IPERGAY, mode d’emploi

Publié par jfl-seronet le 10.01.2012
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ipergay
La prévention fonctionne, mais elle a ses limites notamment chez de nombreux gays. D’où l’idée d’une nouvelle stratégie de prévention destinée aux séronégatifs s’appuyant sur la prise d’un traitement anti-VIH à prendre avant une prise de risque pour réduire le risque de contamination. Un essai, IPERGAY, lancé par l’ANRS et AIDES, cherche à savoir si cette nouvelle méthode de prévention peut fonctionner et pour qui. Questions… et réponses.
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Qui lance cet essai et pourquoi ?
C’est l'Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites virales (ANRS) associée à AIDES qui lance l'essai IPERGAY (Intervention Préventive de l'Exposition aux Risques avec et pour les Gays), un essai de prévention combinée. Il vise à évaluer les effets d'une offre de prévention fondée sur le traitement pré-exposition (PrEP, prophylaxie pré-exposition) "à la demande", autrement dit la prise de médicaments anti-VIH par des gays séronégatifs avant, pendant et/ou après les rapports sexuels non protégés pour réduire les risques de contracter le virus. L’essai a démarré en janvier 2012 à Lyon et Paris. En deuxième phase il sera lancé à Montréal.

Quel est son intérêt ?
Il constitue une offre nouvelle et complète de prévention du VIH à destination des gays séronégatifs fortement exposés au VIH. L’essai vise à évaluer si cela peut faire baisser les contaminations. Il répond à un vrai besoin : avoir une offre de prévention la plus diversifiée possible qui permette à de nombreux gays qui ont des difficultés avec l’offre de prévention actuelle de trouver des solutions leur évitant d’être infectés.

Comment se déroule l’essai ?
IPERGAY concerne des hommes séronégatifs qui ont fréquemment des rapports homosexuels sans préservatif avec des partenaires occasionnels. Les participants sont répartis en deux groupes : l’un recevant Truvada (qui associe le ténofovir/Viread et l’emtricitabine/Emtriva), l’autre recevant un placebo. Les participants ne savent pas dans quel groupe ils sont et donc s’ils prennent le traitement ou le placebo. Lors de différentes réunions de présentation de cet essai, la question du placebo a suscité des critiques portant notamment sur le fait que le placebo serait inutile et ferait prendre des risques aux personnes le recevant. Les responsables de l’enquête estiment que c’est la meilleure méthode permettant de valider scientifiquement leur hypothèse, et que cela évite que l’utilisation de la capote chute avant qu’on ne connaisse l’efficacité réelle de cette stratégie.

Dans le cadre d’IPERGAY, qu’est-ce qui est proposé aux participants ?
Chaque participant de l’essai se voit proposer un accompagnement individuel, avec une offre de dépistage du VIH et des infections sexuellement transmissibles (IST), une proposition de traitement en cas d’IST, une vaccination contre le VHB et l’accès gratuit aux outils de prévention (gel et préservatifs). Des entretiens portant sur la prévention seront proposés par les médecins associés au projet. Les participants qui le souhaitent peuvent bénéficier d’entretiens approfondis et répétés conduits par des militants associatifs, notamment de AIDES, formés. Ce "counselling" vise à renforcer les capacités des participants à agir favorablement pour leur santé. Il s’agit de la meilleure offre de prévention que l’on puisse trouver.

Quel est le rôle de AIDES dans ce projet ?
AIDES est à la fois acteur et co-chercheur aux côtés de l’ANRSH. L’association intervient à différentes étapes du projet. Elle a d'abord pour mission, avec d'autres acteurs, d’expliquer l'intérêt de cette recherche, de recruter des participants, de leur fournir un accompagnement par une information éclairée quant aux bénéfices et aux risques de cet essai.
Plus d’infos sur www.ipergay.fr et sur www.seronet.info