Méningites : avis d’alerte pour les HSH

Publié par jfl-seronet le 23.05.2022
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Thérapeutiqueméningitesméningocoque

Le 12 mai dernier, le Corruss (Centre opérationnel de régulation et de réponse aux urgences sanitaires et sociales) a publié un avis d’alerte concernant « une épidémie de méningites liées au méningocoque de type C » qui est en cours en Floride (États-Unis) et qui touche en particulier les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH). Explications.

L’infection à méningocoque, c’est quoi ?

Le méningocoque est une bactérie (Neisseria meningitidis) qui se transmet de personne à personne par les gouttelettes issues des sécrétions rhinopharyngées (salive et autres excrétions), le plus souvent en face à face, de moins d’un mètre. Le risque de transmission entre une personne infectée et une autre personne est faible. Cependant, le contact « bouche à bouche » ou lors d’un baiser est hautement contaminant quelle que soit la durée du baiser. Les lieux de promiscuité (lieux de rencontres ou de convivialité) favorisent la transmission à partir d’une personne porteuse du méningocoque. Les déficiences immunitaires (vivre avec le VIH, par exemple), peuvent rendre plus vulnérable. Le méningocoque est un germe fragile qui ne survit pas dans le milieu extérieur. Sa transmission est exclusivement de personne à personne et nécessite un contact proche.

Des signaux qui donnent l’alerte

Les formes les plus graves des infections invasives à méningocoque C sont les méningites et les septicémies qui peuvent se compliquer de purpura fulminans et d'un choc septique mortel. La méningite se traduit par une fièvre, des maux de tête, une raideur de nuque accompagnée souvent de vomissements et d’une gêne à la lumière. Les deux types d'infections méningococciques les plus courants sont la méningite (une infection des membranes enveloppant le cerveau et la moelle épinière) et l'infection du sang, qui peuvent, toutes deux, rapidement s’aggraver. Dans son message, le Corruss rappelle que « deux symptômes d’une infection invasive à méningocoques doivent notamment alerter » : une fièvre élevée mal tolérée ; et l’apparition d’une ou plusieurs taches rouges ou violacées (purpura). « En cas de symptômes similaires, il faut contacter en urgence le 15 ou son médecin traitant. Les symptômes de la méningococcie peuvent d'abord apparaître comme une maladie pseudo-grippale et s'aggraver rapidement », prévient l’avis.

Un précédent… en 2013

Pour rappel, une épidémie similaire avait déjà touché les HSH en Île-de-France et dans plusieurs villes européennes en 2013 faisant probablement suite à l’introduction d’une souche épidémique de méningocoque en lien avec une épidémie qui avait, elle aussi, démarré aux États-Unis, d’où l’importance de la nouvelle alerte, a fortiori dans une période où les déplacements internationaux recommencent à être importants (vacances, retour des grands événements et manifestations LGBT en présentiel, levée des restrictions aux voyages…).

Un vaccin existe

Le calendrier vaccinal français recommande la vaccination contre le méningocoque C pour toute personne âgée de 1 à 24 ans. Dans le contexte de l’avis d’alerte actuel, et dans cette tranche d’âge, il est particulièrement recommandé aux hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes et aux personnes trans de se faire vacciner contre le méningocoque C. Il existe également une recommandation de vaccination pour les voyageurs-ses désirant se rendre dans une zone où sévit une épidémie. De fait, la vaccination offre la meilleure protection contre ces infections. Plus d'informations sur les infections invasives à méningocoque.