L’échange de seringues en prison est une réponse sanitaire pragmatique et nécessaire, sécuritaire et efficace

Publié par jfl-seronet le 25.04.2013
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Interviewprisondrogues

Il était temps. Les ministères de la Justice et des Affaires sociales et de la santé ont annoncé le 1er décembre 2012 qu’ils allaient enfin reprendre la main sur les enjeux de santé et de prévention dans les établissements pénitentiaires. Carmen Urdiales, militante à AIDES, conduit des actions de prévention dans un établissement pénitentiaire à Nîmes. Elle fait part de son expérience dans l’accompagnement des personnes en détention dans le domaine de la réduction des risques, de l’éducation thérapeutique. Interview.

Les ministères de la Justice et des Affaires sociales et de la santé ont annoncé le 1er décembre 2012 la mise en place de deux groupes de travail interministériels : l'un sur les aménagements et suspensions de peine pour raison médicale, l'autre sur la prévention et la réduction des risques infectieux en milieu carcéral. En avril, un comité interministériel santé et justice traitera de ces sujets. De ton expérience, quelles sont les mesures prioritaires à adopter ?

Les deux groupes de travail interministériels sont une grande avancée car ils vont ainsi permettre de travailler en interdisciplinarité et permettre la mise en place d’actions innovantes et des cadres légaux pour améliorer la santé des détenus. Prenons l’exemple des aménagements de peine. Les dispositions de la loi Kouchner sont introduites dans le droit français par le biais de la loi du 4 mars 2002 selon l’article 720-1-1 du code de procédure pénale. Ce dispositif juridique permet des remises en libertés pour raison médicale. Il existe différents dispositifs pour les personnes condamnées : la suspension de peine pour raison médicale ; la suspension de peine pour raison médicale d’urgence ; les aménagements de peine pour raison médicale. Pour les aménagements de peine (libération conditionnelle, aménagements de fin de peine pour raison médicale), les dispositions législatives posent comme critère : la poursuite d’un traitement médical.

Pour la suspension de peine, les dispositions législatives font mention "d’un état de santé durablement incompatible avec la détention" ou lorsque "le pronostic vital est engagé". Fondé uniquement sur des critères médicaux, elle est soumise à deux expertises médicales dont les conclusions doivent concorder. Cette loi s’est complexifiée au fil du temps. Désormais, la suspension de peine ne peut être accordée lorsqu’il existe un risque grave de renouvellement de l’infraction. Autre exigence de cette loi : en matière criminelle, une expertise médicale doit intervenir tous les six mois afin de vérifier que les conditions de la suspension sont toujours remplies. Par ailleurs, ces dispositifs ne s’appliquent pas aux personnes placées en détention provisoire. Nous ne sommes pas confrontés à ces demandes car nous intervenons en maison d’arrêt. Ces établissements sont pour les personnes qu’on appelle prévenus (détenus en attente de jugement) et les personnes ayant été condamnées dont la durée de peine restant à purger est inférieure à 1 an, ainsi que des condamnés en attente d’affectation dans un établissement (centre de détention ou maison centrale). Néanmoins pour l’avoir évoqué avec certaines personnes, l’attente du jugement et l’angoisse de connaître la peine à effectuer sont des priorités bien plus importantes à leurs yeux à ce stade de l’incarcération. Ce dispositif est méconnu et n’est pas appliqué convenablement. Les médecins désignés comme experts ne connaissent pas forcement le milieu carcéral et ne sont pas toujours compétents sur la pathologie dont souffre la personne incarcérée, alors qu’ils ont à se prononcer sur les besoins de prise en charge pour la dite maladie. J’ai pu lire des rapports d’expertise concernant une personne incarcérée en centrale, c’est ce qui me permet de dire cela. De plus, laisser une personne atteinte d’une pathologie lourde incarcérée dans cet environnement anxiogène est contraire au principe de dignité humaine. La prison n’est pas un lieu de soins en soi. Elle participe même à sa façon à la dégradation de l’état de santé. Ainsi, nous avons connu dans notre CAARUD (Centre d'accueil et d'accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues), la situation d’une personne ayant obtenue une suspension de peine (accordée en centre de détention) sortir dans des conditions effroyables du point de vue sanitaire et décéder rapidement après sa sortie.

L’autre grand sujet est la prévention et la réduction des risques infectieux en milieu carcéral. La situation en milieu carcéral est marquée par une forte prévalence du VIH et de l'hépatite C. Les prévalences sont élevées chez les personnes détenues, estimées à 1,04 % pour le VIH et 4,2 % pour le VHC alors qu'en population générale, la prévalence pour le VIH est de 0,23 % et celle du VHC de 0,84 %. Le quart des personnes entrant en prison déclare une consommation d'au moins deux substances psychoactives dont on peut penser qu'elles les ont exposées aux risques de contamination par le VIH et/ou le VHC. Si la plupart des détenus vivant avec le VIH l’ont contracté avant leur incarcération, le séjour en prison constitue une période à haut risque du fait de la promiscuité, des conditions d’hygiène, de l’isolement affectif dans les lieux de détention. L’incarcération est fréquente dans le parcours d’un usager de drogues.

Quelle est la réalité de la consommation de produits en prison ?

Bien que les personnes qui s’injectent des drogues puissent le faire moins souvent en prison, la rareté des seringues stériles conduit à l’utilisation fréquente de matériel d’injection non stérile. Une seringue peut être en circulation parmi un grand nombre de détenus qui s’injectent des drogues, ce qui augmente le risque de transmission des maladies infectieuses, en raison d’un résidu de sang dans l’aiguille après l’injection, un risque qui est accru par la prévalence plus élevée du VIH et du VHC parmi les détenus. Par ailleurs, il n’est pas rare, en l’absence de seringues, que celles-ci soient bricolées à partir d’un stylo muni d’une aiguille récupérée. Dans les faits, les personnes peuvent arriver à se procurer une seringue, une aiguille, par différents circuits : un vol à l’UCSA (Unité de consultation et de soins ambulatoire : un service de l’hôpital au cœur de la prison), du matériel envoyé par parachutes au dessus des murs d’enceintes… et créer leur propre seringue. Le fait de refuser aux personnes en détention l’accès à des seringues stériles, contrairement au milieu ouvert, hors de prison, où elles sont disponibles, constitue un traitement inégal en matière d’accès à la prévention à l’égard des personnes qui s’injectent des drogues en prison.

Concernant les traitements de substitution aux opiacés (TSO) ils jouent un rôle majeur, mais ne sont pas toujours adaptés, particulièrement pour les personnes qui étaient sous Skénan à l’entrée et qui doivent passer à un autre traitement. Les personnes n’ont accès en prison qu’à de la buprénorphine (Subutex) générique, dont la forme diffère de celle qu’ils avaient auparavant l’habitude de prendre. Ils ont l’impression de ne pas avoir un traitement suffisamment actif ce qui est psychologiquement perturbant.

Par rapport aux risques en matière de VIH, le traitement de post-exposition (TPE) est peu connu de l’ensemble des détenus ainsi que sa procédure. Le dépistage du VIH et des hépatites est proposé à l’entrée, mais peu de personnes savent qu’il peut être proposé durant toute la période de l’incarcération et notamment en cas de prise de risque. La vaccination du VHB est, elle, proposée lors de l’offre de dépistage.

Quelles actions menez-vous à Nîmes ?

Nous avons débuté l’action en 2007, l'objectif était d'intervenir de façon régulière auprès des détenus afin de promouvoir l'accès à l'information sur le VIH et les hépatites ainsi que sur les droits des personnes détenues à la maison d'arrêt de Nîmes. Au fil du temps et des interventions, il nous a semblé important d'ouvrir cette permanence d'accueil aux personnes usagères de drogues et/ou sous traitement de substitution aux opiacés. AIDES a évidemment une image liée au sida, qui est perçu comme un tabou en prison et de façon très discriminant, et l’association est méconnue sur la lutte contre les hépatites et sur la réduction des risques infectieux auprès des usagers de drogues. Nous avons réalisé une affiche en mettant le logo de AIDES en haut et en inscrivant en bas que nous étions un CAARUD et de rappeler que les personnes étaient reçues dans un espace confidentiel et anonyme. Cette affiche a été mise à tous les étages des secteurs Détention "Hommes" et "Femmes" et également en salle d'attente de l'UCSA. En faisant le choix d’ouvrir la permanence sur des thématiques Santé plus larges, nous sommes arrivés à rencontrer des personnes très éloignées de la réduction des risques et du soin, en grande précarité et les moins bien informées et pas uniquement des personnes connues du CAARUD. Durant les premiers mois d’activité et d’intervention en maison d’arrêt, nous avons été en position d’observation. Il a fallu un temps d’adaptation afin de percevoir le mode de fonctionnement des détenus, mais aussi du personnel pénitentiaire et de l’UCSA et instaurer un climat de confiance. L’équipe a dû adapter sa posture, par une écoute bienveillante, centrée sur la personne en prenant en compte toutes les dimensions  psycho-sociales des problématiques des personnes afin de susciter "l’empowerment" des personnes. Cette dynamique d’action s’est développée au fur et à mesure des entretiens avec les personnes dans un espace confidentiel et sécurisant.

Quelles sont les difficultés de votre travail ?

En 2010, un projet a été écrit pour la mise à disposition de "Roule ta paille" (un kit de sniff). La directrice a fait remonter à sa hiérarchie ; la position du ministère de la Justice n'a pas été favorable. J’ai ainsi pu éprouver ma capacité à supporter la frustration, m’armer de patience et attendre des jours plus propices à ce genre de proposition. Néanmoins, nous avons eu l’accord pour mettre à disposition des préservatifs dans d’autres lieux que l’USCA (le service médical). Pour réaliser tous ces projets, il m’a fallu déployer des stratégies adéquates en fonction des interlocuteurs, parfois négocier en tenant bon sur des points que je pensais indispensables tout en abandonnant d’autres points pour trouver un accord. Quand tu entres en prison, il faut accepter l’idée que tu ne vas pas pouvoir tout révolutionner d’un coup. Il faut de la patience, de la stratégie, ne pas monter bille en tête au créneau et trouver les bons moments pour intervenir. Reste que des mesures peuvent être prises rapidement et assez facilement mises en place pour réduire les risques pris par les personnes en détention. Prendre en compte la promiscuité qu’occasionne l’incarcération et plus particulièrement dans le cadre d’une pratique d’injection par un des codétenus d’une même cellule. En effet, il est important de rappeler que des risques de contamination peuvent (ou pourraient) avoir lieu dans le cadre de matériel mal désinfecté sur des surfaces partagées par plusieurs personnes. Il faut travailler autour des pratiques d’injection avec les personnes, dans des espaces dédiés,  par le biais de séances d’apprentissage en partant des connaissances des personnes et pas se limiter à un apport d’information. En suscitant le sentiment d’auto-efficacité à prendre soin de soi et de l’autre. Même si les séances d’AERLI (projet de recherche de AIDES, Médecins du Monde, ANRS et Inserm sur l’Accompagnement et l'Education aux Risques Liés à l'Injection) ne semblent pas réalisables en milieu carcéral, du fait du manque de confidentialité, il serait intéressant de créer des espaces de paroles autour des pratiques d’injection en milieu carcéral… car elles existent.

Parler de prévention en prison, c'est aussi poser la question, particulièrement taboue, de la consommation de drogues en détention. Que sait-on de cette consommation ? Quelles sont les conséquences de la politique actuellement conduite par l'administration ?

Le nombre de peines pour des infractions liées à l'usage de drogues est en hausse, un tiers de la population pénale est constitué par des usagers de drogues. Ce problème exacerbe inévitablement les problèmes de santé publique en prison. Plusieurs des répercussions de l'usage de drogues en prison, comme la transmission du VIH et du VHC, pourraient être atténuées si l'on développait et offrait des alternatives à l’emprisonnement, particulièrement dans le contexte de méfaits liés à la drogue. Les efforts soutenus des systèmes carcéraux pour empêcher les détenus de consommer des produits psychoactifs, en faisant ce qu'ils peuvent pour bloquer l'entrée de drogues en prison, ne parviennent pas au but. On trouve de la drogue dans les prisons et plusieurs études montrent l’ampleur de la consommation de drogues en milieu carcéral (…) Les produits consommés à l’extérieur sont les mêmes que ceux que l’on retrouve en milieu carcéral. Il faudra tenir compte de cela et ne pas se focaliser uniquement sur un produit donné ou un mode de consommation (exemple : l’héroïne injectée). Sur l’usage de produits psycho-actifs en milieu carcéral : les modes de prise sont par ordre d’importance la voie nasale, fumés (y compris les comprimés pilés et mélangés au tabac d’une cigarette) et injectés. La plupart des données collectées (sur la toxicomanie, le partage des seringues, etc.) sont fondées sur l’auto-déclaration des personnes, celle-ci est susceptible de biaiser l’estimation de l’ampleur de ce phénomène. Toutes les personnes ne rentrent pas en contact avec des intervenants extérieurs et/ou le personnel soignant. Des discriminations importantes existent à l’encontre des consommateurs de produits psychoactifs.

La posture de  déni de l’administration pénitentiaire sur ce sujet a engendré une clandestinité des consommations et des pratiques par les personnes en leur faisant ainsi prendre des risques considérables. Ces personnes vont et viennent entre la communauté extérieure et la prison. Même si elles sont incarcérées, elles appartiennent à nos communautés. Tôt ou tard, elles y reviendront. L’incarcération consiste à passer du temps en prison pour des actes commis et ce n’est pas pour autant que les personnes doivent courir le risque d’une dégradation de leur santé. Les programmes d’échange de seringues en milieu libre ont été implantés à titre expérimental dès 1989 et sont reconnus officiellement depuis 1995 (Article L3121-4 du code de la santé publique). La France est en opposition avec les termes de la loi de 1994, préconisant une équivalence des soins entre la prison et l’extérieur. Maintenant que la réduction des risques a obtenu une reconnaissance officielle via le décret du 14 avril 2005, il est temps qu’elle trouve sa déclinaison en prison.

Il existe un "protocole javel" en prison. L'administration pénitentiaire estime que c'est une bonne solution et l'applique d'ailleurs depuis longtemps. De quoi s'agit-il ? Quels problèmes pose-t-il ?

La fourniture de javel est une option importante pour les détenus qui s’injectent des drogues car elle est la seule mesure aujourd’hui mise en œuvre pour réduire les risques de transmission du VIH et du VHC. Elle doit être titrée à 12° chlorométrique comme le préconise le guide méthodologique des personnes sous-main de justice. Le protocole javel consiste à remplir la seringue avec de l’eau claire et renouveler cette opération deux fois, la remplir ensuite de javel et laisser la javel 30 secondes en agitant un peu, renouveler cette opération deux fois et rincer deux fois après à l’eau claire. Si l’efficacité d’une désinfection pour l’élimination du VIH est établie, avec une application minutieuse du protocole, elle ne présente pas une efficacité complète pour réduire la transmission du VHC. Le protocole javel n’est pas connu de tous les acteurs en santé et encore moins des détenus et un certain nombre ne retient pas la méthode à utiliser, ainsi une grande proportion des personnes détenues ne l’applique pas. La procédure exige un temps de réalisation et certains détenus peuvent être réticents à faire quoi que ce soit qui pourrait accroître le risque qu’un codétenu ou le personnel découvre qu’ils s’injectent des drogues vu les conséquences pénales que cela comporte. Le flacon de javel est de trop petite contenance (délivré pour 15 jours), le message qui est opposé n’est pas assez lisible, il n’est pas illustré, rendant sa compréhension impossible pour les personnes ne sachant pas lire. Le recours à la désinfection d’aiguilles ne réduit pas le problème des abcès et des dommages veineux dû à la réutilisation de matériel usagé et endommagé.

En détention, on ne trouve pas d'eau stérile. Qu'utilisent les personnes pour leur consommation de produits comme eau de préparation ? Comment se débrouillent-elles ? Quels problèmes sanitaires rencontrent-elles ?

L’eau utilisée est celle du robinet (eau chlorée) le plus souvent, mais il peut arriver qu’elle soit récupérée dans les toilettes de manière à ce que le codétenu ne puisse pas voir la préparation. Pareil pour le filtre : le plus souvent, c’est un filtre de cigarette mais il peut arriver que ce filtre soit déjà utilisé (les détenus ont peu de moyens financiers). Ces deux facteurs peuvent être sources d’infections dues à des bactéries ce qui peut entrainer une "poussière". Les conséquences d’une poussière peuvent varier d’intensité, cela peut aller de quelques frissons avec mal de tête à une crise durant des heures à 40°C rappelant un état grippal. Les personnes ne souhaitent pas être identifiées comme des usagers de drogues, les points d’injection ne doivent pas être visibles, ils sont donc cachés. Cela entraine des injections avec des risques élevés car elles sont réalisées en dessous de la ceinture (jambe, pied, artère fémorale, etc.). Tout le matériel utilisé à la réalisation d’une injection est improvisé avec les moyens disponibles dans la cellule. Que ce soit pour le garrot, la cuillère... Bien évidemment, les risques en cas de partage sont susceptibles d’être un vecteur de transmission des maladies infectieuses.

La demande de mise en place de programmes d'échanges de seringues est ancienne et n'a jamais pu avancer jusqu'à présent. Quelles conditions te semblent-elles nécessaires de réunir pour avancer ?

Il est maintenant démontré par les nombreuses études et programmes mis en place, notamment à l’étranger, que les programmes d’échange de seringues sont un moyen efficace pour réduire les risques de transmission. Ils permettraient de formaliser, plutôt que de pratiquer un partage "sauvage" et inéquitable, l’usage de matériel d’injection de la part de certains soignants, les mettant dans une insécurité vis-à-vis de la loi. L’échange de seringues en prison est une réponse sanitaire pragmatique et nécessaire, sécuritaire et efficace, devant les problèmes de la transmission du VIH et du VHC. Les tutelles ne peuvent pas continuer de prétendre que les programmes d’échange de seringues en prison sont une intervention nouvelle qui n’a pas été évaluée, et négliger leurs responsabilités à l’égard de la santé des personnes détenues. Pour qu’un projet expérimental pilote puisse être mis en place, il faut réunir : l’adhésion du médecin coordonnateur de l’UCSA et du chef de service de rattachement de l’hôpital, l’appui de la direction de l’administration pénitentiaire, le soutien d’une association de lutte contre le VIH/Sida et les hépatites ayant une démarche communautaire et une connaissance du milieu carcéral, l’implication de personnes détenues. Il faut aussi mettre en place des formations pour l’ensemble des professionnels de santé et des personnels pénitentiaires sur la réduction des risques. AIDES est prête à se lancer. Nous n’attendons que le feu vert des autorités.

Commentaires

Portrait de Bruno des Baumettes

Excellente analyse que je diffuse sur mon blog !...

brunodesbaumettes.overblog.com

Portrait de lounaa

Et bien j'espère que les autoritées vont se bouger , jusqu'à quand sa va continuer la triple peine mde j'ai la haine ! 

Pour tout ceux et celles qui rentre clean et sont ressortis plomber   mais je n'ai pas trop d'illusion car c'est ainsi , mais bon j'espère que sa change un jour ...

Quelle bande d'enfoirés , quelle hypocrisie !

bonne chance aux assos pour sa ...

Sol

merci de ton témoignage bruno ...

Portrait de gérard zabalza

J'ai fait de la prison  en France,avec une fois,un passage aux Baumettes (salut Bruno,et Tiens bon!),et puis marre de casser les pharmacies,je suis parti en Thaïlande.Trois mois à faire la teuf comme un malade.Plus de thune. J'ai été branché avec des chinois,qui tiennent le pavé sur BKK.(carte de crédit et acheter le max d'or. ).Je me suis fait serrer. Faux et usage de faux(photocopie de passeport),après 4 ans d'instruction, j'ai pris 20 piges + 4 à l'interieur,(usage de dope +suspiscion de deal) 24 ans et j'apprends que je suis séropo.Avec çà dans la "gueule",tu ne sors pas!Quand tu entends la sentence,tu te prends une claque qui te fout KO dans les heures qui suivent.Les chaines aux pieds, comme tout le monde,tu rentres "chez toi",dans cette immence zonzon(5ooo condamnés.) .Dans la prison,mes amis savent,contrairement à moi, que çà va être hard de réaliser ce que çà représente. Le shoot m'attendait(une aiguille fixée sur un tuyau de plastic,qui vient d'une bombe à raser ,tu aspires le liquide,et tu soufles qud T dedans.La dope te fais oublier pour qq heures,le chagrin de plus rien voir "on the other side of the wall". Et J'ai perdu ma mère dans ces temps. La Vie me réservait bien des surprises.(j'en ai connu qq uns,se faire une O D,et Ciao tout le monde)

Et puis un jour,en 1989,le docteur de l'ambassade nous présente un autre toubib. Il nous raconte,qu'il ont mis au point,une molécule l'AZT. et il nous propose d'en prendre. (comme des cobayes),autant que l'on peut.3 le mat,midi et soir? Neuf cachetons gros comme certains nouveaux.Je m'en suis gaver,les autres HIV Français avaient envoyer tout promener.Cela ,nous empêchait pas nos deux, Heu...trois shoots pr jour et nuit. 

Et puis un jour,un petit bout de femme Thaï,du Consulat Français. Djet me dit en thaï,d'arrêter mes conneries pendant six mois,car je peux bénéficier du pardon Royal,et (Kha ban).et rentrer chez toi,me dit elle.Je me suis tenu tranquille. Plus de shoot,un sniff de temps en temps. Aprés 6 ans 1/2,J'ai eu le pardon du Roi Rama IX.,et là il y a un an, j'ai passé le cap des trente ans   ans  d'HIV positif. Et depuis l'an 2000,j'ai tout arrêter.

Un tarp de beu de temps en temps et that's It !

Quant aux problèmes,qui se passent en France,ils ne sont pas nouveaux. Faut condamner,condamner,et "on" verra" plus tard! Je ne veux pas parler de politique,mais ils sont viscéralement contre tout se qui peut faire plaisir,sauf leur alcool de dem. Et ils s'étonnent,où font semblant. A croire qu'en fac,ils n'ont jamais tiré sur un pétard. Ce sont tous des hypocrites. j'ai maintenant 60 berges,mais si je peux m'arracher d'ici,La France. J'ai pas besoin de calculer.

Du courage,du courage,et toujours du courage,car c'est avec çà,et non Aides toi,et le ciel t'aidera!

Tu es seul dans ce trip,et Dieu en a rien à faire de tes histoires.

Quant à AIDES.org,ce sont des enfoirés! Quand je me suis retrouvé sur la couverture d'un magazine Entr..., à poil et les matons en train de me fracasser.A coups de pied.L'histoire est vraie,çà tient la route,Pensent ils?Avec la preuve dans la main. N°17,je crois. Ah oui,pour prendre l'argent,c'est Yes sir,

mais pour m'aider sur Paris. Niet! Le malheur des uns font bien le bonheur des autres.

Ce n'est pas eux qui t'aident,toi seul !

Je me cogne une hépathite C en plus,mais c'est la Vie. Personne ne m'a obligé à me shooter,je n'en veux à personne.  Et je ne demanderai certainement pas à cette organisation de m'aider. Ah,les entendre, ce sont eux qui font tout pour "nous aider". Pour prendre la thune en tant que org, et il y en a beaucoup,Ils sont tous là! Maintenant, qui que ce soit, me prouve qu'il ou elle a été aidé(e) par eux!

Mon histoire n'a peut être pas trop de rapport avec la France,mais,je veux faire prendre conscience aux gens,te tenir bon. qu'il y a toujours une flamme,qui brûle au fond de toi. Que tu sois bon ou méchant. 

Aller,un grand salut à tout le monde.Vivez comme vous pouvez,mais Vivez!

Portrait de lounaa

Un grand Salut à Toi ...

Toi aussi Vie !!!

 Merci pour ton témoignage , il me touche ...

Sol

Portrait de gérard zabalza

Quand je dis que jai passé le cap des trente ans et que tu lis dans mon profil la date semble zarbi. Ce n'est pas en 1984,mais (je l'ai su plus tard)J'étais séro avant de partir. Personne ne me l'avait dit. Et celà fait 1982,l'année de ma contamination.

Quant à Aides.org,que je mentionne,en fait,c'est ACT-UP,qui m'à laisser tomber.(les deux se valent. Beaucoup d'affaires,et  peu d'effets)

J'ai relu aprés avoir,écrit le commentaire cité + haut,mon affaire avec Ent.......,c'est donc le N° 25,ce n'est pas sur la couverture,mais à l'intérieur ,tout un dossier sur les zonzon en Thaïlande .

Voilà qui est remis à sa place.

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Bonjour Soledad,

Oui ,il faut Vivre et être Respecté pour la Personne,que tu Es !

Ciao Sol

Bizouilles

Portrait de lounaa

Salut Gérard ,

 je suis d'accord avec toi, en te lisant j'ai vue que l'on à des points en commun,

sur pas mal de choses , plus que tu ne peut l'imaginer :)

 Je suis ravie de ta venu ici, c'est la 1ére fois que je croise sur ce site une personne qui à plus d'un point commun avec moi dans ce genre de galére , et pour le reste aussi.

Ce ne sont que des points , mais sa fait du bien.

@ plus Gérard,  Bizou à toi aussi , et j'espère avoir le plaisir de te lire à nouveau.

Sol ...