Le sida vieillit, les séropos aussi

La difficulté réside d'abord dans l'évaluation des symptômes. "Avant, c'était plus facile de vivre avec la maladie (...) aujourd'hui je ne sais plus si c'est dû au VIH/sida, aux traitements ou tout simplement à l'âge", évoque André-Pierre Beaudoin, bientôt sexagénaire. En parler chez les "vieux" est tout aussi difficile que chez les "jeunes". Le rejet, l'incrédulité et le manque d'information touchent aussi les séniors. "Pour certains, je suis un extraterrestre. Parce que j'ai le sida et que j'ai 60 ans". Parler du virus est possible, mais la confrontation directe avec une personne touchée en met beaucoup mal à l'aise. Il leur est difficile d'admettre que "cela pourrait leur arriver à eux aussi", ajoute André-Pierre.
Être les "premiers" est souvent difficile à assumer, note Brigitte Laliberté. Intervenante au centre des ROSéS, qui soutient les personnes vivant avec le VIH/sida au Québec, elle parle de cette "étiquette de pionnier" que les malades doivent apprendre à porter. Certains ont contracté le virus au début des années 80, ont connu les premières thérapies et portent la preuve en eux qu'on peut vieillir avec la maladie. "Ce sont donc les premiers à vieillir avec le virus". Mais la question n'est pas seulement psychologique, elle est aussi sociale. Avec le vieillissement de la population, la proportion de personnes âgées de plus de 65 ans va doubler. On peut donc s'attendre à une hausse du nombre de séniors vivant avec le VIH. Ces personnes, plus sensibles aux cancers et au diabète, devront être prises en compte par le système de santé de manière globale. Au delà de la formation du personnel soignant à ces enjeux, c'est une sensibilisation des aînés présents dans les centres d'hébergement et de soins de longue durée qui devient nécessaire. "Pour éviter craintes et préjugés" et anticiper l'accueil des personnes dans ces structures, défend Brigitte Laliberté. Le VIH/sida connait une forte recrudescence chez les 50 ans et plus.
Pour plus d’infos, voir le dossier "le défi de la prévention chez les 50 ans et plus" sur AbitibiExpress.
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Commentaires
radio europe 1
bien le bjr ,
MON OPINION
Ce qui prouve
Cordialement
Profiter
Pas encore la soixantaine !