Pakistan : ça ira pour les hijras ?

Publié par jfl-seronet le 30.01.2010
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Les hijras sont des centaines de milliers au Pakistan. Fin décembre, la justice a réclamé la reconnaissance de leurs droits. Mais il en faudra bien plus pour sortir ces "parias" de la mendicité et la prostitution comme l'explique l'AFP.

Avant tout, il faut rappeler que le terme hijra recouvre des réalités très différentes : personnes transgenres, intersexuées, transsexuels, travestis et homosexuels… Tous et toutes sont appelés "hijra" en ourdou, la langue du Pakistan et sont parfois considérés comme un troisème genre à côté des hommes et des femmes. Ils seraient plus de 500 000 dans le pays. La plupart "traînent aujourd'hui (…) misérablement sur les marchés, en tuniques de femmes, maquillage prononcé et gouaille aguicheuse". Vivant souvent dans des contextes difficiles, les hijras se sont regroupé(e)s notamment pour défiler publiquement contre le racket et le viol policiers. Fin décembre, la Cour suprême a ordonné au gouvernement de leur reconnaître des droits, dont celui d'être désigné comme personnes ayant un genre à part, un genre distinct des hommes et femmes. La Cour suprême demande d'ailleurs que cette mention figure sur les papiers d'identité des personnes concernées, comme l'Inde, le pays voisin,  l'a fait récemment sur les listes électorales. "La mobilisation des eunuques a une première conséquence, la fin, au moins dans les grandes villes, des violences et viols policiers, désormais traqués par les médias. Mais l'application concrète de l'ordre de la Cour suprême reste très incertaine, ne serait-ce que par la difficulté de recenser ces parias", précise l'AFP. Le site Pakfactor souligne l'importance cruciale à mettre en place une campagne publique pour que les attitudes changent à l'égard des hijrahs. 

Photo : Pakfactor