Le Printemps des Assoces, victime d’homophobie

Les militants qui ont revendiqué les détériorations (ils se sont filmés et montrés sur Internet) se sont annoncés membres du "Printemps français". Béatrice Bourges, une des principales opposantes au texte (collectif pour l’enfant et porte-parole du "Printemps français"), s’est félicitée de "l'opération réussie nuit blanche aux Blancs Manteaux". Les ministres Najat Vallaud-Belkacem (Droits des Femmes) et Manuel Valls (Intérieur) ont publié (7 avril) un communiqué de presse : "Le gouvernement condamne les dégradations commises à l’encontre du Printemps des Associations organisé par l’Inter-LGBT".

Condamnation ministérielle

"Dans la nuit, la devanture de l’Espace des Blancs-Manteaux qui abrite le Printemps des Associations organisé par l'inter-LGBT a subi des dégradations scandaleuses. Ces débordements font suite à plusieurs manifestations inacceptables à travers lesquelles les droits civiques les plus élémentaires de nos concitoyens sont attaqués et l’autorité de l’Etat est mise en cause. La haine et les propos homophobes n’ont pas droit de cité dans notre pays et sont punis par la loi. Le gouvernement condamne vigoureusement ces agissements", écrivent les ministres. "C'est l’honneur de notre démocratie et son fondement même que de faire en sorte que tous les arguments, dès lors qu'ils sont valables, s'expriment alors qu’un projet de loi se discute. Le Parlement est l’enceinte dans laquelle ce débat s’organise".

Le PS monte au front

De son côté, le PS "condamne avec la plus grande fermeté l’attaque par les opposants au mariage pour tous du Printemps des Assoces, organisé par l’Inter-LGBT. Ces nouvelles dégradations sont inacceptables. Où s’arrêtera la violence des amis de Frigide Barjot et de Christine Boutin ? Les opposants poursuivent les ministres, empêchent le député Erwann Binet d’intervenir dans des débats publics, se rendent au domicile personnel des parlementaires et maintenant s’attaquent aux associations LGBT. Ces dégradations ne sont pas qu’un débordement isolé", avance Marc Coatanéa, Secrétaire national aux questions de société. "Elles sont la conséquence directe de la volonté des opposants au mariage pour tous d’orienter le débat public vers toujours plus de violence, toujours plus d’homophobie. Elles montrent, une fois de plus, de quel côté se situe la mise en cause de la démocratie et de la République. Le Parti socialiste apporte son soutien aux associations LGBT. Tout silence est un silence coupable : le PS demande à tous les responsables politiques d’appeler immédiatement à l’arrêt de ces violences et de ces intimidations, et de les condamner".

D’autres réactions

Le maire du 4ème arrondissement, Christophe Girard a déposé plainte dimanche 7 avril pour "dégradation de biens publics, action à caractère discriminatoire dans une enceinte municipale et entrave à la liberté d'expression", a indiqué son cabinet à l'AFP. De même, l'Inter-LGBT a déposé plainte contre X pour vol et dégradation, a indiqué son porte-parole Nicolas Gougain. "C'est très important de porter plainte pour ne pas céder aux gestes d'intimidation qui se développent depuis quelques semaines à l'encontre des ministres, des élus, et là des associations partisanes de cette loi d'égalité. Cela illustre une radicalisation du mouvement qui n'entache en rien notre mobilisation et notre détermination". Anne Hidalgo, candidate PS à la mairie de Paris, a condamné sur Twitter des "agissements homophobes". "Faute d'arguments valables, les opposants au mariage pour tous sont prêts aux pires outrances", a déclaré dans un communiqué le conseiller de Paris Ian Brossat (PCF), rappelant le saccage samedi 6 avril de la voiture de la sénatrice Europe Ecologie Les Verts, Esther Benbassa. De son côté, le collectif La Manif pour Tous a dénoncé "un acte de vandalisme" et une "nouvelle tentative de l'assimiler à des actions qu'elle ne cautionne pas", envisageant de porter plainte après une "utilisation abusive et répétée par des groupuscules" de ses supports de communication et de son logo… Ben voyons !