Le gouvernement se pique à sa stratégie

Publié par jfl-seronet le 09.01.2021
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ThérapeutiquevaccinationCovid-19

La période récente aura été marquée par des difficultés, un peu partout dans le monde, sur les stratégies de vaccination mises en place. Bonus à la France où les gouvernementaux sont sous le feu des critiques. L’exécutif a d’ailleurs procédé dans la précipation à des « ajustements » pour que la campagne vaccinale touche enfin les personnes qu’elle entend toucher. La donne pourrait un peu changer avec l’autorisation donnée par l’EMA au vaccin de Moderna.

Vaccin Moderna approuvé par l’EMA

L'Agence européenne des médicaments (EMA) a approuvé mercredi 6 janvier l'utilisation dans l'Union européenne (UE) du vaccin anti-coronavirus du laboratoire américain Moderna, le deuxième à y être autorisé. L'EMA donne ainsi une nouvelle impulsion aux campagnes de vaccination dans les 27 pays de l'UE où les critiques montent contre la lenteur du processus, en retard par rapport aux États-Unis, au Royaume-Uni ou à Israël, explique l’AFP. « L'EMA a recommandé d'accorder une autorisation conditionnelle de mise sur le marché pour le vaccin contre la Covid-19 de Moderna pour prévenir la maladie chez les personnes âgées de plus de 18 ans », selon un communiqué de l'autorité européenne de régulation pour les médicaments, basée à Amsterdam. L'autorisation, recommandée « par consensus » au sein du comité des médicaments à usage humain, est valable pour un an. Le vaccin Moderna est administré en deux injections dans le bras à 28 jours d'intervalle. La Commission européenne doit formellement donner son accord au vaccin, ce qui devrait être fait rapidement. « Ce vaccin nous fournit un autre outil pour surmonter l'urgence actuelle », assure la directrice générale de l'EMA, Emer Cooke, citée par le communiqué. « Le fait d'avoir cette deuxième recommandation positive pour un vaccin moins d'un an après que l'Organisation mondiale de la santé a déclaré la pandémie témoigne des efforts et de l'engagement de tous ceux qui sont impliqués », a poursuivi Emer Cooke. Les pays de l'UE ont fait pression sur l'EMA pour qu'elle donne son feu vert au vaccin de Moderna au moment où la pandémie fait rage en Europe. L'EMA avait tenu, sans parvenir à une décision, une première réunion lundi qui avait été avancée alors qu'elle était initialement prévue le 12 janvier, explique l’AFP. Les États-Unis utilisent les vaccins de Pfizer-BioNTech et de Moderna. La Grande-Bretagne mène sa campagne avec les vaccins de Pfizer-BioNTech et du géant pharmaceutique britannique AstraZeneca. Le vaccin de Moderna s'est révélé efficace à 94,1 % contre la maladie Covid-19 comparé à un placebo lors d'un essai clinique sur 30 400 personnes, avec une performance légèrement meilleure chez les jeunes adultes comparés-es aux plus âgés-es. La semaine dernière, l'EMA avait indiqué que le vaccin développé par AstraZeneca et l'Université d'Oxford ne devrait pas recevoir d'autorisation dans l'UE dès janvier.  Si cette annonce est bien accueillie va-t-elle constitué pour autant une bouffée d’air pour le gouvernement français dont la gestion du plan vaccination est l’objet de vives critiques.

Castex contre « les polémiques stériles »

Difficile d’imaginer que l’argument puisse (encore !) fonctionner, mais le chef du gouvernement semble y croire, puisqu’il en use. Bousculé sur sa gestion de la vaccination anti-Covid-19, le Premier ministre Jean Castex a avancé que les critiques qui lui étaient faites étaient des « polémiques stériles » qui « n'ont jamais sauvé aucune vie ». C’est donc ainsi que le Premier ministre entend défendre la stratégie gouvernementale… qui montre pourtant ses limites, puisqu’elle a déjà été modifiée plusieurs fois. « C'est ensemble que nous devons apporter la preuve concrète à nos concitoyens que nous sommes aussi déterminés à lutter contre la crise sanitaire que nous le sommes pour lutter contre la crise économique et sociale et pour rendre nos territoires et notre économie plus souverains, plus compétitifs, plus solidaires et plus écologiques », a-t-il développé Jean Castex dans son discours. « Je sais la lassitude de nos concitoyens face à cette crise sanitaire qui n'en finit pas » mais « il est indispensable de tenir une ligne ferme et cohérente dans la durée », a-t-il aussi plaidé. Il a rappelé que la deuxième vague n'était « pas terminée » mais que les indicateurs étaient « moins dégradés en France que dans la plupart des pays qui nous entourent ». Reste à sa voir si la technique du « c’est pire ailleurs » peut inciter les Français-es à soutenir la stratégie gouvernementale actuelle.

Le Sénat veut entendre Véran

Il y a comme de l’irritation dans l’air. La présidente LR de la commission des Affaires sociales du Sénat, Catherine Deroche, a demandé mardi 5 janvier à entendre le ministre de la Santé, Olivier Véran, sur « les mesures correctives » envisagées pour remédier à la « course de lenteur » de la vaccination. « Je demande que le ministre de la santé Olivier Véran soit entendu par la commission le plus rapidement possible afin d'exposer les mesures correctives envisagées », a affirmé dans un communiqué la sénatrice LR Catherine Deroche. La majorité sénatoriale entend mettre la pression au gouvernement, actuellement sous le feu des critiques. L'élue a regretté que : « Le pays semble engagé dans une inexplicable course de lenteur, avec un nombre de personnes vaccinées chaque jour qui se compte en dizaines et une comparaison très défavorable avec nos voisins européens ». Même motif, même punition à l’Assemblée nationale où le président des députés-es LR Damien Abad et le député LR Éric Ciotti ont réitéré leur demande d'entendre Olivier Véran à l'Assemblée nationale, dans un courrier adressé au président de la mission d'information sur la gestion de l'épidémie de Covid-19, le député LREM Julien Borowczyk.

Macron a commis « une faute gravissime »

Jamais en retard d’une critique doublée d’une vacherie. Le président ex-LR de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, a estimé (4 janvier) qu'Emmanuel Macron avait commis « une faute gravissime » avec sa stratégie de vaccination qui « nous conduit inévitablement à l'échec », dans une interview au Parisien. « Il devra s'en expliquer devant les Français », a affirmé le possible candidat de la droite à la présidentielle de 2022. Car « un échec, cela signifie que nous, Français, ne seront pas protégés contre la Covid, avec une vie économique et sociale qui ne reprend pas ses droits et un déclassement insupportable », a-t-il ajouté. « Nous ne pouvons pas revivre le même mensonge officiel que sur les masques, ce fiasco où la doctrine a été guidée par la pénurie », a-t-il affirmé. Pour accélérer le rythme, il a évoqué « un consentement oral, et non écrit » à la vaccination, ou encore l'idée de confier la logistique à « des logisticiens privés qui savent faire, un service de santé des armées ».

« Impréparation » et « logistique défaillante »

Jamais en retard d’une critique, lui non plus. Le président du Sénat (LR) Gérard Larcher a donc dénoncé « l'impréparation vaccinale » et une « logistique défaillante » après l'accélération de la campagne de vaccination anti-Covid annoncée par le gouvernement. Il a également confirmé la mise en place par le Sénat d'une « mission commune d'information » sur « les conséquences sanitaires, économiques et sociales » de la pandémie. Pour lui, le gouvernement a fait « un choix qui n'est pas du tout adapté aux types de vaccins aujourd'hui disponibles » et « il n'y a pas d'autre réponse que la vaccination de manière collective du fait même des conditions de conservation » du vaccin Pfizer/BioNTech. De son côté le patron des Républicains, le député Christian Jacob, a estimé sur RTL que « quand on se compare avec nos voisins, la réalité c'est l'incompétence, l'incapacité à gérer les choses ». Le «responsable» de cette situation est Emmanuel Macron, a ajouté Christian Jacob. Gérard Larcher a, lui, recommandé de nommer à la tête de la campagne de vaccination « un logisticien », « d'entamer avec les collectivités territoriales, un vrai dialogue dans la confiance pour aller extrêmement vite » et enfin de « débureaucratiser ce pays ».

Des pistes pour accélérer

Ses oreilles ont dû bourdonner. Emmanuel Macron a dévoilé (5 janvier) aux élus-es locaux-les de Touraine, qu'il a rencontrés durant deux heures à Tours, les grandes lignes de l'accélération de la stratégie vaccinale, critiquée pour sa lenteur, ont rapporté des élus-es après la réunion, cités-es par l’AFP.  « Le président de la République nous a indiqué qu'il y aurait deux phases : l'une jusqu'à fin mars pour vacciner les plus fragiles et les soignants, avec une simplification du recueil du consentement dans les Ehpad », a expliqué à l'AFP le président du conseil départemental d'Indre-et-Loire Jean-Gérard Paumier. « Ensuite, une stratégie beaucoup plus large, qu'il a appelé de type grippal, comme on le fait aujourd'hui pour la grippe, avec des vaccins plus simples à conserver ». Le chef de l'État a estimé qu'il fallait « simplifier » le recueil du consentement des résidents-es des Ehpad, car les modalités adoptées initialement, conformes aux exigences éthiques, étaient « un frein à l'efficacité ». « Plus on peut vacciner vite les personnes qui souhaitent le faire, mieux c'est », a estimé le chef de l'État, selon le président du département. Le président a enfin averti que « le vaccin n'arrêtera pas la crise », dont les effets économiques et sociaux pourraient se faire sentir encore de nombreux mois.

Morin veut acheter des doses

Autre forme de pression sur l’exécutif. « Je veux que ma région aille vite ! », a défendu le président de la région Normandie (Centristes), Hervé Morin, sur Sud Radio, au risque de contourner les étapes de la stratégie vaccinale française. En effet, comme l’explique Le Figaro (6 janvier), Hervé Morin a affirmé être « en discussion avec un groupe pharmaceutique » pour « acheter directement » des doses de vaccin. Cette initiative, qui contourne de fait la stratégie vaccinale gouvernementale, risque d'agacer au sommet de l'État. « Moi, je souhaite être en capacité de proposer à ceux qui veulent pouvoir aller bosser librement, tranquillement, sans se préoccuper de la santé de ses proches », a indiqué Hervé Morin. Le président de la région Normandie dénonce à la place le manque de concertation de l'exécutif, en partie responsable selon lui de la lenteur de la campagne de vaccination. Le président des Centristes n'a pas hésité à cibler directement le ministre de la Santé, Olivier Véran. « La suffisance de ce ministre qui a échoué en tout est assez extraordinaire. Il a échoué sur les masques, il a échoué sur les vaccins, il a échoué sur l'application et il a échoué sur les tests », a-t-il énoncé. Et de conclure : « Si avec tout ça vous considérez que c'est un ministre de la Santé qui a fait le job... »

Le gouvernement entend « réussir » sa campagne

Les critiques qui émanent de toutes parts, le gouvernement semble les avoir entendues et prises en compte, d’autant que certaines viennent de sa propre majorité. Le 6 janvier, en amont de nouvelles annonces de Jean Castex et Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a fait quelques précisions. La France sera dotée dans deux semaines de 500 centres de vaccination hors hopitaux. « Nous ouvrons 100 centres destinés à la ville. Ce n'est qu'un début : nous en ouvrirons 300 la semaine prochaine et 500 celle d'après », a déclaré le représentant du gouvernement à l'issue du premier Conseil des ministres de l'année 2021. « Le président de la République a indiqué 500 à 600 centres dans les prochaines semaines, c'est-à-dire 5 à 6 par département », a-t-il rappelé. En outre, « le nombre d'hôpitaux qui permettent de vacciner des soignants, a été multiplié par trois ce matin et va continuer à monter en puissance », a ajouté Gabriel Attal. À propos du vaccin Pfizer/BioNTech, il a précisé que la France aurait « ce soir [6 janvier, ndlr] un total d'un million de doses » et recevrait « 500 000 doses supplémentaires par semaine ». Pour le vaccin du laboratoire américain Moderna, validé mercredi 6 janvier par l'Agence européenne des médicaments (EMA), « la Haute autorité de santé rendra son avis très rapidement, ce qui nous permettra également d'être approvisionnés pour ce vaccin à raison de 200 000 doses sur le premier mois puis de 500 000 doses par mois », a ajouté Gabriel Attal. Le gouvernement entend « mener efficacement » la campagne de vaccination « et le président de la République a à nouveau été très clair sur ce point : nous n'avons qu'une option sur la table, celle de réussir ».

Paris veut installer des vaccinodromes

La mairie de Paris espère rapidement des « réponses » et un « go » de l'État sur la mise en place de « vaccinodromes » dans la capitale contre le coronavirus, a déclaré à l'AFP l'adjointe à la Santé d'Anne Hidalgo, Anne Souyris. Le ministre de la Santé Olivier Véran « a dit qu'il allait travailler avec les collectivités locales, donc on va voir ce qu'il entend par là », a-t-elle expliqué. Comme de nombreuses autres villes, la mairie de Paris ne mâche pas ses mots depuis plusieurs jours contre une campagne de vaccination trop « lente » et trop centralisée à ses yeux. Afin d'accélérer le processus, elle a proposé l'ouverture d'un centre de vaccination dans toutes les mairies d'arrondissement et s'est dite prête à louer des congélateurs pour stocker le vaccin Pfizer. Cette mesure a toutefois été écartée à ce stade par l'Agence régionale de santé (ARS), selon Anne Souyris qui précise toutefois que la proposition « reste sur la table ». Une réunion organisée mardi 5 janvier avec les maires d'arrondissement, les préfets de Paris et l'ARS n'a quant à elle débouché sur « rien de concret », les arbitrages gouvernementaux étant toujours en cours.

L'hôpital ne pourra pas tout faire tout seul

Si elle considère que l'accélération de la campagne de vaccination est « une bonne chose », la Fédération hospitalière de France (FHF) explique aussi que « ce ne sont pas les hôpitaux seuls qui pourront vacciner tous les Français ». C’est le message passé (5 janvier) par Frédéric Valletoux, le président de la FHF. « Plus le champ de la population à vacciner va s'élargir, plus il faudra mobiliser », a-t-il indiqué lors d'un point de presse, ajoutant que « la situation est suffisamment grave pour que tout le monde se mobilise ». « On attend encore les déclarations en ce sens des grands leaders des médecins de ville », a-t-il ajouté, soulignant que « ce n'est pas la vocation de l'hôpital d'organiser les centres de vaccination » appelés à se multiplier en ville.

La variante du Covid-19 est à Paris

Détectée en Angleterre et en Afrique du Sud, puis dans d’autres pays, la nouvelle variante de la Covid-19 est également présente sur le sol français. Et désormais à Paris. C’est ce qu’a affirmé Martin Hirsch, directeur général de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP), sur le plateau de France 2 mardi 5 janvier. « Oui il est à Paris. Je l'ai dit depuis le début », a confié Martin Hirsch, interrogé sur le plateau des « 4 vérités ». Cette dernière a été « trouvée dans un laboratoire parisien pour un patient de région parisienne qui a été tracé et les contacts aussi ». N'ayant pas « la responsabilité de ce cas », le directeur de l'AP-HP assure néanmoins que le patient serait « sous contrôle ». Au total, au moins dix personnes en France auraient été diagnostiquées avec ce nouveau variant.

Délai de 21 jours entre deux doses ?

Face au risque de pénuries temporaires, des pays ont fait le choix d’espacer (parfois de beaucoup) les deux injections nécessaires avec les vaccins actuellement disponibles. Le laboratoire BioNTech a prévenu mardi 5 janvier que l'efficacité maximale de son vaccin contre la Covid-19 n'était pas démontrée si la deuxième injection est retardée, stratégie appliquée ou envisagée par plusieurs pays (dont la Grande-Bretagne) pour vacciner plus de personnes, indique l’AFP. « L'efficacité et la sécurité du vaccin n'ont pas été évaluées pour d'autres calendriers de dosage » que les deux injections espacées de 21 jours appliquées lors de l'essai clinique, a expliqué la firme allemande, qui a développé avec l'américain Pfizer le premier vaccin autorisé aux États-Unis et dans l'Union européenne. Face aux stocks limités de ce produit, le Danemark a annoncé lundi 4 janvier espacer jusqu'à six semaines les deux doses ; le Royaume-Uni, qui a autorisé le vaccin avant l'UE, début décembre, laisse s'écouler jusqu'à 12 semaines entre les deux injections. « De cette manière, nous pourrons vacciner plus de monde dès maintenant », a expliqué le chef de l'Agence nationale danoise de la Santé, Søren Brostrøm, interrogé par la télévision publique TV2. En Allemagne, le ministère de la Santé a demandé aux autorités sanitaires d'évaluer les options pour rallonger le délai. « Même si des données démontrent qu'il existe une protection partielle dès 12 jours après la première dose, il n'y a pas de données qui démontrent que la protection reste en place au-delà de 21 jours », a expliqué une porte-parole de BioNTech. « Nous estimons qu'une deuxième injection est nécessaire pour procurer la protection maximale contre la maladie », ajoute la firme.

Production vaccinale commune

Le président russe Vladimir Poutine a évoqué (5 janvier) avec la chancelière allemande Angela Merkel l'éventualité d'une « production conjointe de vaccins » contre le coronavirus, a annoncé le Kremlin, alors que Moscou cherche à accroître ses capacités dans ce domaine. Lors d'une conversation téléphonique, les deux chefs d'État ont abordé « les questions de coopération dans la lutte contre la pandémie de coronavirus » et « l'accent a été mis sur les perspectives possibles de production conjointe de vaccins », selon un communiqué du Kremlin, cité par l’AFP. « Il a été convenu de poursuivre les contacts à ce sujet entre les ministères de la Santé et d'autres structures spécialisées des deux pays », a-t-il ajouté. Baptisé « Spoutnik V » en hommage au premier satellite lancé par l'URSS en 1957, le vaccin russe contre le coronavirus avait été accueilli avec scepticisme à l'international face à une annonce jugée prématurée, dès août, avant même le début des essais cliniques de masse (phase 3) et la publication de résultats scientifiques. La vaccination de la population russe à l'aide du Spoutnik V a commencé début décembre et des lots ont été envoyés notamment au Bélarus, en Serbie et en Argentine, mais Moscou a reconnu ne pas disposer de suffisamment de moyens de production pour en fabriquer rapidement la quantité nécessaire. L'Inde doit notamment aider à produire 100 millions de doses du Spoutnik V et des partenariats ont été signés avec le Brésil, la Chine et la Corée du Sud, détaille l’AFP.

À suivre.