Liste des "77" : l’Afssaps un peu plus pédago sur les vaccins HPV

Publié par Franck-seronet le 13.03.2011
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Seronet s’en est fait l’écho lors de l'installation des Assises du médicament, la liste des 77 médicaments publiée par l'Afssaps suite à l'affaire du Mediator, et largement diffusée dans la presse a suscité inquiétudes et interrogations. L’Afssaps tente désormais de pallier le manque de pédagogie, dont elle a fait preuve, en faisant un point sur certains médicaments de cette liste des "77". Aujourd’hui, il s’agit de trois vaccins : Gardasil, Cervarix et Prevenar 13.
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Le moins que l’on puisse dire, c’est que la liste des 77 médicaments publiée par l'Afssaps (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) et répercutée dans la presse est vraiment trop hétérogène. En effet, elle comprend des médicaments retirés du marché depuis le 1er mars comme le Di-Antalvic, un seul médicament anti-VIH : Isentress, des médicaments bénéficiant du nouveau dispositif post mise sur le marché pour les médicaments de classes nouvelles ou à risques suspectés : les plans de gestion des risque (PGR). L’absence d’explications de l’Agence pour accompagner intelligemment la publication de cette liste a été soulignée par AIDES dont les critiques rejoignent celles de médecins ou, par exemple, de la revue "Prescrire". Consciente des limites de sa communication, l’Afssaps s’efforce désormais de rattraper le coup. Tout doucement... Elle a ainsi publié une mise au point sur les vaccins anti-HPV (papillomavirus, dont certains sérotypes peuvent favoriser le cancer de l'utérus ou le cancer de l’anus, notamment en cas d'immuno-dépression). Que dit donc l’Afssaps ? Suite aux inquiétudes suscitées auprès du public par la publication sur son site de la liste des médicaments sous surveillance renforcée, l'Afssaps (…) publie un point d'information pour rappeler les raisons qui motivent l'inscription d'une spécialité sur cette liste. Ainsi, les vaccins Gardasil, Cervarix et Prevenar 13 (contre le pneumocoque) font l'objet d'une surveillance renforcée parce qu'ils contiennent de nouveaux principes actifs. L'Afssaps précise, en outre, que les résultats des études de surveillance de ces vaccins ont permis de s'assurer de leur bonne tolérance. La balance bénéfice/risque n'est pas remise en cause. L’Afssaps considère que conformément aux recommandations du calendrier vaccinal en vigueur, les actions de vaccination et prévention peuvent être poursuivies en toute sécurité, dans le respect des indications et contre-indications de ces vaccins.

A noter également, concernant les vaccins contre le papillomavirus, que Gardasil a montré un effet préventif contre l’infection à HPV chez les jeunes garçons âgés de 16 à 26 ans. Les résultats ont été présentés dans "The New England Journal of Medicine", en février 2011. Le vaccin a réduit de 90 % les risques de lésions associés aux souches (sérotypes) 6, 11, 16 et 18 (les plus à risque de causer des cancers), après injection des trois doses de Gardasil. Il a été proposé à des jeunes hommes qui ont eu très peu de rapports sexuels dans leur vie (cinq partenaires maximum en tout), c’est-à-dire à risque faible d’avoir déjà rencontré le HPV, pour les protéger d’une infection future. Rappelons que l’infection à HPV, et notamment avec ses quatre souches, est une cause importante de cancers ano-génitaux. Le HPV peut également être cause de cancers dans la gorge (œsophage). Le HPV est un virus assez répandu, que l’utilisation du préservatif ne peut pas toujours prévenir. Chez les gays et les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes, le taux d’infection par le HPV est même beaucoup plus important. Chez les personnes séropositives, la déficience immunitaire peut favoriser l’installation et l’évolution négative de l’infection à HPV. Après un avis favorable de la FDA ("l’Afssaps" des Etats-Unis), nous attendons et souhaitons qu’en France la question de la vaccination chez les hommes fasse l’objet d’une évaluation. Elle pourrait être proposée pour les jeunes garçons, notamment les jeunes gays, au même titre qu’actuellement pour les jeunes filles.
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