La prescription d'héroïne a 15 ans

Publié par jfl-seronet le 13.01.2010
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Il y a quinze ans que la Suisse a introduit la prescription médicale d'héroïne aux personnes toxicomanes. C'était alors le premier pays à adopter cette mesure qui a fait ses preuves sur le plan de la santé publique, mais qui n'avait pas, jusqu'alors d'ancrage légal solide. C'est chose faite depuis le 1er janvier 2010.

"Au début, c'était un essai et un grand scepticisme dominait", se souvient un médecin pionnier dans les traitements à l'héroïne et à la méthadone, interrogé par 20 minutes.ch. Depuis, l'acceptation de cette méthode de traitement s'est développée, surtout dans les régions fortement confrontées au problème de l'usage de drogues, comme Zurich, Bâle et Berne. Au début, partout où de tels programmes ont été mis en place, il s'agissait "avant tout d'une mesure d'urgence visant à réduire la mortalité des héroïnomanes, à éviter qu'ils ne contractent le virus du sida, se prostituent ou volent pour se procurer leur dose", rappelle le journal. Puis, au fil des années, les médecins se sont "rendus compte que les drogués souffraient d'autres maladies physiques et psychiques et les 23 centres spécialisés de Suisse ont étendu leur offre." En Suisse romande, Genève pratique la prescription médicale d'héroïne depuis 1995 à travers le Programme expérimental de prescription de stupéfiants» (PEPS). Le gouvernement genevois a autorisé cette pratique sur la base de l'avis du Grand Conseil. Les députés ont donné leur feu vert à une large majorité. Le PEPS est aujourd'hui rattaché au service d'addictologie des Hôpitaux universitaires de Genève, indique 20 minutes.ch. Les spécialistes ont observé que ces "thérapies globales (…) ont permis d'améliorer l'état de santé et la qualité de vie des patients (…) La proportion de séropositifs et de malades de l'hépatite a massivement baissé. La criminalité et la prostitution ont diminué jusqu'à 80 %."


Mais d'importants obstacles demeurent comme "l'énorme charge administrative". "Pour chaque patient, il faut une autorisation de la Confédération et du médecin cantonal. Pour l'héroïne sous forme de comprimés, Swissmedic doit encore donner son aval", indique 20 minutes.ch. Certains difficultés devraient être surmontées, notamment les risques d'attaques du dispositif de la part des politiques, depuis le 1er janvier 2010, puisque "les lignes directrices [recommandations d'actions] sont désormais intégrées définitivement dans la loi révisée sur les stupéfiants.