Le Quad autorisé aux Etats-Unis sous le nom Stribild
La nouvelle trithérapie en un comprimé par jour de Gilead a été autorisée le 27 août par l’agence américaine du médicament (FDA). Alors que le médicament est en cours d’évaluation en Europe, certains activistes américains dénoncent son prix qu’ils jugent trop élevé. La décision européenne ne devrait pas arriver avant novembre 2012.
Et de trois. Après Atripla et Eviplera, Stribild est la troisième trithérapie en un comprimé par jour à être autorisée aux Etats-Unis. Elle combine deux molécules déjà utilisées (ténofovir et emtricitabine, aussi contenues dans Truvada) et deux nouvelles, une anti-intégrase, l’elvitégravir, dosée à 150 mg, et son booster, le cobicistat, lui aussi dosé à 150 mg. Les résultats des études ont montré que chez des personnes dont c’était le premier traitement, il était aussi efficace que deux autres trithérapies courantes : Atripla (Truvada + Sustiva) et Truvada + Reyataz/Norvir (études 102 et 103).
De quoi permettre l’utilisation des comprimés "tout en un" par les personnes ne supportant pas les effets psy de l’efavirenz contenu dans Atripla (dépression, vertiges, cauchemars) ou encore chez les personnes dont les virus présentent des résistances aux non nucléosides (Sustiva, Viramune, Edurant).
En revanche, l’elvitégravir a un profil de résistance croisée avec le raltégravir, seule anti-intégrase actuellement commercialisée (Isentress). Si votre virus est résistant à Isentress, il risque fort de l’être à l’elvitégravir, et dans ce cas Stribild ne serait pas intéressant pour vous.
A noter, pour les personnes co-infectées, que le médicament n’a pas encore d’indication aux Etats-Unis contre le virus de l’hépatite B, sur lequel le ténofovir est actif.
Effets indésirables
Déception, en revanche, du côté d’autres effets indésirables, ceux liés au cobicistat qui est utilisé pour augmenter ("booster") les concentrations de l’elvitégravir. Après des espoirs initiaux, il ne semble finalement guère mieux toléré sur le plan digestif que le seul booster actuellement disponible : Norvir (ritonavir). Il n’en reste pas moins que l’arrivée de ce concurrent va briser le monopole d’Abbott et favoriser le développement de nouvelles combinaisons tout en un. Autre point de vigilance : la suspicion d’une potentielle augmentation des troubles rénaux liés au ténofovir, certes rares, lorsqu’il est utilisé en association avec le cobicistat. Des données qui restent à être creusées.
Problèmes de coûts
Courant août, quatorze parlementaires Démocrates du Congrès américain écrivaient à Gilead, craignant un prix de 34 000 dollars par an, rapporte le site américain The Body qui précise que la firme a gelé les prix jusqu’en 2013 en ce qui concerne les médicaments fournis par l’ADAP (AIDS Drug Assistance Programs). Mais, elle a augmenté ceux du marché commercial classique, augmentant les coûts pour les personnes disposant d’une assurance privée et celles bénéficiaires du programme Medicare (système d'assurance-santé fédéral pour les personnes de plus de 65 ans). Au 9 août dernier, 1 125 personnes étaient sur les listes d’attente de l’ADAP dans sept Etats, selon the National Alliance of State & Territorial AIDS Directors. Au final, le coût n’atteint pas ce sommet mais il tourne tout de même aux environs de 28 500 dollars par an (soit plus de 2 375 dollars par mois : 1 897 euros). Ce qu’a dénoncé la Fair Pricing Coalition et d’autres activistes. Ils rappellent qu’Atripla coûte 21 000 dollars par an aux Etats-Unis. Selon les activistes américains, un tel prix va fortement limiter l’accès à cette nouvelle trithérapie. En Europe, la décision de l’Agence européenne du médicament (la France et l’Angleterre sont les pays rapporteurs) n’est pas attendue avant le mois de novembre 2012. Ni le nom commercial européen, ni les prix pratiqués ne sont pour l’heure connus.
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Commentaires
Ca me semble être une bonne nouvelle ...;
bad new
bad news et on y passait
Chacun réagi différament au médicaments.
d'accord avec toi kriss
Effets secondaires