Montréal : fermeture des Clubs Compassion

Publié par jfl-seronet le 20.06.2010
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cannabis thérapeutique
Les Clubs Compassion dispensent au Canada et au Québec du cannabis à des fins thérapeutiques. Depuis leur création, dans les années 90, ces structures font l'objet de polémiques entre les défenseurs de ces clubs dont les services allègeraient les douleurs de milliers de malades et les opposants qui les voient comme des lieux de trafic avec un alibi médical. Récemment, comme le rapporte le journal québécois La Presse, les policiers ont montré qu'ils se rangeaient aux arguments du second groupe, mettant fin aux activités de cinq de ces établissements.

Les Clubs Compassion passeront-ils l'été ? Pas si sûr. La police de Montréal a, en effet,  décidé de "faire le ménage dans les quatre établissements de la métropole où l'on écoulait de la marijuana à des fins thérapeutiques", rapporte La Presse (3 juin). Trois de ces clubs étaient installés au Plateau-Mont-Royal. "L'autre, ouvert il y a quelques mois, semble à l'origine de cette vaste offensive, qui s'est soldée par l'arrestation de 35 personnes", indique le quotidien québécois. Il semble que la décision de fermer ce dernier club ait été prise à la suite de plaintes de voisins qui trouvaient que les clients pouvaient trop facilement s'approvisionner. Du coup, la police a décidé de faire une opération de force contre l'ensemble des Clubs Compassion de Montréal. "On a décidé de mener une action concertée. Ces endroits s'adonnaient à du trafic de stupéfiants. On applique la loi avec rigueur. Personne n'est autorisé à vendre de la marijuana, sauf Santé Canada", a expliqué un des responsables de la police, interrogé par La Presse. "On ne vise pas les gens malades, mais les administrateurs de ces centres et ceux qui s'adonnent à la revente de stupéfiants", a ajouté cet officier. Selon la loi, seul Santé Canada (l'équivalent du ministère de la Santé chez nous) est autorisé à vendre des stupéfiants à des fins thérapeutiques. Comme l'explique le quotidien québécois, les "responsables des Clubs Compassion estiment pour leur part qu'ils répondent à des besoins immenses auxquels Santé Canada est incapable de faire face seul. Pour se procurer de la marijuana, leurs clients doivent fournir un certificat médical attestant qu'ils souffrent d'une maladie ou de douleurs inscrites sur une liste rédigée par Santé Canada." Le VIH, le cancer ou la sclérose en plaques y figurent… mais dans les faits, il est difficile d'obtenir un tel certificat car nombreux sont les médecins qui refusent pour des raisons médicales, mais aussi des raisons morales.
Des responsables associatifs ont été arrêtés au cours de cette opération. C'est le cas de Marc-Boris St-Maurice, fondateur du premier Club Compassion de Montréal et figure emblématique de la lutte pour la légalisation de la marijuana. "Ce qui est dommage, c'est que beaucoup de gens malades vont être privés de cannabis demain, mais ils ne seront pas plus guéris», a-t-il expliqué à La Presse. Sur un des centres fermés par la police,  les policiers ont placardé une affiche avec un numéro de téléphone accompagné du message : "Pour obtenir du cannabis à des fins médicales, appelez Santé Canada".