Pénalisation : aggravation des peines dans une affaire aux Pays-Bas

Publié par jfl-seronet le 25.01.2010
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justice et VIH
La cour d'appel de Leeuwarden (Pays-Bas) a aggravé (22 janvier) jusqu'à douze ans de prison les peines de deux homosexuels, reconnus coupables d'avoir transmis volontairement le virus du sida à quatre hommes lors de partouzes.
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Les deux hommes, Peter Mulder et Hans Jurgens, "sont responsables du fait que quatre hommes relativement jeunes doivent continuer à vivre en sachant qu'ils souffrent d'une maladie chronique pour laquelle il existe un traitement, mais également une chance de mourir", a indiqué la cour dans son arrêt. Les deux hommes, Peter Mulder et Hans Jurgens, ont été condamnés respectivement à douze et neuf ans de prison contre neuf et cinq ans en première instance en novembre 2008. Seronet a déjà publié des informations concernant cette affaire particulièrement atypique. Pour rappel, Peter Mulder et Hans Jurgens, tous deux séropositifs,  aveint été reconnus coupables d'avoir drogué, puis violé leurs victimes, ou de leur avoir injecté du sang contaminé, lors de partouzes organisées à leur domicile. Les deux procès ont démontré que les deux hommes souhaitaient sciemment transmettre le virus du sida dont ils étaient porteurs à des partenaires dans l'incapacité physique de réagir. En première instance, le tribunal n'avait pas pu déterminer si les plaignants avaient été effectivement contaminés par les injections des accusés. La cour d'appel a établi lors d'un nouveau procès que les deux hommes "ont contaminé volontairement et avec préméditation quatre hommes avec le virus du sida et qu'ils ont tenté de faire de même avec un cinquième homme". La peine d'un troisième accusé, dont le rôle était secondaire, a été réduite en appel à huit mois de prison. Il avait écopé de18 mois de prison en première instance. Cette affaire remonte au printemps 2007. Quatorze hommes, dont douze sont aujourd'hui séropositifs, avaient alors porté plainte. Leur avocat avait indiqué lors du procès en première instance qu'il attendrait une éventuelle condamnation au pénal (c'est désormais fait) pour engager des procédures de dédommagement au civil.

Commentaires

Portrait de Zagadoum

Je trouve la peine lourde car fondée sur une perception erronée du VIH. Maintenant les faits relèvent du viol avec sévices. Que cela soit sanctionné oui et ça vaut à mon sens 5-6ans de prison. Pour autant ce qui est gênant c'est que le VIH intervient dans la peine. Cela ne devrait pas.
Portrait de AKIANNE2010

C'est horrible d'agir ainsi!! La peine est largement mérité et au contraire le vih est un facteur aggravant.
Portrait de nathan

Serait-ce cet article qui se serait appliqué si l'affaire avait été jugée en France ?

Article 222-15

L'administration de substances nuisibles ayant porté atteinte à l'intégrité physique ou psychique d'autrui est punie des peines mentionnées aux articles 222-7 à 222-14 suivant les distinctions prévues par ces articles.

Les deux premiers alinéas de l'article 132-23 relatif à la période de sûreté sont applicables à cette infraction dans les mêmes cas que ceux prévus par ces articles.

En fonction de la qualification, la peine possible peut aller de trois ans à trente ans de réclusion, accompagnée éventuellement d'une période de sûreté.