L’Accompagnement du parcours de santé trans : l’exemple marseillais

10 380 lectures
Notez l'article : 
3
 
0
Droit et socialtrans

Imaginez une vie où exister tel qu’on le ressent n’est pas un droit, mais un combat. Sur les rives de la Méditerranée, les flots de la vie peuvent être tumultueux pour les personnes trans. Dans leur parcours pour la reconnaissance de leur identité vécue, les affres du quotidien sont pénibles. Où trouver des espaces dans lesquels on peut s’exprimer librement, à qui parler sans se faire juger et sans être réduit à une transidentité encore considérée comme une "pathologie" ? Où trouver du soutien ? Comment obtenir un suivi de santé de qualité, respectueux de son identité, de ses choix et de son genre ? Toutes ces questions demeurent en 2016 une gageure. Mais dans la deuxième ville de France, des initiatives ont fleuri à la faveur de l’urgence et de la mobilisation de personnes concernées, proches et alliées des "T".

Depuis la gare Saint-Charles, à Marseille, en redescendant vers le vieux port comme en suivant les voies du tram, un cours calme et dégagé, loin du tumulte de la cité phocéenne. A deux pas, sur le boulevard Longchamp, une sonnette précède une lourde porte en bois. Une fois le sas franchi, on arrive dans le hall discret du nouveau CeGIDD (fusion des anciens CDAG et Ciddist) (1) de Marseille. Celui-ci a la particularité d’être coordonné par AIDES, et d’héberger également l’antenne locale de l’association, un étage plus haut.

Nommé Spot Longchamp, à l’instar de son cousin parisien (Le Spot Beaumarchais), ce lieu innovant reprend les activités principales d’un centre de santé sexuelle (consultations, dépistages, accompagnement, etc.), tout en ajoutant une dimension communautaire d’accueil et de soutien des personnes, philosophie propre de la structure.

Sexe et santé trans

Le lieu, ouvert en juin 2016, a pour principale mission l’accompagnement des personnes les plus exposées aux épidémies de VIH et d’hépatites virales, mais aussi aux IST et de lutter contre les discriminations à l’égard des minorités les plus précaires. Six mois après, la file active est majoritairement composée d’hommes gays ou ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes. Mais dans son premier rapport d’activité, la structure indique que cinq personnes trans fréquentent le lieu, dans le cadre d’un suivi de santé globale pendant leur parcours de transition, une forme de continuité avec des programmes d’offre de santé sexuelle imaginés par AIDES, mis en place depuis deux ans. Ces programmes ont inscrit dans les axes de plaidoyer locaux les enjeux de santé des personnes trans. Une proposition inédite, qui a perduré à l’ouverture du Spot Longchamp. "Au fil du succès et de la fréquentation du Spot, nous avons identifié les besoins à travers les publics qui se rendaient dans la structure ou connaissaient AIDES. Parmi eux, des personnes trans, qui nous confiaient leurs difficultés et leurs besoins. Nous avons alors décidé de leur proposer un accompagnement spécifique", raconte Sarah Lablotiere, coordinatrice du Spot Longchamp. Depuis, l’ensemble de l’équipe s’est mobilisé afin de faire de ce lieu un espace bienveillant et inclusif pour les personnes trans. Une enclave de calme et de respect de leur identité, dans une ville où les vents contraires soufflent fort.

A la merci des psys

Les personnes trans vivant en France, à Marseille ou ailleurs, rencontrent des obstacles récurrents et particulièrement tenaces dans leur prise en charge médicale, qu’elle concerne spécifiquement le parcours de transition ou le simple suivi de santé. A Marseille, c’est la SoFECT qui détient, à l’hôpital, le monopole du suivi et de la procédure médicale pour les opérations de "réassignation de genre". Cette procédure dite "d’évaluation" est très décriée par les personnes et associations trans. Très "psychiatrisante", elle oblige les personnes à entrer dans un cadre médicalisé qui étudie leur demande à l’aune d’une certification psychiatrique, très longue à obtenir et largement discrétionnaire. D’ailleurs, les personnes trans se retrouvent souvent en conflit avec les praticiens officiant dans cette procédure. Devant une interminable attente, face à l’urgence liée à leur transidentité, les personnes sont souvent contraintes de passer par cette étape pour apporter des "preuves médicales" à d’autres praticiens pour être opérées ou soignées. Cela avant même d’avoir entamé l’autre parcours du combattant, celui de la reconnaissance légale de leur transidentité, par un changement du prénom et du genre indiqué à l’état civil.

Cette double peine, entre pathologisation permanente et galère judiciaire, Jules-Raphaël, président de l’association OUTrans la résume, implacable : "On considère que les personnes trans ne sont pas capables de prendre des décisions pour elles-mêmes. On présume que le pouvoir médical sait mieux ce qui serait bon pour elles. Cela se retrouve dans le parcours de soin, mais aussi sur le changement d’état-civil. On verra ce que produira la nouvelle loi justice 21, mais jusque-là, il faut être en mesure de produire tout un tas de documents et notamment des certificats médicaux qui attestent d’un suivi considéré comme "correct" pour prétendre à obtenir ce changement d’état-civil".

Au Spot Longchamp, on est conscient de ces réalités très douloureuses pour les personnes trans, peu importe où elles se situent dans leur parcours. Alors, en plus de leur proposer un accès à une consultation avec un médecin et à des sérologies de dépistage du VIH, des hépatites, des IST, l’équipe s’efforce de répondre aux besoins, de façon individualisée. Que ce soit à l’intérieur ou non du Spot Longchamp. "Ici, il y a une offre pour des publics différents, et les personnes trans en font partie. Il y a les entretiens et échanges avec les accompagnateurs communautaires, qui peuvent déboucher sur une palette de propositions en interne : médecin, assistante sociale et psychologue. Des espaces, au sein de même de la structure, qui sont faits pour être "friendly". Proposer un cadre bienveillant, faire attention aux pronoms, respecter le bon prénom d’usage : ce sont des bases élémentaires qui font du bien aux personnes.

A côté de cela, nous essayons de construire des réseaux de partenaires avec des chirurgiens, des endocrinologues, des dentistes, des praticiens qui sont reconnus comme respectueux de chacun-e par les personnes trans elles-mêmes. Quand tu es en parcours de transition ou en questionnement de genre, partout où tu te rends, cela va poser des problèmes. Ici et avec nos partenaires, nous faisons tout pour qu’il n’y en ait pas", explique Delphine Olivari, accompagnatrice communautaire au Spot Longchamp.

La réponse médicale, au-delà de la transition, n’est pas adaptée et ne satisfait pas les personnes trans. Et certains médecins le disent aussi. Vanessa est une généraliste vers laquelle le Spot oriente en confiance. Elle reçoit des personnes trans en consultation, au Planning familial ou dans son cabinet de ville. "Je suis des personnes venant de la SoFECT ou qui ne veulent ou ne peuvent pas y entrer. Je fais des prescriptions et du suivi de traitement hormonal". Elle admet qu’elle a du apprendre sur le tas. "Je me suis auto-formée en lien avec une équipe médicale lilloise. Au départ, on n’y connait rien, et même en étant ouvert et bien intentionné, on commet des maladresses." Et de déplorer l’absence de prise en compte de cette question par la formation médicale. "Il n’existe pas de module ou cycle spécifiques, même durant les études de médecine générale." De quoi s’interroger sur la qualité effective du suivi médical, notamment gynécologique : "Comment assurer une bonne prise en charge si l’on n’est pas formé ?"

Le havre de paix marseillais

Jeudi soir, à l’heure de la permanence, Satine franchit la porte. Cette femme trans arrive dans une tenue qui correspond à son genre féminin, ce qu’elle ne peut pas faire en journée ou dans sa vie de tous les jours. Au Spot Longchamp, elle est qui elle est, et se sent bien. Satine vient régulièrement. "C’est un ami qui m’a recommandé de venir ici, en me disant que les gens y étaient à l’écoute. Ma première idée était de venir faire des tests, et aussi de pouvoir parler à une psy, en plus du suivi que j’avais dans le protocole [d’évaluation de la SoFECT, à l’hôpital, ndlr]. J’y ai trouvé une oreille attentive, de la part de tous, bien plus que je ne l’imaginais". Satine fait notamment référence à la psychologue clinicienne, Hélène Knibbe, qui propose des "espaces de soutien et de parole libre" aux personnes fréquentant le Spot Longchamp, dont certaines sont trans. Hélène Knibbe précise d’emblée qu’elle reçoit des personnes et qu’elle veut "les laisser se faire entendre, sans étiquette". "Il n’y a pas de cas théoriques ici, mais une vie, une histoire et des parcours. Il y a souvent une souffrance évidente à voir son vécu interne ne pas être connu ou reconnu dans la vie sociale. Ici, nous sommes loin de l’évaluation du parcours officiel de la SoFECT. Il n’y a ni évaluation, ni enjeu, ni jugement. Juste un lieu pour une parole simple et libre", ajoute-t-elle encore. Satine voit en tout quatre psy, entre le psychiatre et la psychologue de la SoFECT de Marseille, un autre psychiatre pour le suivi de sa dépression et enfin Hélène Knibbe au Spot Longchamp. Mais elle l’affirme, la seule qui l’aide à aller mieux, c’est cette dernière. Aujourd’hui, dans son parcours de transition, Satine est "bloquée". Toujours en "évaluation", elle se voit refuser l’initiation d’une hormonothérapie au prétexte d’un "manque cruel de sociabilisation de sa féminisation". C’est l’avis des praticiens de la SoFECT. "On me donne rendez-vous à l’hôpital en plein après-midi, en semaine en me disant d’être discrète pour ne pas avoir de souci dans les transports en commun. Quelques semaines plus tard, le psychiatre me rétorque que je n’assume pas d’être une femme. Sauf que je travaille le soir, habillée en femme. Je sors aussi avec mes amis comme je suis là devant vous. Mais cela n’est pas suffisant", dénonce Satine. Elle se sent "en sursis, à la merci de quelqu’un". Et, bloquée dans une double contradiction : elle doit d’un côté "ajouter une nouvelle justification" (s’habiller en femme) qui indiquerait qu’elle assume d’entrer dans un parcours de transition ; de l’autre, on lui conseille de ne pas se mettre en danger, sous entendu de ne pas s’habiller en femme. Le paradoxe est flagrant et extrêmement violent pour Satine. Mais elle est loin d’être la seule à traverser cela. "Les parcours de transition restent très stéréotypés. Les médecins, même les plus ouverts, attendent des personnes un parcours univoque qui serait : le psychiatre, puis l’endocrinologue, puis le chirurgien pour effectuer toutes les chirurgies possibles et ainsi rentrer dans le moule de ce que doit être in fine une personne : un homme ou une femme. Que les personnes trans le pensent vraiment ou non, celles-ci sont contraintes à produire et reproduire ces discours préconstruits pour éviter les refus, même si ces derniers existent encore", explique encore Jules Raphaël d’OUTrans. Satine attend depuis juillet une nouvelle évaluation pour entamer le début du parcours de transition qu’elle souhaite. Mais aucun délai de réponse n’est donné. Si cela était possible, Satine aimerait faire son parcours au Spot Longchamp : "Avoir un suivi psy, parce que je pense que j’en ai besoin afin de comprendre l’ampleur du parcours dans lequel je m’engage. Mais ça serait aussi avoir un accompagnement, une orientation pour trouver, soi-même, tous les spécialistes pour les besoins que nous avons, des docteurs qui nous respectent, sans attendre l’aval d’un autre médecin pour enfin être nous-mêmes. Le problème aujourd’hui c’est ce barrage, cette lenteur de procédure qui nous assujettit à la
décision de quelqu’un", ajoute-t-elle encore.

Ecoutez les T et ceux qui les aiment

Créer des espaces de parole sécurisants n’est pas une ambition nouvelle. En 2013, un salarié de AIDES à Marseille, lui-même transgenre, a créé le T-Time, rendez-vous salvateur et non mixte [réservé uniquement aux personnes trans, ndlr] pour les personnes trans. Trois ans plus tard, l’action est toujours en place, portant un moment de convivialité safe, havre de paix bien méritée. Mais ce T-Time s’est voulu aussi inclusif pour les proches. Lorsque la famille est là et souhaite aider et accompagner ; il est très difficile pour elle aussi de trouver des interlocuteurs ou des ressources pour mieux appréhender la question de la transidentité ou simplement de ne pas se sentir seule voire désarmée devant le parcours de transition d’un proche. D’où la naissance d’un espace pour les proches, animé aujourd’hui par Madeleine, mère d’un jeune garçon trans. Cette dernière raconte son combat, au long cours, pour comprendre, mais aussi pour que son fils puisse simplement être un ado respecté et heureux. "Quand mon enfant m’a parlé de sa situation, je me suis senti démunie.

Sur Internet ou ailleurs, j’ai cherché des informations pour comprendre. Après avoir trouvé une consultation à l’hôpital, je me suis retrouvée dans un service de psychiatrie, pour une consultation pour mon fils, sans ma présence. Après un rendez-vous déstabilisant pour mon fils, le médecin m’a brièvement expliqué. Nous nous sommes serrés la main et puis c’était tout. Mon fils l’a mal vécu. Au-delà de la symbolique, il a trouvé cela très castrateur. Quand j’ai encore demandé s’il y avait d’autres endroits pour trouver des informations, pouvoir rencontrer des personnes dans la même situation que moi, on m’a répondu que non", raconte Madeleine. J’ai mis plus de six mois à trouver un numéro de téléphone, et cela a été celui de AIDES [qui met à disposition des locaux, ndlr]. J’avais trouvé le T-Time. Grâce à cette initiative, Madeleine a pu se rassurer, mettre des mots sur ses inquiétudes mais aussi rencontrer des personnes "comme son fils". "C’était important pour moi. Je n’avais aucune représentation, aucune idée de ce qu’était une personne trans. Dans notre culture, on n’a aucune image, personne n’en parle. Je n’avais pas de jugement, mais j’avais des angoisses pour mon fils, qu’il soit exclu de la société, brutalisé, ce qui commençait déjà à se passer au collège", où il a été harcelé. Entrer dans ce cercle, rencontrer des personnes, voir des couples, cela été important pour m’apaiser. J’ai pu voir que les personnes trans étaient intégrées, heureuses, avec les mêmes attentes que n’importe qui." Pourtant, Madeleine raconte combien elle a du se battre pour rencontrer des médecins respectueux, pour que son fils soit mis sur les listes d’appel de classe à son nouveau prénom. Philosophe, elle nuance : "Les difficultés rendent créatif et obligent à trouver des solutions qui, à Marseille, en dehors du T-Time et du Spot, restent malheureusement trop peu nombreuses". Les problèmes demeurent.

La France n’avait, jusqu’à très récemment, aucun texte permettant un changement d’état-civil. La loi Justice 21 y consacre un article. Mais les quelques avancées du texte face à l’actuelle jurisprudence, restent largement insuffisantes aux yeux des associations de personnes trans. Nous sommes loin du changement de la mention du sexe à l’état civil libre et gratuit. Et les décrets d’application se font toujours attendre. Mais réduire la question trans à l’obtention des papiers correspondant à son genre n’est "que l’arbre qui cache la forêt de la transphobie", explique Giovanna Rincon, activiste trans, vivant avec le VIH, présidente de l’association de soutien des personnes trans migrantes vivant en France Acceptess-T. "Il y a des attentes évidentes sur le changement d’état civil, mais les besoins des personnes trans, souvent précaires, concernent aussi d’autres situations quotidiennes ; des situations liées au rejet, à la xénophobie, à la putophobie, et à la sérophobie. Il faut un vrai projet de société, intégrant et respectueux, pour régler l’ensemble des enjeux".

(1) : Centre gratuit d'information, dépistage et diagnostic des infections par le virus de l'immunodéficience humaine et les hépatites virales et des infections sexuellement transmissibles.

CeGIDD Spot Longchamp : 3 boulevard Longchamp - 13001 Marseille. Ouverture mardi 16h-19h30, jeudi 18h-21h30, vendredi et samedi 11h-14h30. 04 91 14 05 15. Facebook : Le Spot Longchamp

Le T.Time à Marseille
Le T.Time est un groupe d’autosupport pour les personnes trans et intersexes. Il a lieu une fois par mois, en alternance dans les locaux de AIDES et du Planning familial. Cette action est soutenue par AIDES, SOS Homophobie, l’Observatoire des transidentités et Le Planning familial. Il a lieu un mois sur deux un mardi, un samedi le mois suivant. Vous pouvez contacter le groupe (t.timetrans13 "@" gmail.com) ou consulter leur page facebook pour connaître les dates et lieux des prochains T.Time).


Les portraits "Queer" de Quentin Houdas
Diplômé en histoire de l’art, en photographie et en art contemporain, Quentin Houdas a été assistant de plusieurs photographes. Son travail personnel prend sa source dans les sciences humaines et la peinture classique. Il a notamment travaillé sur une série intitulée "Queer" sur les sexualités alternatives et les transidentités, soit 20 portraits qui permettent d’interroger le rapport entre l’être humain, sa nature propre et sa possible émancipation du déterminisme biologique. Le portrait de Naelle du dossier trans est extrait de cette série.

Les équipes hospitalières/protocolaires : la SoFECT
La Société française d'études et de prise en charge du transsexualisme (SoFECT) entend réunir "les professionnelsde la prise en charge en France des problèmes relatifs àl’identité de genre, dans un but de recherche, d'enseignement,de formation, d'information, d'organisation, de coordination, d'évaluation et d'amélioration de cette prise en charge".Le site de la SoFECT mentionne l’existence "d’équipes" à Nice, Montpellier, Bordeaux, Lyon, Marseille et Paris. Les associations trans sont souvent très critiques vis-à-vis de cette société et de la nature de la prise en charge proposée. Pour elles, la SoFECT réunit des experts autoproclamés du "transsexualisme" qui s’efforcent, à travers plusieurs équipes hospitalières pluridisciplinaires et des protocoles très psychiatrisés, d’imposer une approche pathologisante des transidentités et de monopoliser la prise en charge des demandes de traitements et d’opérations liées aux transitions. La SoFECT accapare dans les faits l’accès auxopérations de modification génitale réalisées en France. Ces équipes hospitalières sont composées principalement de psychiatres, d’endocrinologues et de chirurgiens (urologie,chirurgie réparatrice, etc.). Souvent appelées de manière erronée "équipes officielles" en opposition au "parcours privé", elles n’ont rien d’officiel en réalité. Le recours à des médecins exerçant en secteur libéral est possible et normalement remboursé par l’Assurance maladie, en dehors d’éventuels dépassements d’honoraires. Ces "équipes officielles" sont reconnues par la Sécurité sociale, même si le parcours de soin qu’elles proposent est, du point de vue de nombreuses associations, totalement inadapté à la réalité et à la diversité des besoins des personnes trans.