Marisol Touraine finalement confirmée à la Santé

Publié par Mathieu Brancourt le 17.04.2014
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Politiquesanté

La nomination de Manuel Valls à Matignon, suivie du traditionnel remaniement, a vu la Santé disparaitre des attributions ministérielles pendant une semaine. L’annonce des secrétariats d’Etat a mis fin au suspense sur un enjeu annoncé comme priorité de fin de quinquennat.

Marisol Touraine reste aux Affaires Sociales et à la Santé. Scénario improbable après la disparition surprise du terme "santé" lors de la présentation du gouvernement Valls. Après la découverte de ce "gouvernement de combat" voulu par François Hollande, de nombreux observateurs restent perplexes devant l’absence d’un maroquin fort en symbole. Après le revers des municipales, Dans son allocution du 31 mars, le président de la République annonçait un "pacte de solidarité" avec comme fer de lance la justice sociale par le prisme de la santé. Une nouveauté qui augurait donc une nouvelle dynamique sur les politiques de santé en France.

Tout ça pour ça ?

Les espoirs allaient être douchés trois jours plus tard lors du remaniement. Le PS s’est certes empressé de préciser que la désormais ministre des seules Affaires sociales allait garder les prérogatives de la Santé. La confirmation n’est arrivée qu’une semaine plus tard. Mercredi 9 avril, Marisol Touraine "récupère" officiellement la santé, sans secrétariat d’Etat. Tout ça pour ça ! Un rétropédalage malvenu et qui ne peut cacher la réalité de la politique menée depuis mai 2012. Car, ministre ou secrétaire d’Etat, les faits et les autres engagements du président Hollande entrent en contradiction avec son désir de remettre la santé au cœur de son action.

Aujourd’hui, la seule priorité du gouvernement qui se traduira effectivement en actes reste le rééquilibrage des comptes publics, les fameux 50 milliards d’économies du Pacte de responsabilité. Dans ce cadre, la santé, même avec ministère, aura du mal à faire entendre sa voix et devra faire plus avec moins d’argent : Manuel Valls a annoncé le 8 avril dans son discours de politique générale dix milliards d’euros de coupes pour la sécurité sociale, dont trois dès 2015. Le "Pacte de solidarité", risque donc de se transformer en "Pacte d’austérité de la santé", avec à la clé des restrictions drastiques dans les politiques de santé, ébranlant encore la santé publique et ses acteurs, déjà sous pression.

Commentaires

Portrait de frabro

Tout le monde savait dès le départ que Marisol Touraine garderait la santé avec les affaires sociales, ces deux secteurs sont groupés depuis toujours même lorsqu'il y a des ministres ou secrétaires d'Etat différents.

Les ministres changent, les directions du ministère restent, il y a continuité des servcies et de la politique générale.

Qu'il soit nécessaire de limiter les dépenses de santé n'échappe à personne, et surtout sur la gabegie constituée par une gestion anarchique des hôpitaux, des prescriptions de médicaments démentes par les médecins, le refus de beaucoup des génériques, les dépassemen,ts d'honoraires, la multiplication des arrêts de maladie de complaisance...C'est tout celà qui "plombe" les comptes de la Secu.

La responsabilité, ce n'est pas qu'un "pacte" : c'est aussi du resosrt de chacun d'entre nous, des associations comme des particuliers.

Mais c'est sûr qu'on ne fait pas du "buzz" avec des propos responsables...

Portrait de detlevera

Ce qui plombe aussi la Sécu , ce sont aussi les professionnels de santé ou du secteur paramédical, qui détournent le système à leur profit : infirmièr(e) libéral(e), sociétés de transports ambulanciers, etc.

Encore plusieurs "affaires" de ce type dernièrement, et cela chiffre en centaines de milliers d'euros à chaque fois.

Ce n'est pas qu'anecdotique.

Il ne s'agit pas que des associations ou des particuliers. 

De plus, qui accorde l'arrêt de travail en cas d'arrêt de complaisance ? (pour moi la responsabilité est partagée dans ce cas, non ?)

Certains textes pourtant votés par les gouvernements, quels qu'ils soient,entraînent également une surconsommation.

Exemple concret de surconsommation de visites médicales (facturées à la Sécurité Sociale) induites par les textes : puisque désormais considéré comme "stupéfiant", il est imposé un renouvellement mensuel des ordonnances pour se faire prescrire du Stablon (ce qui n'était pas le cas il y a encore peu).

Pourtant pour en avoir pris un temps, je peux assurer que cette molécule n'est pas bien méchante... Et pourtant parfois nécessaire à certain(e)s pour passer un cap, pendant quelques mois.

Pourquoi ne pas mieux rembourser les soins dentaires pourtant nécessaires, qui éviteraient que des dents mal soignées dégénèrent en maladie cardiaque par exemple ? Quid du coût à la Sécurité Sociale alors ?

Effectivement, tout le monde est responsable, mais au sens LARGE.

Personnellement, je n'ai aucune envie que ces Messieurs Dames, qu'il soient issus de ministères ou de l'Assemblée, ou d'ailleurs, viennent nous donner des leçons : faudrait il que toutes ces gens soient exemplaires avant d'imposer toujours davantage de restrictions à la masse.


Tiens d'ailleurs, peut-être les équipes ministérielles pourraient-elles également participer à l'effort national en renonçant à leurs primes, qui viennent s'ajouter à leur rémération habituelle (12 000 000 € répartis sur 449 personnes en 2013 / oui c'est moins que sous le précédent gouvernement, mais tout de même !...).

Ces sommes pourraient être réinjectées dans la santé par exemple. 

Alors oui, très certainement : "La responsabilité, ce n'est pas qu'un pacte : elle est du ressort"... de TOUS, sans restriciton !


La santé n'était peut-être pas le 1er poste où effectuer des coupes budgétaires...


Ca m'énerve à un point !

Det.