Pays -Bas : Trois hommes jugés pour avoir transmis volontairement le VIH

Publié par jfl-seronet le 14.10.2008
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procès
Trois Néerlandais séropositifs, accusés d'avoir voulu transmettre volontairement le virus du sida à quatorze partenaires lors de partouzes, comparaissent depuis le 13 octobre devant le tribunal de Groningue (nord des Pays-Bas).
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Début juin 2007, les Pays-Bas sont sous le choc suite à l'annonce de l'arrestation, en mai 2007, de trois hommes soupçonnés d'avoir drogué et violé plusieurs hommes et de leur avoir injecté le virus du sida. Il s'agit de trois hommes séropositifs qui  recrutent des partenaires sexuels pour des partouzes dans un cadre privé. Les partenaires recrutés sont drogués avec un mélange d'ecstasy et de GHB. Les trois suspects présumés violent leurs victimes et parfois leur injectent un mélange de leurs sangs. Lors de leur arrestation, les trois suspects expliquent leur geste à la police. "Ils ont donné comme motif que cela les excitait, et aussi que plus le cercle de personnes infectées par le VIH était grand, plus il y aurait de possibilités de rapports sexuels non protégés", indique lors d'une conférence de presse le chef de la police de Groningue. "Ils considèrent, en outre, que les rapports protégés sont purs », précise  le policer indiquant que les trois hommes se sont aussi injectés l'un à l'autre leur sang.

Comme on l'imagine, les réactions sont vives, notamment dans la communauté homosexuelle. "Que les homosexuels organisent des orgies chez eux n'est guère original, explique ainsi Frank Van Dalen, président de la COC, une des principales associations homos du pays. Mais, ici, c'est tout à fait autre chose. Cela dépasse l'imaginable." Du côté des médias, on titre sur ces "Crimes sexuels bizarres" et autres "La partouze est finie". Mais on voit aussi des réactions politiques. Si le ministre de la Santé, Ab Klink parle d'un événement "affreux", on voit surtout apparaître les demandes pour qu'une "contamination intentionnelle par le virus du sida d'une personne non consentante soit punie par la loi".

Une demande qui va certainement rebondir à l'occasion du procès des trois présumés suspects qui s'est ouvert le 13 octobre. Les trois hommes sont poursuivis pour "violences aggravées, viols en réunion et possession illégale de stupéfiants". Ils encourent jusqu'à 21 ans de prison chacun. Ce procès doit durer jusqu'au 17 octobre. Les trois suspects présumés sont âgés de 35, 48 et 49 ans. Douze des quatorze victimes, âgées d'une vingtaine à une quarantaine d'années, sont aujourd'hui séropositives. Plusieurs d'entre elles ont participé à l'ouverture du procès a indiqué à l'AFP leur avocat Fred Kappelhof. Une des victimes doit témoigner au procès le 14 octobre. "Les victimes espèrent que les coupables seront punis. Elles veulent enfin recevoir une réponse à la question de savoir pourquoi on leur a fait ça", explique Fred Kappelhof. L'avocat précise, qu'en cas de condamnation, il entamera une procédure civile pour obtenir des dédommagements.