Infections à méningocoque C : la vaccination recommandée pour les gays

Publié par jfl-seronet le 17.01.2015
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ThérapeutiqueMéningocoque Cvaccination

La situation des infections à méningocoque C (IIMC) (notamment en Ile-de-France) et une pénurie de certains types de vaccin anti méningocoque C a conduit les autorités de santé à transmettre aux COREVIH, aux médecins et aux associations des recommandations précises du Haut conseil de santé publique concernant la vaccination contre cette maladie, et notamment  pour les personnes les plus exposées : les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes. Les voici… avec quelques infos en plus.

L’InVS (Institut national de Veille Sanitaire) a réalisé entre le 1er juillet 2012 et le 30 juin 2014 une analyse globale de la situation des infections à méningocoque C (IIMC) en Ile-de-France chez les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH) âgés de 25 ans et plus qui souligne un risque de 11,5 fois plus élevé de contacter une infection à méningocoque C par rapport à la population générale des hommes en France.

C’est dans ce contexte que le Haut Conseil de Santé Publique (HCSP) saisi par la Direction générale de la santé a réitéré les recommandations suivantes en novembre dernier :
Se vacciner contre le méningocoque C. Le calendrier vaccinal recommande la vaccination contre le méningocoque C conjugué pour toute personne âgée de 24 ans et moins. Dans le contexte épidémiologique actuel, le HCSP recommande, pour un an, la vaccination contre le méningocoque C conjugué pour les HSH et les autres personnes, résidant en France, âgées de 25 ans et plus qui fréquentent les lieux de convivialité ou de rencontres gays ou qui souhaitent se rendre à un rassemblement gay. Une mise à jour du statut vaccinal vis-à-vis du méningocoque C est particulièrement recommandée pour les personnes âgées de moins de 25 ans, non antérieurement vaccinées et qui répondent aux mêmes conditions. La vaccination comporte une seule dose. Un délai d’environ 10 jours après la vaccination est nécessaire pour être protégé. Compte tenu de la pénurie prévisible en vaccin méningocoque conjugué monovalent C pour les mois à venir, le HCSP recommande l’utilisation d’un vaccin tétravalent conjugué ACWY. L’utilisation de ce vaccin présente l’avantage d’une protection plus large chez des personnes susceptibles de voyager.

Savoir reconnaître rapidement les symptômes d’une infection à méningocoque

La méningite se traduit par une fièvre, des maux de tête, une raideur de nuque accompagnée souvent de vomissements et d’une gêne à la lumière. Il peut se produire un purpura fulminans qui se manifeste par la survenue de taches rouges sur la peau, qui ne disparaissent pas à la pression et qui peuvent s’étendre rapidement sur l’ensemble du corps. Il est recommandé de consulter sans délai un médecin ou appeler le SAMU (15) en cas d’apparition de ces signes.

Qu’est-ce que le méningocoque ?

Le méningocoque est un germe qui se transmet de personne à personne par les gouttelettes issues des sécrétions rhinopharyngées (salive et autres excrétions, notamment nasales), le plus souvent en face à face, de moins d’un mètre. Le risque de transmission entre une personne infectée et une autre personne est faible. Cependant, le contact bouche à bouche ou lors d’un baiser est hautement contaminant quelque soit la durée du baiser. Les lieux de promiscuité (lieux de rencontres ou de convivialité) favorisent la transmission à partir d’une personne porteuse du méningocoque. Les déficiences immunitaires, comme être porteur du VIH, peuvent rendre plus vulnérable l’individu contact.

La vaccination est-elle gratuite ?

Les conditions de remboursement du vaccin tétravalent (contre quatre souches de la bactérie méningocoque) sont différentes de celles du vaccin monovalent méningocoque C. Pour le premier,  il n’y a pas de remboursement par la sécurité sociale actuellement. Il apparaît utile de soutenir l’appel du HCSP pour un accès facilité au vaccin tétravalent par ceux qui le souhaitent, sans restriction  d’ordre financier.

Personnes séropositives : que dit le Rapport Morlat 2013 ?

Concernant les personnes vivant avec le VIH, il n'y a pas de spécificité particulière ou d'emploi du vaccin pour les personnes vivant avec le VIH dans les recommandations d'experts (rapport Morlat 2013). L’unique mention est la suivante. "Le vaccin anti méningococcique est indiqué selon son schéma habituel".

Commentaires

Portrait de didfie

Bonjour

 

J'ai 53ans marié 4 enfants seropo depuis juin 2013 , sous traitement EVIPLERA depuis juillet 2013 et indétectable depuis 1an.

 

J'ai repris des relations homosexuelles protégées.

Dois-je demander à mon médecin à l'hôpital si je dois faire cette vaccination?

 

Merci de votre réponse.