promotion des gestes barrières et des recommandations médicales.

De son côté, Giovanna Rincon, présidente de l’association Acceptess-T, a démontré à quel point les personnes transgenres et travailleuses du sexe ont été impactées par le confinement se retrouvant, pour certaines, du jour au lendemain, sans aucun revenu et parfois même sans logement ni de quoi se nourrir. « Au déconfinement, nous avons repris les maraudes. Il y a un travail énorme pour rétablir les droits sociaux alors que les préfectures sont plus que saturées. Les expulsions continuent même pour les personnes séropositives », explique Giovanna Rincon. La question de la démocratie sanitaire a également été soulevée et c’est un vrai sujet : « À aucun moment les représentants-es des usager-ères n'ont été présents-es dans les organes décisionnaires, par exemple, au Conseil Scientifique. Cette épidémie vient rappeler que la démocratie sanitaire ne peut pas se faire sans les usager-ères. Rien n'est possible sans nous », a conclu Giovanna Rincon.

En conclusion de l’échange, Bertrand Audoin, vice-président de Iapac (2), est revenu sur certaines initiatives locales marquantes pendant le confinement et notamment à Bergame en Italie où les associations ont livré des antirétroviraux aux personnes les plus fragiles. Il mentionne aussi des dispositifs d’hébergements d’urgence pour les personnes sans domiciles fixes à Londres qui ont pu bénéficier en même temps d’une proposition de dépistages du VIH, du VHC et de la tuberculose. Lors de cette table ronde, il a été rappelé que les pouvoirs publics doivent s’appuyer sur l’expertise et le savoir-faire des acteurs-rices de terrain de la lutte contre le VIH qui ont montré qu’ils-elles avaient su faire face à cette crise sanitaire avec peu de moyens et beaucoup de bonne volonté. Il faut prolonger cette dynamique et améliorer l’articulation entre les associations, les soignants-es, les élus-es et les pouvoirs publics.

La limite de cette table ronde en direct a été le manque d’interactivité et un système de validation de questions qui a retenu seulement celles des experts-es venus-es du monde médical et aucune des experts-es associatifs-ves.

Quid de la démocratie sanitaire ?

Jeudi 9 octobre, c’est le professeur Jean-François Delfraissy qui a ouvert cette deuxième journée de congrès. On ne présente plus celui qui préside le Comité scientifique sur la Covid-19. Intitulée : « Covid, sciences, politique et société » sa présentation revenait largement sur les leçons à tirer de la lutte contre le VIH qu’il qualifie de « plus grande épidémie » de notre époque et c’est important de le rappeler car ces derniers mois, plusieurs personnalités politiques ont parlé de la Covid-19 comme de la plus grosse pandémie des 100 dernières années mettant de côté les millions de personnes décédées du sida dans le monde. Plutôt clément envers le gouvernement, le professeur Jean-François Delfraissy admet quand même l’échec du comité scientifique en matière de démocratie sanitaire : « La démocratie en santé est dans l’ADN du milieu de la lutte contre le VIH et c’est fondamental pour l’acceptabilité des décisions. Le gouvernement n’a pas voulu d’un comité citoyen », explique le professeur. Il ajoute que l’alternative pourrait se faire localement à travers des comités scientifiques dans les grandes métropoles qui incluraient des membres de la société civile. Une opportunité à saisir pour les Corevih selon lui. Par ailleurs, Jean-François Delfraissy pointe du doigt la responsabilité des médias et le manque d’éthique de la communication de celles et ceux qui facilitent la circulation de fausses informations et contribuent à faire naitre la défiance d’une partie de la population envers certaines mesures de santé publique, comme le port du masque.

Il termine sa présentation sur une note plus optimiste et espère que cette crise inédite sera l’occasion de remettre la société civile au cœur d’une nouvelle vision de la santé publique en France.

Une fusion ANRS-REACTing

La deuxième carte blanche de cette journée était donnée au professeur François Dabis, directeur de l’Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites virale (ANRS) qui a profité de cette occasion pour annoncer officiellement la fusion de l’ANRS avec le consortium REACTing (Research and Action targeting emerging infectious diseases) (3). L’ensemble formerait une nouvelle agence indépendante dans le giron de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale). La nouvelle « agence de moyen et de coordination sur les maladies infectieuses et émergentes » doit être opérationnelle au premier janvier 2021, a annoncé François Dabis. D’après lui, ses missions seront centrées sur la recherche autour du VIH, des IST, des hépatites et des infections émergentes et résistantes et ce afin de pallier les faiblesses de la recherche française, la faible régulation des initiatives privées ou publiques et une recherche « mal préparée ».

Espérons que la société civile et les acteurs-rices associatifs-ves seront inclus-es dans les instances de cette nouvelle « super » agence de recherche et que le VIH et les hépatites virales ne seront pas reléguées au rang d’épidémies dépassées et du passé…

Vous pouvez retrouver les différentes présentations et discussions en replay, pendant trois mois à compter de la date du congrès, sur le site de la SFLS.

(1) : Dr Naked est un personnage fictif utilisé par l’association Vers Paris sans sida pour faire passer des messages de prévention sur les réseaux sociaux.
(2) : Iapac : International Association of Providers of Aids Care ou Association internationale des professionnels-les de la santé impliqués-es dans la prise en charge du VIH. 
(3) : REACTing (REsearch and ACTion targeting emerging infectious diseases), lancé par l’Inserm en 2013 sous l’égide d’Aviesan, est un consortium multidisciplinaire rassemblant des équipes et laboratoires d’excellence des partenaires français.

 

Commentaires

Portrait de Élise17

Je vous laisse le soin de faire part de votre opinion: 29 ocotobre 2020

Merci Monsieur le président de la république Emmanuel MACRON Merci d’avoir trouvé que « ma » suggestion de mettre à l’abri les plus à risques de formes sévères était une "idée pertinente…mais pas suffisante". Evidemment je sais ne pas avoir été la seule à avoir cette idée « lumineuse ».Le propos n’était pas de « les mettre de côté » mais de les protéger et ainsi d’éviter l’engorgement des services de réanimation. A cela, vous répondez qu’il ne faut surtout pas fermer les EPHAD aux visiteurs, ne rien changer pour les plus fragiles, insistez sur l'importance de leur rendre visite, ne pas couper le lien social. Les travailleurs vulnérables ne seront pas non plus préservés.Vous décidez d'exposer le plus, les plus fragiles. Vous dites qu'éviter l’engorgement des services de réanimation est une absolue priorité... Vraiment?? Décès en France : 0% moins de 15 ans, 1% entre 15 et 44 ans dont 100% avec comorbidité, 6.3% entre 45 et 64 ans dont 62% avec comorbidité, 14.4% entre 65 et 74 ans dont 68% avec comorbidité et 78.3% ont plus de 75 ans dont 54% avec comorbidité.En conclusion : pas un décès en dessous de 45 ans sans comorbidité, et 92.7% des décès sont des personnes de plus de 65 ans.Donc, sur les 3000 lits en réanimation occupés actuellement, il n’y en aurait que 73 dus au covid19 si nos plus fragiles étaient à l’abri. Vous annoncez des chiffres :- Nous sommes au 5ème rang mondial en nombre de cas- Nous réalisons 40000 à 50000 tests par jour, (disons 45000 en moyenne)- Nous avons compté plus de 523 décès hier et 3000 en réanimation Nous sommes l’un des rares pays au monde à avoir un si bon système de santé donc forcément nous faisons partie des pays qui effectuent le plus de tests.Un test covid coûte 54€ et est remboursé à 100% par l’assurance maladie. 45000X54= 2 430 000€/jour. Qui va payer ? L’état prendra tout en charge. Nous. Voici les chiffres du 28 octobre 2020 :36 437 cas positifs et 523 décès, mais je vous engage tous à regarder les courbes depuis le début, elles parlent d'elles-mêmes. Vous dites que nous ne pouvions prévoir ...vraiment??Depuis quand savons-nous qu’il existe des SRAS COV : Voici le début du témoignage de Bruno Canard, virologue au CNRS, lu lors du départ de la manifestation de l’enseignement supérieur et de la recherche - 15 mars 2020 (Dans « Sauvons l’université ») :« Je suis Bruno Canard, directeur de recherche CNRS à Aix-Marseille. Mon équipe travaille sur les virus à ARN (acide ribonucléique), dont font partie les coronavirus. En 2002, notre jeune équipe travaillait sur la dengue, ce qui m’a valu d’être invité à une conférence internationale où il a été question des coronavirus, une grande famille de virus que je ne connaissais pas. C’est à ce moment-là, en 2003, qu’a émergé l’épidémie de SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère) et que l’Union européenne a lancé des grands programmes de recherche pour essayer de ne pas être pris au dépourvu en cas d’émergence... » les fonds furent suspendus. Donc que faire maintenant ? Appliquer les gestes barrières ? Vous dites que le port du masque est la solution... vraiment?? Par le Dr Jan-Cedric Hansen Médecin Coordonnateur(Je le résume mais vous aurez le loisir de le consulter aussi sur le site d’ « Esanum »)Pour se transmettre un virus doit trouver : un sujet vulnérable, une stratégie de transmission, être en quantité de particules virales suffisante et ne pas être lui-même détruit.Quantité, taille et vitesse des particules :Lors d’une respiration, on émet 10 à 104 particules de diamètre inférieur à 1 μm par litre d’air expiré.En parlant, on peut émettre jusqu'à 5000 particules de 60 μm par minute.Si l’on se met à tousser, on génère des particules en plus, majoritairement inférieure à 2 μm,lors d’un éternuement : autant de particules mais de tailles plus modestes, de 0,5 à 16 μm.La vitesse de chute (sédimentation) de ces particules dépend de leur taille :- on parle d’aérosol si la taille est < 5 μm- de gouttelette si la taille est > 10 μm.- Pour un diamètre de 100 μm, la particule met 10 secondes pour atteindre le sol ou toute surface horizontale,- pour un diamètre de 10 μm, la particule met 17 minutes pour atteindre le sol,- avec un diamètre de 1μm la particule reste en suspension 18 heures 30 minutes,- si la taille est de 0,1 μm la particule reste en suspension tant qu’un courant d’air ne l’a pas projetée sur une surface horizontale ou verticale.  Le diamètre du COVID-19 est compris entre 0,06 et 0,14 μm Donc 4 moyens de transmission :Les «aérosols» produits par la respiration, la toux et les éternuements, en suspension assez longtemps.Les «gouttelettes» produites par la parole, la toux et les éternuements qui se déposent très rapidement sur les surfaces.Le «contact indirect» via des objets ou des surfaces contaminées par les sujets infectés et manipulées par les sujets vulnérables.Le «contact direct» entre un sujet infecté et un sujet vulnérable (poignée de main, embrassade, etc.) Les 4 mesures de protection efficacesLa ventilation des pièces, des lieux de passage ou de transit pour diluer et éliminer les aérosols.Le nettoyage des surfaces avec un chiffon humide, le lavage des mains et l’usage des solutions hydro alcooliques (SHA) pour retirer/détruire les gouttelettes sédimentées.L’abandon des rituels de salutation habituels comme la bise ou la poignée de main et l’adoption d’une distance sociale supérieure à 1 mètre chaque fois que possible.Les masques chirurgicaux pour limiter la dispersion des gouttelettes par les sujets infectés. La question du port du masque chirurgical par le patient infecté cliniquement actif (typiquement toux sèche fébrile) en présence d’un tiers (proche ou soignant) ne soulève pas de question.Il est maintenant bien établi que contrairement à ce que nous montrent les reportages le port du masque par la population est inutile et inefficace.Son usage systématique largement répandu en Asie a démontré son incapacité à limiter l’explosion de l’épidémie. (j’ai lu les méta-analyses pour vérifier cette information)Alors pourquoi est-ce que les études ne favorisent pas le port du masque systématique ? Car : Un masque chirurgical est un dispositif médical (norme EN 14683). Il est destiné à éviter la projection vers l’entourage des gouttelettes émises par celui qui porte le masque. Il protège également celui qui le porte contre les projections de gouttelettes émises par une personne en vis-à-vis. En revanche, il ne protège pas contre l’inhalation de très petites particules en suspension dans l’air. On distingue trois types de masques :Que filtrent les masques chirurgicaux ? La taille moyenne « de filtration » est de 3 µm.Type I : efficacité de filtration bactérienne > 95 % d’un aérosol de taille moyenne 3 µm.Type II : efficacité de filtration bactérienne > 98 % d’un aérosol de taille moyenne 3 µm.Type IIR : efficacité de filtration bactérienne > 98 % d’un aérosol de taille moyenne 3 µm et résistant aux éclaboussures.Les masques FFP : taille moyenne = 0,6 µmLes masques FFP1 filtrant au moins 80 % des aérosols de taille moyenne 0,6 µm (fuite totale vers l’intérieur < 22 %).Les masques FFP2 filtrant au moins 94 % des aérosols de taille moyenne 0,6 µm (fuite totale vers l’intérieur< 8 %).Les masques FFP3 filtrant au moins 99 % des aérosols de taille moyenne 0,6 µm (fuite totale vers l’intérieur < 2 %).Le diamètre du COVID-19 est compris entre 0,06 et 0,14 μm, donc il n’est pas filtré par les masques chirurgicaux grand public. Mais il garde un intérêt lorsque l’on est à moins d’un mètre d’une autre personne car les gouttelettes ne se dispersent pas à plus d’un mètre et qu’elles sont les seules à être filtrées, cependant elles tombent et sédimentent puis se dispersent, de plus il faut correctement le porter pour qu’il ne soit pas délétère :Conseils relatifs au port du masqueInstaller correctement le masque.Une fois installé, ne pas manipuler le masque car il existe un risque de contamination des mains.En toute hypothèse, ne jamais porter un masque plus de 4 heures d’affilée.Éliminer le masque dans la filière des Déchets d’Activité de Soins à Risques Infectieux (DASRI).Se laver les mains après avoir enlevé et éliminé le masque. Donc à porter des masques toute la journée, sans cesse, à les manipuler, sans cesse, non seulement nous nuisons à leur efficacité très relative concernant un virus (10X < à 0.6 μm) puisqu’ils sont à protection bactérienne (>= à 0.6), mais en plus nous favorisons la propagation du virus en tripotant le dit masque et en portant nos mains à nos visages incessamment. Ne peut-on y voir une des réponses à notre impuissance face à cette propagation ?Maintenant que va-t-il se passer dans les 15 prochains jours ?Nous allons travailler en utilisant mal des gestes barrières inadaptés et concrètement inadaptables pour certains, au quotidien, nous allons propager le virus sans le savoir car la très grosse majorité d’entre nous est asymptomatique, nous allons voir les chiffres monter toujours et encore car les pressions pour se faire dépister se feront plus fortes, et les chiffres en réanimation monter aussi car ce sont les plus âgés et surtout avec comorbidité qui représentent 92.7% des décès.Dans 15 jours on nous dira que c’est pire et qu’il faut continuer les efforts car « sans eux » ce serait encore pire, mais nous ne pourrons savoir ce qui aurait été « si » ou « si », donc nous croirons sur parole, ou plutôt, nous n’aurons d’autres choix et pas la parole.Puis dans un, ou deux, ou trois ans, on nous dira que l’addition est si lourde qu’il nous faut renoncer à la sécurité sociale, à certains privilèges, les vacances peut-être, les heures sup sûrement, mais que l’important c’est de ne pas être morts… mais qui soignera les malades dans trois ans ? Comment pourront –ils se faire soigner s’ils ne sont pas morts entre temps parce qu’il y avait des priorités ? Qui pourra encore se payer les mutuelles privées qui seront plus onéreuses ?Qu’elle est la logique ? Pourquoi renoncer et au lieu de prendre une mesure qui ne serait « pas suffisante », ne pas en prendre du tout pour protéger ceux qui risquent réellement de se retrouver en réa et de mourir ? Où est l’intérêt général ?La durée moyenne d'une vague de pandémie est de 51 jours, il aurait fallu mettre à l'abri les plus fragiles pendant 51 jours pour les épargner réellement.  Je laisse à chacun le soin de tirer les conclusions qu’il pensera être les bonnes, je ne fais que retranscrire les chiffres tels qu’ils sont et m’interroger, avec un petit fond de certitudes quant à l’avenir. J’espère que vous me ferez avoir tort, très sincèrement. En attendant, lundi comme presque toutes les personnes HIV qui ont un emploi, je vais aller travailler et tripoter mon masque trainant partout, toute la journée, même si j'ai une attestation médicale me dispensant du port du masque. Ah oui: je suis la seule commerciale dans des structures d'insertion professionnelle, donc j'irai aussi faire le lien entre l'extérieur, mes collègues de travail et leurs accompagnés en grande précarité. Je suis écoeurée d'être le vecteur de propagation contrainte et forcée par la loi. La loi de crimintalité contre le HIV (dépassée en 2012 grâce à I=I) m'avait appris qu'en matière de contamination virale, le silence est autant condamnable que le mensonge, que c'est un crime.