Mariage pour tous : la Droite voit rouge !

Jean-François Copé, secrétaire général de l'UMP, se dit (11 septembre) "à titre personnel" hostile au mariage et à l'adoption pour les couples de même sexe, mais souhaite "le respect mutuel des différentes opinions" dans ce "débat difficile (….) où les points de vue sont parfois extrêmement tranchés", dans une interview au journal "L'Union". D’autres responsables à droite ont commenté l’annonce de Christine Taubira dans son interview au journal "La Croix". Député UMP de Paris, Claude Goasguen a expliqué à l’AFP : "Moi, je ne voterai jamais le mariage gay. On a des sujets autrement plus importants pour la France que d'essayer d'entraîner l'opinion à un débat sociétal et qui n'est quand même pas une priorité". Interviewé dans les couloirs de l’Assemblée Nationale, David Douillet (UMP, Yvelines) explique : "Cela va bien plus loin que le mariage homosexuel. A titre personnel, j'ai besoin de prendre beaucoup d'avis et d'essayer d'avoir plus de recul par rapport à tout ça. C'est un problème d'éthique. Mon avis n'est pas tranché". Ancien ministre, le député UMP Patrick Ollier (Hauts-de-Seine) avance dans un communiqué que "le projet de loi autorisant le mariage homosexuel et l'adoption, déposé par le gouvernement, constitue une dérive qui va dénaturer la valeur sociétale du mariage. Le lien entre deux personnes de même sexe est reconnu par la société à travers le PaCS qui peut encore évoluer et être renforcé. Je n'y vois aucun inconvénient". Pour Thierry Mariani, ancien ministre et député UMP (Français de l'étranger) : "C'est une question politique et une question de conscience. On n'est pas dans la politique du logement. Certains d'entre nous, en fonction des convictions religieuses ou philosophiques, peuvent avoir des convictions totalement différentes. C'est une question de société. Personnellement, je serai totalement contre. Le mariage doit représenter l'union d'un homme et d'une femme, c'est un des piliers de notre politique familiale. L'adoption aussi, c'est un père et une mère", explique le député UMP Eric Ciotti (Alpes-Maritimes), directeur de la campagne de François Fillion à la présidence de l’UMP. "Ce qui me gêne dans la façon dont est approché ce débat, c'est qu'on ne s'interroge pas du tout par rapport à l'enfant. On est plutôt sur la question : on donne les mêmes droits aux parents. Or la question qui m'intéresse, ce n'est pas les mêmes droits aux parents, c'est comment on donne le meilleur cadre aux enfants. Et je trouve que cette question n'est absolument pas abordée", avance de son côté l’ancien ministre et actuel député UMP Laurent Wauquiez (Haute-Loire) sur BFM TV. "J'ai toujours dit que j'étais hostile à l'adoption. Comme le projet de loi du gouvernement part sur l'adoption, je voterai contre", annonce Nicolas Dupont-Aignan (président de Debout la République, non inscrit, Essonne).

L'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin (sénateur UMP) a estimé (12 septembre) que ce projet gouvernemental risquait d'être source de "diversion" et de "division". Sur France Inter, le sénateur de la Vienne et soutien de Jean-François Copé pour la présidence de l'UMP, a estimé qu'il s'agissait de "sujets de conscience, des sujets difficiles" requérant "la liberté" de vote. "Le parti en tant que tel n'a pas à donner de consignes de vote sur des sujets de cette nature, c'est une tradition dans la droite sociale et libérale", avec "un grand esprit de respect", a-t-il dit, même si les groupes parlementaires pourront en "délibérer". "Je pense qu'avec un texte de cette nature, on va diviser les Français", a averti Jean-Pierre Raffarin.

Un autre premier ministre, Edouard Balladur, s’est prononcé. Il réaffirme dans une interview au "Figaro-Magazine" son opposition au mariage entre homosexuels. "Est ce un droit de la personne, une exigence incontournable de la liberté individuelle que de réclamer qu'une union homosexuelle soit consacrée par la société dans l'acte public et solennel qui s'appelle le mariage ? Non". Une position "peut-être influencée par la formation catholique qu'il a reçue", reconnait-il. Pour compliquer les choses, Edouard Balladur se montre nettement plus ouvert sur la question de l’adoption. Puisque des enfants adoptés par des homosexuels vivent heureux, "Je ne vois pas pourquoi on devrait interdire, lorsque deux personnes de même sexe vivent ensemble, que l'un des deux puisse adopter un enfant", estime-t-il. "J'exclus que l'enfant puisse avoir légalement deux pères ou deux mères, ce qui remettrait en cause les fondements mêmes de la filiation".

Très en forme, le député UMP Philippe Gosselin (Manche) explique : "C’est une véritable révolution anthropologique, il faut répondre au besoin de reconnaissance. Mais c’est une roue sans fin vers la procréation médicalement assistée ou la gestation pour autrui". Figure de proue de la Droite populaire, le député UMP Lionnel Luca (Alpes-Maritimes) explique de son côté : "Même si c’est un couple d’amis, je ne le ferai pas. Je suis trop âgé pour intégrer à ma culture le mariage homosexuel". Enfin, n’oublions pas une autre figure de la droite populaire, le député UMP Jacques Myard (Yvelines) qui lance : "J’appliquerai la loi, mais pour moi, ce mariage sera nul et non avenu. Heureusement la France survivra à cette bêtise. Mais la loi passera parce qu’il y a une majorité de pieds nickelés".