Ouganda : Une mort qui fait réagir

Publié par jfl-seronet le 31.01.2011
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crimehomophobie
Célèbre militant pour les droits des minorités sexuelles en Ouganda, David Kato, 43 ans, a été assassiné à son domicile (26 janvier), rapporte l’AFP. Il était un militant de l'association Minorités sexuelles en Ouganda, à la pointe du combat contre un projet de loi homophobe ultra répressif contesté de nombreux pays et par de nombreuses associations de défense des droits de l'homme. Les réactions sont nombreuses.
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"C'est arrivé [mercredi 26 janvier] vers 13 heures", a expliqué son avocat John Francis Onyango à l’AFP. Connu pour son courage militant et ses prises de position publiques, David Kato avait fait l’objet en octobre 2010 d’une très virulente campagne de presse. "Rolling Stone" (rien à voir avec le magazine de rock), un tabloïd homophobe, avait alors publié son nom et sa photo dans le cadre d’un article qui appelait ses lecteurs à "pendre" les militants homosexuels. Comme le rappelle l’AFP, une vingtaine de militants avait été ainsi "dénoncée" auprès des lecteurs du magazine. "Le gouvernement ougandais doit s'assurer que les membres de la communauté lesbienne, gay, bi et transgenre bénéficient d'une protection adéquate contre la violence. Il doit prendre des mesures promptes contre toutes les menaces ou discours haineux propres à inciter à la violence", a réagi l'organisation Human Rights Watch dans un communiqué. L’assassinat de ce militant a suscité de nombreuses réactions internationales dont celle du président des Etats-Unis. "J'ai été profondément attristé d'apprendre le meurtre de David Kato. En Ouganda, David a fait preuve d'un courage extraordinaire pour prendre la parole contre la haine. Il était un puissant défenseur de la justice et de la liberté. Les Etats-Unis pleurent son meurtre, et nous nous engageons à soutenir son œuvre", a indiqué Barack Obama dans un communiqué (27 janvier). Il a également appelé le gouvernement de Kampala à punir les coupables de ce crime.
Le maire socialiste de Paris, Bertrand Delanoë, s'est déclaré "consterné" par ce "meurtre barbare". "Ce militant de l'égalité et du respect paye ainsi de sa vie le combat qu'il menait dans son pays, l'Ouganda, contre un projet de loi inique, qui prévoit d'exposer à la peine de mort les homosexuels, pour la seule raison qu'ils sont homosexuels", a réagi le maire de Paris dans un communiqué (27 janvier). "Ce meurtre barbare s'inscrit dans un contexte particulièrement lourd. En Ouganda, comme dans un trop grand nombre de pays du monde, l'homosexualité est encore, en 2011, sévèrement réprimée (…) Devant tant d'inhumanité et d'intolérance, il est indispensable que les esprits éclairés se soulèvent, pour que les droits inaliénables de l'Homme puissent, enfin, être reconnus dans leur universalité", a-t-il ajouté.
Une fois n’est pas coutume, le ministère des Affaires étrangères français n’a pas raté le coche. "La France condamne avec la plus grande fermeté l’assassinat du défenseur ougandais des droits de l’Homme David Kato, survenu le 26 janvier dans des circonstances encore non-élucidées. Défenseur des droits de l’Homme reconnu et activement engagé dans la lutte contre l’homophobie, M. Kato s’était notamment mobilisé contre un projet de loi visant à aggraver la législation ougandaise à l’encontre des personnes homosexuelles et prévoyant, dans certains cas, la peine de mort (…) Cette douloureuse affaire rappelle la nécessité de l’adoption de mesures appropriées pour faire cesser les violentes campagnes de presse homophobes, dont M. Kato avait été lui-même victime, et qui constituent une incitation à la haine contre les défenseurs des droits des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres (LGBT). La France appelle les autorités ougandaises à faire toute la lumière sur cet assassinat". Avec un coefficient de crédibilité proche du néant, le chef de la police ougandaise, Kale Kayihura, a affirmé que "rien ne permet d'établir un lien entre le meurtre de David Kato et ses activités" de militant des droits de l’Homme.

Commentaires

Portrait de madelin40

'cause tragedy thrills me' A David Kato
Portrait de ionesco

criminelles dans le monde.... http://chonchonparis.canalblog.com/archives/2010/02/08/16838987.html "Dans mon pays, ma sexualité est un crime" Dans une grande partie du monde (Afrique, Asie, Moyen-Orient, Europe de l’Est…), l’homosexualité est un délit et est puni pénalement quand elle n’est pas punie par la pendaison ! Ils habitent le Cameroun, le Yémen, la Malaisie ou la Jamaïque. Ils n’ont pas choisi de naître là, ils n’ont pas choisi d’être gay. Ils sont chrétiens, musulmans ou athées. Dans ces pays-là, comme dans beaucoup d’autres, leur sexualité est un crime. Alors ils vivent dans la peur, le mensonge, l’humiliation. Ils sont condamnés à l’exclusion, aux violences, à la fuite. Quand ce n’est pas à la mort. Ils doivent se cacher. Philippe Castetbon, journaliste et photographe indépendant, s’est inscrit sur des sites de rencontre gay. Il a été surpris d’avoir accès à des profils de garçons vivant dans des pays où l’homosexualité est criminalisée. Grâce aux sites de rencontres sur Internet, il a recueilli les témoignages et les photos d’hommes gay vivant dans 51 pays (de A comme Afghanistan à Z comme Zimbabwe) où l’homosexualité est interdite par la loi. http://multimedia.fnac.com/multimedia/images_produits/ZoomPE/9/9/0/97828...
Portrait de ionesco

Un cinquantaine de garçons ont accepté de témoigner pour ce projet ambitieux qui se décline par un livre édité par H&0, l’éditeur “militant” du sud de la France, et d’autres par une exposition organisée par la Mairie du 3ème arrondissement à Paris, à partir du 28 janvier. Dans le livre, les photos où les garçons cachent leurs visages, leurs yeux pour certains, mais toujours la volonté paradoxalement, de se mettre en avant pour séduire, par une mise en scène habile. Elles sont accompagnées de l’identité tronquée du participant, et de l’article criminalisant l’homosexualité dans la législation du pays dont l’intéressé est ressortissant. En regard de ces pages, les témoignages de chacun, souvent bouleversant, pour nous occidentaux habitués à la visibilité « gay » Ce projet qui accompagne le combat des associations qui luttent pour la reconnaissance des étrangers dans les pays européens et pour la dépénalisation de l’homosexualité dans ces pays beaucoup trop nombreux, dénonce les législations homophobes mais rend aussi hommage à internet, qui est une fenêtre ouverte sur les autres. Il est essentiel et souhaitons qu’il rencontrera la faveur du public. “Pour réaliser ce projet je me suis concentré sur les sites Internet de rencontres gay. En contactant des gays connectés en même temps que moi sur différents sites, j’ai souhaité collecter dans chaque pays concerné la photo d’un homosexuel, qui cache son visage, ainsi qu’un texte personnel où chacun parle de sa vie et des difficultés à vivre librement sa sexualité. Chaque séquence est accompagnée de la phrase “Dans mon pays, ma sexualité est un crime” écrite dans la langue natale de l’intéressé ainsi que d’un rappel de la loi en vigueur dans le pays.” explique Philippe Castetbon. “A partir d’un travail de photographies et de textes, mon objectif est d’informer sur la réalité dans ces pays qui condamnent encore l’homosexualité et de montrer, avec toutes les photos de ces visages cachés, l’impossibilité de s’exposer à découvert. D’une façon plus large, le projet dans sa globalité concerne les Droits de l’Homme, l’égalité, les discriminations, la liberté d’être et d’aimer des femmes et des hommes dans le monde.” continue t-il Il témoigne également de l’intêret que ces hommes trouvent sur internet, havre de liberté : « Internet a changé heureusement leur existence. Pour eux, qui vivent opprimés et chassés, Internet est surtout une fenêtre pour s’évader un peu, un espace de liberté pour trouver du réconfort, discuter avec les autres, rompre la solitude et peut-être faire des rencontres… »
Portrait de eris

Les LGBT étant toujours minoritaires, c'est là où l'on voit le si peu d'intérêt qu'on leur accorde dans nos pays occidentalisés où l'on s'indigne aussi vite qu'on les oublie rapidement... L'homophobie étant encore bien répandue en Europe, que dire de ces sept pays qui tuent déjà leurs homosexuels?!

Afghanistan, Arabie saoudite, Iran, Nord du Nigeria, Mauritanie, Soudan et Yémen.

Et de ceux qui punissent d'emprisonnement parfois lourdement ou de sévices corporels graves?

Allez donc voir l'état du monde de l'homophobie sur http://fr.wikipedia.org/wiki/Homophobie , ça donne la nausée et ça fait peur.

On s'aperçoit dans cette liste que l'on commerce avec ces pays, qu'on y fait parfois la guerre ( Afghanistan ), où qu'on y part en vacances !!!

Quand nos politiques iront s'indigner dans tous ces pays?

L'hypocrisie politique est sans limite...

 Et que dire de la sérophobie qui nous est appliquée dans encore beaucoup trop de pays dans le monde?

« Le but est le chemin lui-même » Soyons nous-mêmes, en toute circonstance.

Portrait de ionesco

eris wrote:

Les LGBT étant toujours minoritaires, c'est là où l'on voit le si peu d'intérêt qu'on leur accorde dans nos pays occidentalisés où l'on s'indigne aussi vite qu'on les oublie rapidement... L'homophobie étant encore bien répandue en Europe, que dire de ces sept pays qui tuent déjà leurs homosexuels?!

idem pour les femmes, alors que nous sommes la moitié de la population..... Colline Serreau le dit bien dans "solutions locales pour un Désordre Global " l humanité se prive et opprime  la moitié de sa population à travers le monde..les femmes...

je ne suis pas communautariste, tous les discriminations sont à combattre...Clin d'oeil