Médocs : l'industrie est-elle responsable ?

Publié par jfl-seronet le 27.08.2009
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accès aux traitements
Les débats actuels sur l'accès aux traitements universel (c'est-à-dire pour toutes les personnes qui en ont besoin) se focalisent sur la responsabilité des Etats. Pourtant, il y a d'autres voix qui affirment que cette responsabilité morale (soigner et sauver les gens) n'incombe pas qu'aux seuls gouvernements.
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Les Etats, notamment les pays financeurs du Fonds mondial, sont-ils les seuls responsables et comptables de l'accès aux traitements dans monde ? Non affirment aujourd'hui certains responsables. D'autres ont aussi leur part. Les autres, c'est surtout l'industrie pharmaceutique. C’est ce que disent depuis plusieurs années certains militants associatifs qui se battent pour faire baisser le prix outrageusement élevé des antirétroviraux dans les pays pauvres. C'est aussi le sens du travail conduit en début d'été par Paul Hunt, rapporteur spécial des Nations Unies. Celui-ci a consacré un important travail aux stratégies et politiques du géant pharmaceutique Glaxo Smith Kline (GSK) en relation avec ses responsabilités en matière de droit à la santé te d'accès aux traitements. Ce Rapport a été présenté au Conseil des droits de l'Homme des Nations Unies. Il fait un certain nombre de recommandations parmi lesquelles une plus grande transparence afin d'assurer un accès facilité aux informations concernant les médicaments, une meilleure compatibilité des pratiques commerciales avec les standards du droit à la santé, un accès optimal aux traitements notamment pour les populations marginalisées, une mise à disposition plus large des traitements, plus rapide et cela indépendamment des impératifs commerciaux. En gros, le message, c'est que l'éthique, la morale, le respect de la vie doivent être pris en compte et faire partie de la stratégie d'un industriel notamment, comme c'est le cas ici, lorsque son secteur d'activité à un impact direct sur la vie des gens.

Comme on l'imagine, GSK n'est pas très à l'aise avec les recommandations de Paul Hunt. Pour le moment, le labo (les autres font pareil) s'abrite derrière le fait que le "droit à la santé" n'est pas clairement défini pour les acteurs non étatiques. Rien ne dirait qu'elles sont les obligations d'un industriel du médicament en matière de respect du droit à la santé dans le monde. Pas d'obligations, pas de responsabilités. Tout au contraire, les Nations Unies estiment que le droit à la santé qui fait partie des droits de l'Homme s'applique évidemment aux industries pharmaceutiques. Dans ce débat, il est bon de rappeler quelques informations. Selon le Fonds mondial, seulement 35 % des Africains atteints par le VIH ont actuellement accès aux antirétroviraux, alors que l'Afrique compte le plus grand nombre de personnes infectées. D'ici l'année prochaine, si l'accès aux traitements n'est pas universel, cette proportion pourrait atteindre 75 %.
LIEN POUR PDF RAPPORT DE PAUL HUNT :