Médecine de ville : qu’en pensent les Français-es ?

Publié par Sophie-seronet le 09.11.2019
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ChiffresMédecin de ville
Santéclair a sollicité Harris Interactive afin de mettre en place un Observatoire des parcours de soins des Français-es, sous forme d’une série d’études visant à mesurer les perceptions et attentes des Français-es par rapport aux différents aspects de ce parcours. Les résultats du deuxième volet sur « les Français et la médecine de ville » sont sortis, en octobre dernier. Ils livrent de « précieux enseignements sur la relation des Français avec leur(s) médecin(s) et sur leurs attentes en matière de nouveaux modes de consultation ».

La médecine : un parcours en confiance

Selon les résultats de cette étude, les Français-es témoignent de façon très largement majoritaire d’une « grande confiance et d’une grande satisfaction vis-à-vis de leurs médecins », qu’ils soient généralistes ou spécialistes. Les niveaux de satisfaction concernant les qualités professionnelles et humaines de leurs médecins généralistes atteignent ou dépassent les 90 % sur quasiment tous les critères testés (compétence, pédagogie, écoute, etc.). Des scores identiques sont attribués aux médecins spécialistes sur les critères de compétences, de qualité de la pratique et d’écoute de leurs patients-es, indique l’équipe d’Harris Interactive. Par ailleurs, deux Français-es sur trois déclarent consulter un spécialiste pour eux-mêmes de manière au moins occasionnelle (au moins une fois par an). Parmi eux, 16 % déclarent effectuer ce type de consultation au moins une fois par trimestre (ils sont un peu plus nombreux parmi les moins de 35 ans, les urbains et les personnes issues de catégories aisées). On note une préoccupation manifeste de nombreux Français-es sur la question de l’accès aux soins, alors que se développent les déserts médicaux et que le manque de permanence des soins le soir et le week-end entraine un engorgement des services d’urgences. Dans certains cas, le développement de nouveaux modes de consultation peut être une réponse adaptée, une part croissante de Français-es s’y affirmant favorable, indique l’enquête. Ainsi 41% des Français-es se disent prêts à pratiquer une téléconsultation avec un médecin spécialiste (un score à mettre en regard avec les 38 % de ceux qui pourraient l’envisager avec leur généraliste). Là encore, on note un écart important entre les jeunes, plus ouverts à ce type de pratique (53 % chez les 25-34 ans) et les plus âgés, davantage réticents (30 %).

Le médecin traitant : un rôle central et des difficultés d’accès

Les Français-es sont plus de neuf sur six à considérer comme indispensable le fait d’avoir un médecin traitant tant pour la qualité de leur suivi médical et la coordination de leur parcours de soins, que pour l’optimisation de leurs remboursements par l’assurance maladie, indique l’enquête. Ils sont d’ailleurs 94 % à déclarer spontanément en avoir un. Parmi cette immense majorité de Français-es ayant un médecin traitant, une minorité substantielle de 19 % indique cependant qu’il leur a été difficile de le trouver.

Permanence des soins

Les Français-es sont plus du tiers à déclarer avoir régulièrement des difficultés pour se rendre disponible aux horaires d’ouverture de cabinet de leur médecin traitant (37 %). C’est même plus de 50 % chez les moins de 50 ans. Par ailleurs, seuls 20 % des Français-es indiquent obtenir un rendez-vous le jour même lorsqu’ils souhaitent consulter leur médecin généraliste.

Les spécialistes… globalement moins accessibles

D’un point de vue économique d’abord (« seuls » 52 % les perçoivent comme financièrement accessibles à tous), mais aussi sous l’angle géographique et en termes d’horaires ou de délais avant d’obtenir un rendez-vous (48 % les perçoivent comme facilement accessibles et disponibles selon ces deux derniers critères géographiques et temporels), indique l’enquête Harris Interactive. Au total : ce sont quatre Français-es sur dix qui déclarent avoir déjà rencontré des difficultés pour trouver un médecin spécialiste.

Enquête Harris Interactive réalisée en ligne du 19 au 25 juillet 2019 pour Santéclair. Échantillon de 1 008 personnes, représentatif des Français âgés de 18 ans et plus. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé-e.