Impress Health 2 : le dépistage de chaque côté de la Manche !

Publié par jfl-seronet le 08.08.2014
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Initiativeprévention cibléedépistage

Mi juin, AIDES et ses partenaires français - le centre hospitalier d’Amiens et l’IREPS (Instances régionales d’éducation et de promotion de la santé) Picardie - accueillaient à leur tour une délégation anglaise tout droit venue du Kent pour découvrir le système de dépistage et de prise en charge du VIH en France. Une visite identique des partenaires français avait eu lieu fin 2013, cette fois en Angleterre. Une opération de jumelage ? Non, pas du tout, un projet bien plus passionnant que cela. Explications.

Ces échanges transfrontaliers ont, en effet, été réalisés dans le cadre d’un projet Interreg (1) financé par l’Union européenne. Ce projet, nommé Impress Health 2, vise à réduire le nombre de diagnostics tardifs dans deux régions (la Picardie pour la France et le Kent pour la Grande-Bretagne) séparées par la Manche. "En fait, ces régions ont des similitudes sur le plan épidémiologique : une faible prévalence mais aussi un taux de diagnostics tardifs très important, ce qui est problématique ensuite pour la prise en charge des personnes", explique Thierry Brechon-Cornery, président du territoire d’action de AIDES en Picardie.

Le projet a donc débuté sur une recherche dans ces deux régions visant à étudier les raisons de ces taux importants de diagnostics tardifs et à identifier les populations concernées. "De chaque côté de la Manche, nous nous sommes aperçus que cela concernait à la fois des personnes issues des communautés déjà identifiées comme étant vulnérables et également des personnes issues de la population générale", explique Frédéric Lancel, délégué du lieu de mobilisation de AIDES à Amiens. Le second volet du projet vise à réduire ce taux de diagnostics tardifs. "C’est là qu’intervient plus particulièrement AIDES sur la région Picardie, qui, par son dispositif de dépistage rapide à l’aide de TROD (test à résultat rapide d’orientation diagnostique) notamment, peut aller vers les populations identifiées dans l’étude. D’autres actions sont également en projet : une campagne d’incitation au dépistage autour du 1er décembre et une sensibilisation du personnel soignant car nous nous sommes aperçus qu’une majorité des personnes étaient passées par le système de soins sans toutefois qu’on leur ait proposé un dépistage ; il y a donc eu des occasions manquées", explique Pierre-Olivier Le Clanche, coordinateur du territoire d’action de AIDES dans la région.

Ce projet européen s’achèvera en juin 2015.

(1) Le programme Interreg est financé par le FEDER (Fonds européen de développement économique et régional) à hauteur de 7,75 milliards d'euros, il vise à promouvoir la coopération entre les régions européennes et le développement de solutions communes dans les domaines du développement urbain, rural et côtier, du développement économique et de la gestion de l’environnement, de la santé. L'actuel programme se dénomme Interreg IV, il couvre la période 2007-2015.

Impress Health 2, présentation
Impress Health 2 a pour but de contribuer à la lutte contre le VIH en étudiant les obstacles liés au dépistage. "Les études du comportement des individus, les actions de sensibilisation et la formation pour le personnel médical viseront à améliorer le dépistage précoce du VIH", indique la fiche de présentation du projet. Les partenaires du projet, outre AIDES, sont notamment la Canterbury Christ Church University. C’est l’un des principaux prestataires d’éducation pour le secteur public dans le sud-est de l’Angleterre, et le principal fournisseur de programmes d’éducation et de formation pour les professionnels de la santé et des soins sociaux de la région du Kent et de la Medway ; le CHU Amiens Picardie qui se présente comme la "première entreprise de service public de Picardie" avec "près de 5 500 personnes pour le patient avec la mise à disposition de 1 600 lits et places" ; le Groupe NHS de Maidstone et de Tunbridge Wells. Il s’agit du département de médecine génito-urinaire et du VIH de l’hôpital de Maidstone qui fait partie du Maidstone and Tunbridge Wells Acute NHS Trust (Groupe de soins aigus du NHS – service national de santé – de Maidstone et de Tunbridge Wells). Dirigé par ses médecins consultants, ce département soigne actuellement un peu plus de 200 patients séropositifs et a vu, tout comme le reste de la région du Kent et de la Medway et la Picardie, un taux élevé de diagnostics tardifs du VIH, surtout ces dernières années. Sont associés les pouvoirs publics du Kent et le Centre pour la Santé et pour l’Europe.