Ouganda: un suspect et des critiques

Publié par jfl-seronet le 10.02.2011
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LGBTcrime
Un suspect présumé arrêté pour le crime du militant ougandais David Kato, une thèse policière qui prête à controverses… et des critiques à l’occasion d’une veillée en mémoire du militant des droits de l’Homme assassiné en janvier dernier. L’affaire Kato se complique…
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L’assassinat du militant ougandais David Kato a suscité de très nombreuses réactions y compris de la part de personnalités d’envergure (Barack Obama) et d’organismes réputés. Parmi les derniers en date, l’ONUSIDA qui exprime (fin janvier) de "sérieuses inquiétudes au sujet du meurtre de David Kato, militant gay de premier plan et défenseur des droits de l’homme en Ouganda". "Je suis profondément attristé par la disparition de M. Kato (…) J’invite instamment le gouvernement ougandais à mener une enquête complète sur son décès et à garantir une sécurité appropriée pour ses citoyens qui sont gays, lesbiennes, bisexuels et transgenres", déclare Michel Sidibé, directeur exécutif de l’ONUSIDA. Justement, il semble que la situation ait évolué du côté de l’enquête. Comme le rapporte l’AFP (30 janvier), un jeune homme de 22 ans, arrêté près de Kampala, la capitale ougandaise, a avoué être l'auteur du meurtre de David Kato. Ce crime serait le résultat "d'une dispute et non d'un crime homophobe", selon la police. La police, connue pour son hostilité à l’égard des gays, avance aujourd’hui que le suspect présumé "avait négocié avec la victime d'être payé pour ses services sexuels, mais cette promesse n'avait jamais été tenue". En colère, le jeune homme aurait alors tué le militant à l’aide d’un marteau. On en est là pour le moment. Comme le rappelle l’AFP, le meurtre de David Kato, militant de la cause gay en Ouganda où l'homosexualité est sévèrement réprimée, a provoqué l'indignation des associations des droits de l'homme et de plusieurs gouvernements à travers le monde.
L’émotion a été telle qu’une veillée à la mémoire du militant assassiné s'est tenue (3 février) à New York à l'appel d'une quarantaine d'organisations de défense des droits de l'homme et des minorités. Les participants se sont rassemblés près de l’ONU. "Nous sommes ici pour déplorer le meurtre de David Kato. Nous nous mobilisons pour attirer l'attention du gouvernement et de la population sur la situation de l'homophobie de l'Afrique en général et de l'Ouganda en particulier", a expliqué le sociologue camerounais Charles Gueboguo, présent à l’événement, à l'AFP. "Nous nous attendions à ce que les politiques disent que ce n'était pas un crime lié à une discrimination, a souligné Charles Guebogo, spécialiste de l’homosexualité en Afrique. La situation des homosexuels en Afrique va de mal en pis. Il y a de plus en plus de prises de postions publiques des politiques contre eux, ils deviennent les boucs émissaires de dirigeants incompétents qui gèrent mal leur pays".