Infections à méningocoque C : vaccination toujours recommandée pour les HSH

Publié par Franck-seronet le 27.06.2015
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ThérapeutiqueMéningocoque Cméningite

L'information est parue le 3 juin dernier sur le site de la ville de Chicago (Etats-Unis). Six cas d’infections à méningocoque ont été recensés dans cette ville, ce qui a conduit le département de la santé publique a lancé une alerte auprès des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH). C’est l’occasion de rappeler les recommandations du Haut conseil de la santé publique (HCSP) en France, elles aussi à destination des HSH. Rappel. L'infection est rare, mais peut être grave (10 % de décès).

L’InVS a réalisé entre le 1er juillet 2012 et le 30 juin 2014 une analyse globale de la situation des infections à méningocoque C (IIMC) en Ile-de-France chez les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH) âgés de 25 ans et plus qui souligne un risque 11,5 fois plus élevé de contacter une IIMC par rapport à la population générale des hommes en France. Dans ce contexte le Haut Conseil de Santé Publique (HCSP), saisi par la Direction générale de la santé, a fait les recommandations suivantes.

Se vacciner contre le méningocoque C

Le calendrier vaccinal recommande la vaccination contre le méningocoque C conjugué pour toute personne âgée de 24 ans et moins. Dans le contexte épidémiologique actuel, le HCSP recommande (…) la vaccination contre le méningocoque C conjugué pour les HSH et les autres personnes, résidant en France, âgées de 25 ans et plus qui fréquentent les lieux de convivialité ou de rencontre gays ou qui souhaitent se rendre à un rassemblement gay (Marches des fiertés, grandes soirées gay, etc.) Une mise à jour du statut vaccinal vis-à-vis du méningocoque C est particulièrement recommandée pour les personnes âgées de moins de 25 ans, non antérieurement vaccinées et qui répondent aux mêmes conditions.

La vaccination comporte une seule dose. Un délai d’environ 10 jours après la vaccination est nécessaire pour être protégé. Le HCSP recommande l’utilisation d’un vaccin tétravalent conjugué ACWY, notamment en cas de rupture du vaccin méningocoque conjugué monovalent C. L’utilisation de ce vaccin présente l’avantage d’une protection plus large chez des personnes susceptibles de voyager. L'agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a récemment indiqué que lapénurie sur les vaccins monovalents était terminée. Les laboratoires Baxter et Novartis Vaccines ont informé l’ANSM, fin avril, qu’ils étaient en mesure d’approvisionner le marché français avec des quantités suffisantes de vaccins Neisvac et Menjugatekit pour répondre aux besoins en vaccin méningococcique conjugué monovalent de sérogroupe C. Ce vaccin est remboursé. Une injection suffit, efficace dix jours après. Parlez-en à votre médecin.

Savoir reconnaître rapidement les symptômes d’une infection à méningocoque

La méningite se traduit par une fièvre, des maux de tête, une raideur de nuque accompagnée souvent de vomissements et d’une gêne à la lumière. Le purpura fulminans se manifeste par la survenue de taches rouges sur la peau, qui ne disparaissent pas à la pression et qui peuvent s’étendre rapidement sur l’ensemble du corps. Il faut consulter sans délai un médecin ou appeler le Samu-Centre 15 en cas d’apparition de ces signes.

Infections à méningocoque
Le méningocoque est un germe qui se transmet de personne à personne par les gouttelettes issues des sécrétions rhinopharyngées (salive et autres excrétions), le plus souvent en face à face, de moins d’un mètre. Le risque de transmission entre une personne infectée et une autre personne est faible. Cependant, le contact bouche à bouche ou lors d’un baiser est hautement contaminant quelque soit la durée du baiser. Les lieux de promiscuité (lieux de rencontres ou de convivialité) favorisent la transmission à partir d’une personne porteuse du méningocoque. Les déficiences immunitaires, comme être porteur du VIH, peuvent rendre plus vulnérable la personne contact.

Commentaires

Portrait de barberousse

Reconnaissant l'illustration verte sur fond rouge, je me suis permise d'aller chercher l'article du mois de janvier 15 qui traite du même sujet avec des nuances toutefois...

http://www.seronet.info/article/infections-meningocoque-c-la-vaccination-recommandee-pour-les-gays-70292

 

Fin 2014, article du 17 janvier 15

on craignait une pénurie du vaccin monovalent en une dose .

Aussi les recommandations se portaient sur le vaccin multisouches mais € non remboursé par la sécu !!!

"Le HCSP recommande l’utilisation d’un vaccin tétravalent conjugué ACWY, notamment en cas de rupture du vaccin méningocoque conjugué monovalent C. L’utilisation de ce vaccin présente l’avantage d’une protection plus large chez des personnes susceptibles de voyager."

 

Et on ajoute même une plaidoirie pour un libre acces

 

"La vaccination est-elle gratuite ?

Les conditions de remboursement du vaccin tétravalent (contre quatre souches de la bactérie méningocoque) sont différentes de celles du vaccin monovalent méningocoque C. Pour le premier,  il n’y a pas de remboursement par la sécurité sociale actuellement. Il apparaît utile de soutenir l’appel du HCSP pour un accès facilité au vaccin tétravalent par ceux qui le souhaitent, sans restriction  d’ordre financier".

 

Juin 2015, on rectifie le tir

 

"L'agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a récemment indiqué que lapénurie sur les vaccins monovalents était terminée. Les laboratoires Baxter et Novartis Vaccines ont informé l’ANSM, fin avril, qu’ils étaient en mesure d’approvisionner le marché français avec des quantités suffisantes de vaccins Neisvac et Menjugatekit pour répondre aux besoins en vaccin méningococcique conjugué monovalent de sérogroupe C. Ce vaccin est remboursé. Une injection suffit, efficace dix jours après. Parlez-en à votre médecin."

 

Fin 2014, article du 17 janvier 15

il n'y a pas de recommandations particulières à traiter tous les seropos

"Personnes séropositives : que dit le Rapport Morlat 2013 ?

Concernant les personnes vivant avec le VIH, il n'y a pas de spécificité particulière ou d'emploi du vaccin pour les personnes vivant avec le VIH dans les recommandations d'experts (rapport Morlat 2013). L’unique mention est la suivante. "Le vaccin anti méningococcique est indiqué selon son schéma habituel".

 

Juin 2015, on se veut plus alarmiste

"L'infection est rare, mais peut être grave (10 % de décès).

 Les déficiences immunitaires, comme être porteur du VIH, peuvent rendre plus vulnérable la personne contact."

 

Alors question :

Faut il militer pour un acces au vaccin tetravalent qui couvre plusieurs souches mais non remboursés par la sécu, ET faire la grève du vaccin monovalent une dose mais remboursés par la sécu?

Je suis perdue, j'admire parfois le travail des journalistes...entre informations et recommandations !

 

Portrait de palov

La semaine dernière, j'ai demandé à  mon médecin gay de me prescrire le vaccin contre le méningocoque C du fait que je fréquente les backrooms. Il a catégoriquement refusé. Pourtant j'ai insisté. Pour lui ce sont des recommandations extrêmes. Pour quelques cas rares de méningite, on veut faire peur à des millions d'HSH. Et, dans quelques années, on pourrait apprendre que ceux qui se sont fait vacciner risquent de contracter une autre maladie (cf. la sclérose en plaque avec le vaccin contre l'hépatite B).