Jeune, séropo et sans parole ?

Publié par olivier-seronet le 28.12.2009
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jeuneEn parler
Invisibles les jeunes séropos ? Certainement un peu. Ils sont souvent isolés, éparpillés sur le territoire et restent discrets. En tout cas, les lieux d’échanges entre eux sont rares.
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C’est toute l’utilité du forum adolescents/VIH qui a été monté cette année par un collectif de médecins hospitaliers, journalistes, ethnologues, infirmiers sensibilisé par la question. Avec l’appui de l’association « Dessine-moi un mouton »  investie depuis longtemps dans le soutien des enfants touchés par le VIH. Les enseignements de cette rencontre sont ressortis lors du congrès de la Société française de lutte contre le sida (SFLS) les 29 et 30 octobre derniers.

140 jeunes de 14 à 21 ans issus de toute la France y ont participé. Au programme plusieurs ateliers au succès inégal : droits, santé, amour… Les attentes des ados ? d’abord rencontrer d’autres jeunes et trouver des réponses à leurs soucis. Forcément, pour un article sur Seronet, on ne pouvait s’empêcher de poser la question de l’intérêt de l’Internet. Si faire des rencontres est un objectif, peut-être que la toile largement investie par les jeunes est un support idéal… Qu’en pense Sandra Fernandez, une des organisatrices ?

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En parler

Le gros souci des jeunes, c’est de le dire. La plupart se confient à leurs médecins, une majorité à leurs parents mais par contre en parler aux amis reste tabou. 6 jeunes présents ne l’ont d’ailleurs confié à personne. De manière générale, plus la prise en charge est précoce, meilleure est l’acceptabilité.

Difficultés également lors des premiers émois sexuels. Comme vivre une sexualité épanouie lorsqu’il est si difficile de l’annoncer à son partenaire et qu’on se sent condamné par des représentations d’un autre âge (VIH = mort) ? Les recommandations du Professeur Hirschel, reprises par le dernier avis du Conseil National du Sida sur l'intérêt du traitement en prévention peuvent-elles lever ces freins-là ? En ont-ils discuté ?

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Propre à l’adolescence…

Bien sûr, on a beau avoir le VIH, on reste ado et les tourments propres à cet âge jouent beaucoup dans le vécu de la maladie : la puberté on en a parlé. Mais aussi les « investigations liées au roman familial » qui poussent parfois les jeunes à reconstruire leur histoire de famille souvent compliquée. Enfin, les phénomènes d’identification autant que de différenciation vis-à-vis des parents sont bien présents… Ne pas accepter la maladie ok, mais cela cache parfois d’abord une rébellion vis-à-vis de l’autorité parentale. C’est pourquoi se réunir entre jeunes permet de libérer la parole, en sortant des cercles habituels. L’espace créé par ce forum est nouveau et rare, l’expérience mérite d’être encouragée. Mais comment améliorer la communication autour de ces rencontres ?

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Photo : Xymonau