Je vis avec le VIH et j’ai fait le vaccin Covid-19

Publié par Rédacteur-seronet le 22.04.2021
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ThérapeutiqueCovid-19vaccination

Alors que la campagne de vaccination Covid-19 peine toujours à décoller en France, certaines personnes hésitent encore à se faire vacciner. Les sociétés savantes assurent que la vaccination est sans danger pour les personnes vivant avec le VIH, mais elles ne font pas partie des publics prioritaires à la vaccination en France. Seronet a échangé avec Damien (1), 23 ans et séropositif depuis 2017, qui, par un concours de circonstances, a pu se faire vacciner contre la Covid-19 en avril 2021.

Pourquoi avez-vous décidé de faire le vaccin contre la Covid-19 ?

Damien : En novembre dernier, mon conjoint a eu une forme grave de la Covid-19. J’ai eu très peur de le perdre et cela m’a fait réaliser que tout le monde était concerné par ce virus. Les premiers mois, j’étais un peu en colère à cause de toutes les restrictions imposées par le gouvernement, mais quand la maladie vous tombe dessus vous comprenez mieux la gravité de ce virus. J’ai, moi aussi, contracté le Sars-CoV-2, mais je n’ai pas développé de forme sévère de la Covid-19. La deuxième raison, c’est qu’on entend de plus en plus parler de passeport sanitaire pour voyager et retrouver une vie normale. Le fait de me vacciner va aussi me permettre de revoir mes proches. J’espère pouvoir bientôt serrer ma mère dans mes bras, ce qui n’est pas arrivé depuis un an.

Aviez-vous des appréhensions particulières à faire ce vaccin en tant que personne vivant avec le VIH ?

J’en avais un peu oui, surtout à cause de la campagne de communication autour des vaccins que je trouve catastrophique et des informations en continu qui disent tout et son contraire. J’avais un peu peur d’éventuelles interactions entre le vaccin et ma trithérapie pour le VIH, mais j’ai contacté un journaliste de Seronet sur Twitter qui m’a envoyé des liens vers des informations fiables et rassurantes. J’ai quand même du mal à comprendre que les personnes séropositives ne soient pas considérées prioritaires dans la vaccination. Même si on a une charge virale indétectable, le VIH reste une pathologie grave.

Comment avez-vous eu accès à la vaccination et avez-vous ressenti des effets indésirables ?

Il faut savoir que je n’ai pas de médecin traitant dans ma ville à Annemasse. Lors de mon rendez-vous de suivi VIH à l’hôpital, j’ai demandé si j’étais éligible à la vaccination. La médecin qui m’a reçu m’a proposé un rendez-vous la semaine suivante. Le jour J, au moment de remplir le document, j’ai vu que le VIH n’apparaissait pas dans la liste des comorbidités, je l’ai donc ajouté à la main. Jusqu’à la dernière minute, je me suis demandé si on n’allait pas me refuser la vaccin. Une infirmière est venue me chercher. Elle m’a demandé dans quel bras je voulais qu’elle me fasse l’injection puis elle m’a administré une dose du vaccin Moderna. Je n’ai pas senti de douleur sur le moment. J’ai patienté quinze minutes, le temps de voir s’il y avait une mauvaise réaction, puis je suis allé au secrétariat récupérer mon bon de vaccination. Dans les heures qui ont suivi, j’ai eu des douleurs au point d’injection et un petit pic de chaleur, mais je pense que c’est une réaction immunitaire classique. Mon conjoint qui est asthmatique, a eu droit au vaccin Pfizer avec la même réaction, des douleurs au point d’injection. Au final, je suis fier et heureux d’avoir pu avoir accès au vaccin. Mes amis me disent que j’ai une longueur d’avance et je mesure ma chance.

(1) : Le prénom a été modifié.

Vaccins sans danger !
En accord avec les récentes recommandations de l’Onusida et de la European Aids Clinical Society (EACS), la Société française de lutte contre le sida (SFLS) et la Société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF) ont confirmé à leur tour, en février dernier, que les vaccins utilisés en France contre la Covid-19 sont sans danger pour les personnes vivant avec le VIH. En ce qui concerne l’efficacité des vaccins en cas de CD4 bas, la SFLS et la SPILF se veulent rassurantes : « Les essais cliniques menés pour valider les deux vaccins [alors] disponibles (vaccins à ARN messager de Pfizer-BioNTech et de Moderna) n’ont inclus qu’un faible nombre de personnes vivant avec le VIH (196 et 179 respectivement, pour plusieurs dizaines de milliers de participants-es). Bien que ce nombre soit trop petit pour tirer des conclusions, il n’y a cependant pas de raisons de penser que les vaccins soient moins efficaces chez les personnes vivant avec le VIH avec un taux de CD4 normal. Pour celles qui sont plus immunodéprimées, il est possible que la réponse immunitaire soit moins bonne, comme pour tous les vaccins. Cependant, la forte immunogénicité (capacité à déclencher une réponse immunitaire) des vaccins ARNm permettra probablement de générer une bonne réponse immunitaire, même chez ces personnes immunodéprimées ».

 

Propos recueillis par Fred Lebreton

 

Commentaires

Portrait de Butterfly

Moi a eu astrazeneca pour justement mes pathologies vih cardiomyopathie etc bref je l'ai pas supporté donc je refuse la 2ème injection et a demander le pfizer ou moderna apparemment c mieux !! ??? et je suis détectable la CV depuis peu au bout de 20 ans ( et 36 ans de vih ral le bol je craque là )