Méningocoque C : une alerte lancée chez les gays

Publié par jfl-seronet le 28.06.2013
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ThérapeutiqueMéningocoque Cméningite

L’Agence régionale de santé d’Ile-de-France a signalé, au cours du mois de juin, trois cas de personnes ayant déclaré une infection à méningocoque C. Ces cas sont survenus chez des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et qui fréquentent des lieux gay à Paris. Cette situation de 3 cas groupés ne constitue pas à ce jour une situation épidémique : autrement dit les 3 cas n’ont pas de lien épidémiologique entre eux. Cependant des éléments incitent à une vigilance particulière. Que disent les autorités de santé ?

Si cette situation de trois cas groupés ne constitue pas, à ce jour, une situation épidémique, deux éléments incitent cependant à une vigilance particulière.

Premier élément au plan épidémiologique : une épidémie d’infection à méningocoque C a été observée entre 2010 et février 2013 chez des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes à New-York. Au total, 22 cas ont été décrits avec 7 décès. Il n’y a plus de nouveaux cas signalés depuis le 15 février 2013. Trois cas d’infections à méningocoque C sont survenus récemment en 2013 chez des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) à Berlin, 1 en février et 2 en mai (contacts directs entre ces 2 cas). Un cas d’infection à méningocoque chez un HSH a également été identifié à Liège en Belgique en mars 2013. Il existe une probable similarité entre les souches de New-York et celles isolées récemment chez des HSH en France.

Deuxième élément : d’importants rassemblements concernant les LGBT sont prévus en France comme la Marche des Fiertés à Paris le 29 juin, l’Europride à Marseille du 10 au 20 juillet 2013. Des rassemblements qui pourraient favoriser la survenue de nouveaux cas, estiment les autorités de santé.

La situation en France

Cette situation en France fait l’objet d’une surveillance particulièrement active et d’une vigilance accrue des services de l’Etat et de l’Institut de veille sanitaire, indique le communiqué officiel. Conformément aux recommandations du ministère chargé de la Santé, l’Agence régionale de santé d’Ile-de-France a informé toutes les personnes ayant été en contact étroit et prolongé avec les trois cas recensés. Ces personnes ont bénéficié d’un traitement préventif par antibiotique, comme dans tous les cas d’infections invasives à méningocoque.

L’infection à méningocoque, c’est quoi ?

Le méningocoque est un germe qui se transmet de personne à personne par les gouttelettes issues des sécrétions rhinopharyngées (salive et autres excrétions), le plus souvent en face à face, de moins d’un mètre. Le risque de transmission entre une personne infectée et une autre personne est faible. Cependant, le contact "bouche à bouche" ou lors d’un baiser est hautement contaminant quelque soit la durée du baiser. Les lieux de promiscuité (lieux de rencontres ou de convivialité) favorisent la transmission à partir d’une personne porteuse du méningocoque. Les déficiences immunitaires (vivre avec le VIH, par exemple), peuvent rendre plus vulnérable. Le méningocoque est un germe fragile qui ne survit pas dans le milieu extérieur. Sa transmission est exclusivement de personne à personne et nécessite un contact proche.

Des signaux qui donnent l’alerte

Les formes les plus graves des infections invasives à méningocoque C sont les méningites et les septicémies qui peuvent se compliquer de purpura fulminans et d'un choc septique mortel. La méningite se traduit par une fièvre, des maux de tête, une raideur de nuque accompagnée souvent de vomissements et d’une gêne à la lumière. Devant ces signes, il faut consulter rapidement un médecin. Le purpura fulminans se manifeste par la survenue de tâches rouges sur la peau, qui ne disparaissent pas à la pression et qui peuvent s’étendre rapidement sur l’ensemble du corps, ces signes doivent amener à consulter sans délai un médecin ou à appeler le centre 15.

Un vaccin

Le calendrier vaccinal recommande la vaccination contre le méningocoque C pour toute personne âgée de 1 à 24 ans. Dans le contexte décrit ci-dessus, et dans cette tranche d’âge, il est particulièrement recommandé aux hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes et aux trans de se faire vacciner contre le méningocoque C.

Plus d’infos sur www.info-meningocoque.fr
Contact Sida Info Service : 0 800 840 800

Commentaires

Portrait de romainparis

98 euros non remboursé. Ceux qui ont les moyens peuvent se protéger, les autres...

Portrait de jean-rene

Peut-on m'expliquer pourquoi le vaccin contre le méningocoque C est remboursé à 65% pour les personnes agées de moins de 24 ans et n'est pas remboursé pour les autres ?

Est-ce à ditre qu'à partir de 25 ans, on est automatiquement immunisé ?

Portrait de romainparis

c'est la codification de la Sécu.

Portrait de jean-rene

Parce que pour la Sécu, l'espérance de vie est de 25 ans ?