Monkeypox : chiffres et infos clefs

Publié par Sophie-seronet le 18.06.2022
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ThérapeutiqueMonkeypox

L’épidémie de Monkeypox poursuit son avancée, dans plusieurs pays dont la France ; une avancée significative. L’enjeu actuel pour endiguer le phénomène est d’appliquer des règles de base de prévention, de réaliser rapidement un dépistage en cas de symptômes, tout particulièrement lorsqu’on fait partie du groupe, aujourd’hui majoritairement exposé et concerné : les HSH (hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes). Le Monkeypox est-il une IST ? VIH et Monkeypox… Seronet fait un nouveau point.

Nouveaux cas et chiffres

Toujours sur la brèche, Santé publique France (SPF) suit la situation de près, publiant des données réactualisées quasiment tous les deux jours. Au 14 juin, SPF recensait 125 cas confirmés de Monkeypox. La répartition sur le territoire était la suivante : 91 en Île-de-France, 11 en Occitanie, 9 en Auvergne-Rhône-Alpes, 3 en Normandie, 3 dans les Hauts-de-France, 1 en Centre-val de Loire, 3 en Paca, 1 en Bourgogne-Franche-Comté et 3 en Nouvelle-Aquitaine. Sur 111 cas confirmés au 13 juin 2022, 108 ont fait l’objet d’une investigation, une personne l’a refusée ; celle-ci demeure injoignable. Tous les cas investigués sont des hommes, âgés entre 20 et 63 ans (âge médian : 35 ans).

« Parmi les cas investigués, 77 % ont présenté une éruption génito-anale, 76 % une éruption sur une autre partie du corps, 68 % une fièvre, 62 % des adénopathies (augmentation pathologique du volume d'un ganglion lymphatique), 14 % une odynophagie (gêne lors de la déglutition, ou au niveau de l'œsophage lors de la progression des aliments), et 5 % une toux. Sept sont immunodéprimés ; aucun n’est décédé », expliquent les épidémiologistes de SPF. Comme dans les autres pays d’Europe (et à ce stade de l’épidémie), ces cas sont survenus majoritairement, mais pas exclusivement, chez des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH), sans lien direct avec des personnes de retour de zone endémique. La majorité des cas rapporte des partenaires sexuels multiples. La plupart des cas déclarent ne pas pouvoir identifier la personne qui les aurait contaminés, indique SPF. Enfin, neuf des cas investigués sont des cas secondaires, non vaccinés. L’investigation conduite a permis de voir que sur les 111 personnes pour lesquelles on a des informations : 41 ont voyagé, séjourné ou travaillé à l’étranger avant le début de leurs symptômes, dont certains dans plusieurs pays différents : 19 voyages sont ainsi rapportés en Espagne, 7 en Belgique, 5 en Allemagne, 1 au Portugal, 1 au Royaume-Uni, 1 aux Pays-Bas, 1 au Maroc, 1 en Inde, 2 en Suisse, 1 aux États-Unis, 2 au Mali et 1 en Colombie. Ces voyages ne constituent pas systématiquement l’origine de la contamination, explique SPF. Enfin, 4 des cas investigués sont des cas secondaires, non vaccinés.

Au niveau mondial

Pour les chiffres mondiaux (dans les pays où la maladie n'est normalement pas présente), c’est l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui s’en charge, parfois avec l’appoint d’autres structures qui recensent, elles, les cas à un niveau régional (Europe, par exemple). En date du 14 juin, l’OMS comptabilisait plus de 1285 cas d'infections confirmées signalées dans 28 pays où la maladie n'est normalement pas présente. Reste que l'OMS a prévenu que d'autres pays devraient prochainement rejoindre cette liste, en confirmant des cas suspects. En Europe (87 % des cas y sont recensés, dans 20 États membres ainsi qu’en Norvège et en Islande), c'est la Grande-Bretagne qui compte le plus de cas confirmés (321) devant l'Espagne (259), le Portugal (191), l’Allemagne (113), etc. Pour rappel, deux foyers principaux d'infection ont été localisés chez nos voisins : le premier dans un sauna de Madrid et le second aux îles Canaries à la suite d'un festival gay. L’OMS note qu’« aucun décès n'a été enregistré dans les pays où la maladie est non endémique », ces deux pays étaient suivis (au 5 juin) du Portugal (138 cas), du Canada (58 cas), de l’Allemagne (57 cas), etc.

« Bien que le risque actuel pour la santé humaine et pour le grand public reste faible, le risque pour la santé publique pourrait devenir élevé si ce virus exploite l'opportunité de s'établir dans des pays non endémiques en tant qu'agent pathogène humain répandu », a indiqué l'OMS, précisant, qu’à ce stade, elle « évalue le risque au niveau mondial comme modéré étant donné que c'est la première fois que de nombreux cas et grappes de cas de variole du singe sont signalés simultanément dans des pays non endémiques et endémiques ». Mais au vu de l’évolution  de l’épidémie, il est possible que l’OMS se décide à décréter l’urgence. L’organsiation internationale a annoncé (14 juin) qu'elle convoquait une réunion de son comité d'urgence le 23 juin pour évaluer si la variole du singe représente une « urgence de santé publique de portée internationale ». L’OMS envisage aussi de trouver un nouveau nom à cette épidémie à la place de l’actuel Monkeypox.

De son côté, le 9 juin, le ministère de la Santé brésilien a annoncé le premier cas dans le pays. Il concerne un homme de 41 ans ayant voyagé en Europe (Espagne et Portugal).  Cette personne a été hospitalisée à Sao Paulo dans un « bon état clinique », ont indiqué les autorités sanitaires. Le Brésil est le troisième pays d'Amérique latine à signaler la détection d'un cas de Monkeypox, après l'Argentine et le Mexique.

Que faire en cas de symptômes ?

En cas de boutons, lésions (notamment au niveau génital ou anal ; ce qui semble indiquer une transmission sexuelle), brûlures, fièvre, ganglions, douleurs, le premier réflexe est d’appeler le centre 15 (ils sont dotés de référents-es infectiologues) qui vous indiquera quoi faire, ou consultez rapidement un-e médecin le temps d’avoir la confirmation diagnostique qui se fait par test PCR cutané. Les cas contacts non symptomatiques n’ont pas de raison de s’isoler, seules les personnes symptomatiques transmettent le virus. A priori, il n’y aurait pas de transmission avant le début des symptômes, mais parfois les symptômes sont peu visibles. Lorsqu’on est porteur-se du virus ou cas suspect avec symptômes, voici quelques recommandations de réduction des risques pour limiter la transmission :

  • s’isoler pendant 21 jours à partir des premiers symptômes, si possible dans un lieu sans autre personne ni animal de compagnie ;
  • aérer et se laver les mains régulièrement ;
  • c’est pas glamour, mais récupérer les croutes (contagieuses) qui tombent, les mettre dans un sac qui doit lui-même être mis dans un autre sac avant d’être jeté si on ne dispose pas de boîte spéciale pour les déchets à risques infectieux (DASRI), les petites boîtes jaunes ;
  • ne pas secouer le linge, les housses et les draps de contact, les laver à +60°C ou nettoyer avec un appareil à vapeur ;
  • recouvrir les canapés d’un drap que l’on pourra nettoyer de nouveau pendant toute la durée de l'isolement.

La durée d’isolement recommandée est longue : 28 jours, avec possible recommandation du port du préservatif même après 28 jours, car certaines études ont trouvé la présence du virus dans le sperme ; donc la possibilité d’une infection transmise via le sperme. Les recommandations anglaises mentionnent le port du préservatif pendant deux mois, après une guérison.

Qui est concerné-e ?

Tout le monde peut être infecté-e. Aujourd’hui, ce sont plutôt les HSH qui sont concernés par les transmissions, notamment en situation de multipartenariat, même si le virus peut infecter toute personne. Les chiffres indiquent qu’aujourd’hui ce sont à plus de 90 % chez les HSH que les cas sont identifiés. Les personnes les plus à risque de formes graves sont les enfants, les femmes enceintes et les personnes immunodéprimées dont les personnes vivant avec le VIH au statut immunitaire ou santé fragile : CD4 inférieurs à 200 CD4/mm3, stade sida actuel ou récent, absence ou échec actuel d’un traitement antirétroviral.

Une communication ciblée

Les observations faites en Europe et les données françaises ont conduit les autorités de santé à faire une communication ciblée en direction des personnes HSH. Cela ne s’est pas fait sans quelques atermoiements par crainte d’une éventuelle stigmatisation des HSH. La communication officielle rappelle les modes de transmission, les symptômes, la conduite à tenir en cas de symptômes. Ces informations sont actuellement diffusées en digital sur le site Sexosafe, dédié aux HSH, qui a mis le Monkeypox en une. Par ailleurs, des affiches, flyers, brochures et autres fiches-conseils sont diffusés par les acteurs-rices associatifs-ves, les agences régionales de santé, etc. Cette difficulté à communiquer envers le groupe qui semble principalement concerné par les cas de Monkeypox est bien évoquée dans un article de VIH.org (6 juin). « À part une page sur le site de prévention en direction des HSH Sexosafe, la communication en direction des personnes principalement concernées par cette poussée épidémique reste, en France, pour le moins timide. Le centre 190, le principal centre de santé sexuel communautaire LGBT parisien, a également fait un thread sur Twitter : Certes, le nombre de cas est encore limité, et les modes de transmission, bien connus, sont rassurants quand à une transmission possible à la population générale, mais il semblerait judicieux de ne pas sous-estimer une infection dont on ne connaît pas encore vraiment le risque épidémique, hors de sa zone d’endémicité », avance Charles Roncier sur VIH.org.

IST ou non ?

Le 4 juin, des chercheurs-ses italiens-nes publient les résultats de travaux qui expliquent que le virus du Monkeypox peut être présent dans le sperme de personnes infectées. « C’est la première fois que l’on fait ce constat dans l’épidémie qui touche aujourd’hui l’Europe », commente le docteur Agnès Libois, infectiologue au CHU Saint-Pierre, auprès de la RTBF. Une information confirmée dans le dernier rapport conjoint de l’ECDC et de l’OMS Europe qui, concernant les modes de transmission, parlent également de contact « avec les fluides corporels ». « L’article italien montre qu’il y en a partout, en fait, précise l'infectiologue belge à la RTBF. Ils en ont détecté dans la salive de l’un d’entre eux [cas investigués dans cette rechercher, ndlr], dans les selles de deux autres, évidemment dans les frottis nasopharyngés, et donc aussi dans le sperme de trois des quatre patients suivis ». Pour autant, la maladie n’est pas considérée comme une IST. « Ce qu’on voit maintenant dans l’épidémie européenne, poursuit Agnès Libois, c’est que beaucoup de patients ont des lésions génitales, comme s’il y avait une transmission lors des relations sexuelles, que ce soit par les lésions ou par des sécrétions génitales. Pour l’instant, c’est très difficile de faire la différence, les deux jouent probablement ».

VIH et Monkeypox

Dans un des billets de son blog Réalités Biomédicales (4 juin) sur le site du Monde, Marc Gozlan revient sur le cas du Portugal, un des pays européens les plus touchés : 96 cas recensés au 27 mai dernier, et nettement plus aujourd’hui. Comme l’explique le journaliste : « Les épidémiologistes portugais rapportent dans un article mis en ligne le 3 juin 2022 sur le site Eurosurveillance les caractéristiques cliniques et socio-démographiques de 27 cas confirmés de monkeypox parmi les 96 cas » alors identifiés. « Au cours des 21 jours précédant le début des symptômes, la plupart des cas (14 sur 16, selon les données disponibles) ont déclaré avoir des relations sexuelles avec de multiples partenaires. Sur les 27 patients, six se sont rendus dans un sauna dans la région de Lisbonne et du Tage, un déclare avoir fréquenté un sauna au Royaume-Uni et quatre autres se sont rendus à l’étranger. Parmi ce groupe de 27 patients, 14 présentent une infection par le virus du sida (VIH). Ces patients ont dû être hospitalisés du fait de leur état clinique. Deux ont depuis regagné leur domicile. Aucun décès n’a été enregistré en date du 27 mai 2022 », explique Marc Gozlan. Une majorité des personnes concernées n’a jamais été « exposé à la vaccination anti-variolique ». Elle n’est plus obligatoire dans le pays depuis 1977. En Italie, parmi les quatre premiers cas, tous HSH, deux vivent avec le VIH. Une équipe australienne (Université Monash de Melbourne) a rapporté un cas concernant une personne vivant avec le VIH : l’infection par le Monkeypox s’est produite en Europe. Dans son billet, Marc Gozlan explique la prudence des chercheurs-ses australiens-nes : « Pour établir si le Monkeypox peut être transmis sexuellement, il faudra des études de plus grande envergure combinant des analyses cliniques, épidémiologiques et virologiques détaillées, y compris la phylogénie [détermination du degré de parenté génétique] des souches virales transmises », soulignent les auteurs. Et d’ajouter : « On ne sait pas si l’infection par le VIH a contribué ou non à l’évolution clinique du patient [qui a dû être hospitalisé, ndlr], ».

Recommandations vaccinales

C’est la Haute autorité de santé (HAS) qui a dégainé la première (24 mai). Pour faire court : la HAS « recommande la mise en œuvre d’une stratégie vaccinale réactive en post-exposition avec le vaccin de 3e génération uniquement (au vu de son profil de tolérance, meilleur que celui des vaccins de 1re et 2e génération et de son efficacité, administré idéalement dans les 4 jours après le contact à risque et au maximum 14 jours plus tard avec un schéma à deux doses (ou trois doses chez les sujets immunodéprimés), espacées de 28 jours, pour les cas suivants : les personnes adultes contacts à risque d’exposition au Monkeypox tels que définis par Santé publique France, incluant les professionnels de santé exposés sans mesure de protection individuelle ». Comme le rappelle VIH.ORG (9 juin) : «  Pour l’instant, il n’est pas question de proposer le vaccin anti-variolique à titre préventif à un autre groupe de population que les personnes qui ont eu un contact direct avec le virus et qui ont des facteurs de risques de formes graves ». Côté français, la Direction générale de la santé (DGS) a publié un document de référence qui revient sur les informations clefs concernant cette vaccination. Les recommandations varient selon les pays. Par exemple, au Canada, et en particulier à Montréal (les cas y sont nombreux), « les autorités sanitaires ont décidé de proposer la vaccination, non seulement aux personnes ayant eu, au cours des 14 derniers jours, un contact direct (peau à peau) avec une personne infectée par le Monkeypox, mais aussi aux hommes ayant eu, au cours des 14 derniers jours, des contacts sexuels avec deux partenaires masculins ou plus. Les vaccinations auront lieu tant que des doses sont disponibles pour les publics cibles », indique VIH.org.

À Québec, les autorités de santé ont refusé d’ouvrir la vaccination au personnel de santé, rapport Radio Canada (9 juin), alors qu’une partie en fait la demande. C’est notamment le cas du Dr Réjean Thomas, spécialiste du VIH et président fondateur de la Clinique médicale L’Actuel. Il intervient auprès de la communauté LGBT et s’occupe notamment de personnes infectées par le Monkeypox. « Il a récemment fait une demande auprès du Comité sur l’immunisation du Québec (CIQ) pour rendre la vaccination contre la variole simienne disponible pour le personnel de la santé. La réponse reçue était négative », pointe Radio Canada. L’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) estime que la vaccination du personnel de la santé n’est pas essentielle ; dès lors que les mesures classiques de protection lors des soins sont mises en œuvre.

Réduire les risques d’infection

Être attentif-ve régulièrement aux symptômes possibles par autopalpation et (auto)surveillance.

  • En contexte social  (marches des Fiertés, bars, boîtes, événements, rassemblements). Les personnes les plus à risque de forme grave sont les personnes vivant avec le VIH immunodéprimées, enfants et femmes enceintes. Pour elles, mieux vaut éviter de toucher d’autres personnes, de faire la bise, de se serrer dans un bar bondé. Préférer la terrasse ou l’extérieur, porter un masque chirurgical (comme pour le Covid) ;
  • En contexte sexuel : du fait des modes de transmission, les contacts sexuels sont à risque de contamination. Les relations multipartenaires (partouze, backrooms, saunas,) sont à risque plus élevé de transmission ;

De nouvelles ressources en France

Le ministère de la Santé a diffusé une fiche Coreb (Coordination opérationnelle Risque épidémique et biologique). Elle vise à l’aide au diagnostic dermatologique et au traitement symptomatique. Elle a été réalisée en lien avec la Société française de dermatologie. Le document fait, entre autres, mention de l’auto-soin de la peau qui semble important à connaître (savons et crèmes en prévention des surinfections, protection solaire, etc.).  Par ailleurs, le nouvel avis du Haut conseil de la santé publique précise notamment les modalités de surveillance pour les personnes présentant une forme bénigne d’infection mais à risque de formes graves  (personnes immunodéprimées). Il n’y a pas de redéfinition des critères du risque grave pour les personnes vivant avec le VIH (CD4 inférieurs à 200, absence de traitement ARV), mais la préconisation de mesures d’aide à l’isolement (structure ad hoc ou hospitalisation) et la recommandation d’écarter les personnes contacts à risque de forme grave du domicile d’une personne infectée par le Monkeypox.

Et l’Afrique dans tout ça

Tout récemment, une nouvelle dimension de l’épidémie de Monkeypox semble avoir marqué certains esprits. Que se passe-t-il dans les pays africains ? Dans un article (7 juin), Le Monde indique que depuis le début de l’année 2022, plus de « 1 400 cas suspects ont été signalés dans sept pays où la maladie est endémique. Soixante-six personnes en sont mortes, essentiellement en République démocratique du Congo [1 284 personnes infectées et 58 décédées en cinq mois] ». Au Nord, on envisage pour endiguer l’épidémie de Monkeypox qui se répand de conduire des campagnes de vaccination (souvent ciblées), mais campagnes toute de même. L’OMS a récemment mis en garde pour que ne se reproduise pas le scénario que nous avons connu avec la Covid-19 : des malades au Sud et pas de vaccins. Le Monde pointe précisément le décalage que connaissent certains pays africains où la maladie est endémique depuis plusieurs décennies (sans que cela préoccupe spécialement les pays du Nord) et le manque de doses de vaccins antivarioliques. « Nous devons éviter d’avoir deux ripostes différentes, une pour les pays occidentaux qui ne connaissent pas de transmissions importantes et une autre pour l’Afrique », a alerté, jeudi 2 juin, Matshidiso Moeti, directrice du bureau régional de l’OMS, citée par le quotidien du soir.

 

Monkeypox
Le 27 mai dernier, le journaliste médico-scientifique, Marc Gozlan, publie un billet érudit (comme toujours) sur le Monkeypox sur son blog sur le site du Monde. Il y rappelle que le « virus du Monkeypox est un orthopoxvirus dont le génome est composé d’ADN. Il est génétiquement proche du virus de la vaccine [variole de la vache et du cheval dont le virus, proche de celui de la variole, fournit un vaccin qui permet d'immuniser l’être humain contre cette dernière, ndlr] et, à un moindre degré, du virus de la variole ».  « Il existe deux groupes génomiques distincts dont le pouvoir pathogène est différent. Une souche est présente en Afrique de l’Ouest, tandis que l’autre, beaucoup plus agressive pour l’homme, circule dans le centre de l’Afrique. Cette souche dite « du bassin du Congo » est associée à des formes cliniques plus sévères et a une létalité de 10 % », explique-t-il. Côte transmission interhumaine, elle « se produit principalement via des gouttelettes respiratoires et nécessite en général un contact face-à-face. Elle peut également résulter de contacts étroits avec les lésions cutanées d’un sujet infecté, voire par des objets (drap, serviettes de toilette, vêtement, surfaces) récemment contaminés par les lésions d’un patient infecté ».