Le programme d’Obama

Publié par Costa le 18.11.2008
824 lectures
Notez l'article : 
0
 
Loin d’être anecdotique, la lutte contre le sida a été largement évoquée dans le programme électoral de Barack Obama et de son colistier, Joe Biden. Morceaux choisis sur www.barackobama.com.
obama.jpg

Décidé à renforcer la lutte contre “cette pandémie planétaire”, ainsi que celle contre le paludisme et la tuberculose, Barack Obama entend devenir un des leaders de ce combat. Avec à la clé toutes sortes de mesures aussi bien nationales qu’internationales. Dès la première année de leur mandat, le nouveau président et son futur vice-président promettent ainsi de développer et mettre en œuvre une stratégie globale qui impliquera toutes les agences fédérales afin de réduire le nombre d’infections, d’accroitre l’accès aux traitements, et de diminuer les disparités en matière de santé. Une stratégie qui comprendra notamment la signature d’un texte de loi garantissant à tous les Américains une assurance maladie “universelle, abordable et de qualité”, notamment grâce à l’élargissement de Medicaid à l’ensemble des personnes séropositives ayant de faibles revenus. Alors que les Afro-américains, qui constituent 13% de l’ensemble de la population des États-Unis, représentent 49% des nouvelles infections, et que le sida est désormais la première cause de mortalité chez les Afro-américaines de 25-34 ans (la troisième chez les hommes du même groupe), Obama et Biden s’engagent, par ailleurs, à combattre les disparités entre communautés en finançant la promotion d’initiatives innovantes destinées aux minorités, mais aussi à combattre les deux facteurs clés de la propagation de l’épidémie que sont la pauvreté et l’absence de logement. Afin d’améliorer la qualité de vie des personnes atteintes, ils entendent également accroître l’aide au logement et augmenter les fonds fédéraux destinés à la santé primaire et à la prise en charge des séropositifs pour élargir leur accès aux traitements et aux soins. Quand on sait que beaucoup de séropositifs américains sont sur des listes d’attentes pour avoir accès à certains antirétroviraux, ce ne sera pas un mal. Un programme qui insiste d’autre part sur la prévention de nouvelles infections, chez les jeunes grâce à une éducation sexuelle adaptée à chaque âge, chez les usagers de drogues grâce au financement fédéral des programmes d’échanges de seringues, ou encore chez les femmes enceintes grâce à l’élargissement de l’accès à l’information et au dépistage qui devra leur être systématiquement proposé.

“Ça n’est pas une question de traitement ou de prévention ou même de quelle sorte de prévention, c’est plus que cela. Ce n’est pas un problème de science ou de valeurs, c’est les 2 à la fois. Oui, il faut plus d’argent pour lutter contre cette maladie. Mais il faut aussi que les cœurs et les esprits changent, dans les cultures et les attitudes. Ni les philanthropes, ni les scientifiques, ni le gouvernement, ni l’église ne pourront résoudre seuls ce problème. Le sida doit être l’effort de tous.”
(Barack Obama, 1er décembre 2006).

Au niveau international, Obama et Biden s’engagent à accroitre la contribution américaine au Fonds mondial de lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose, et à fournir 50 milliards de dollars d’ici 2013 afin de doubler le nombre de personnes bénéficiant d’un traitement et de traiter le tiers de celles qui en ont besoin (des promesses non tenues par l’administration Bush). La promotion de l’abstinence ayant empêché de développer une réelle prévention des maladies sexuellement transmissibles (et des grossesses non désirées), les deux hommes comptent notamment abandonner l’idéologie diabolisant les préservatifs qui conditionnait jusqu’alors l’attribution des subventions du Programme spécial du président Bush (Pepfar). Des fonds qui devraient également permettre de renforcer les capacités des infrastructures nécessaires pour prévenir et soigner le VIH dans les pays pauvres. Dernier point, et non des moindres : mettre un terme à la main mise exercée par quelques compagnies pharmaceutiques pour garantir aux nations souveraines un accès aux médicaments génériques de qualité, grâce à l’adoption de licences “humanitaires” qui permettront aux pays en développement de bénéficier des médicaments développés sur le territoire américain.
Can they do it ?