Pour le CRIPS, "Avec un séropo, on risque de… prendre son pied ou de tomber amoureux"
C’est une campagne réjouissante : pour la Marche des Fiertés parisienne, le CRIPS Ile-de-France a choisi de lutter contre la sérophobie. Avec deux visuels et deux slogans forts, il prend acte des progrès médicaux et veut changer l’image des séropos.

Avec un séropo, on risque quoi en 2012 ? Pour le CRIPS Ile-de-France, la réponse est toute simple : "De tomber amoureux ou de prendre son pied". Grâce aux différents outils de la prévention combinée - "préservatif, dépistage, traitement" - on a de quoi maîtriser les risques de transmission.
"Préservatif, dépistage, traitement"
"Le préservatif, bien posé et lubrifié, est un moyen efficace pour avoir du plaisir avec une personne sans se soucier de son statut sérologique", rappelle le flyer du CRIPS. Et "si le préservatif glisse, craque ou est oublié, le TPE (traitement post-exposition) est disponible aux urgences, si possible dans les 4 heures et au plus tard dans les 48 heures après la prise de risque". Surtout, le CRIPS n’a pas craint de communiquer auprès des gays sur l’intérêt préventif du traitement, le TasP : "avec une personne séropositive qui prend un traitement, qui a une charge virale indétectable et pas d’IST, le risque de transmission est presque nul".
Et de mettre également en avant l’importance de la charge virale pendant la primo-infection : "c’est avec une personne persuadée d’être séronégative mais qui vient de se contaminer que les risques sont les plus forts : c’est dans les premières semaines que la quantité de virus est la plus élevée".
Primo-infection = risque maximum
Voilà qui renouvelle un discours préventif qui en a cruellement besoin : comme chaque année, certains axent leur discours préventif sur le fait qu’à Paris, 1 gay sur 5 est séropo, d’où l’importance de se protéger. Le chiffre est issu de l’enquête Prévagay menée en 2009 par l’Institut de veille sanitaire en partenariat avec l’Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites virales et le Syndicat national des entreprises gays. Elle révélait que 17 % de gays avec le VIH parmi les personnes fréquentant les lieux de convivialité parisiens étaient séropositifs. De quoi s’interroger sur la difficulté que rencontrent les séropos à dire leur statut sans être rejeté.
Mais, sur un plan préventif, ce n’est pas le chiffre le plus important. Mais bien que 20 % de ces 17 % de gays séropositifs ne connaissent pas leur statut. Et ne peuvent donc ni bénéficier de l’effet préventif du traitement, ni adapter leur comportement en utilisant plus souvent la capote (ce que fait l’immense majorité des personnes qui découvre leur statut sérologique, et qui craint plus que tout de transmettre le virus).
Ne pas se priver d’une belle rencontre
Pour le CRIPS, "rejeter une personne séropositive c’est me priver d’une belle rencontre. c’est aussi m’empêcher de parler du VIH et d’adapter mes pratiques pour réduire les risques de transmission".
"Cette campagne est super cool aussi bien sur le fond que sur la forme ! s’enthousiasme Jonathan, militant à AIDES. Les phrases sont super accrocheuses, les modèles bien foutus, et le texte explicatif est à la fois concis et très complet !". Et de demander : "Y'a moyen d'avoir plein de docs comme ça sur Grenoble ?"
Trop souvent, rappelle Jean-Luc Romero, président du CRIPS Ile-de-France, "la personne séropositive est vue et définie sous l'angle exclusif de sa maladie. Trop souvent, certains discours mettent tout le poids de la prévention sur les personnes touchées. Ce discours est faux et dépassé". Il souhaite que le CRIPS s'investisse "plus fortement auprès des publics LGBT".
Bien reçue dans la presse gay
Dans la presse gay, justement, la campagne est bien reçue. Têtu.com salue la volonté du CRIPS de "casser les préjugés par une information claire et objective sur les modes de contamination au regard des dernières avancées en matière de prévention, tout en rappelant la nécessité d'utiliser des capotes et de se faire dépister".
Et Christophe Martet sur Yagg appelle à une concrétisation des messages du CRIP : "Au-delà des mots, c'est à la communauté toute entière de se mobiliser en actes pour faire reculer les discriminations envers les séropositifs".
Une campagne plutôt sympa, claire, osée. Bref, à Seronet, on adore. Et on espère une suite, pour le 1er décembre par exemple. Et vous ?

- 61954 lectures
- Envoyer par mail
Commentaires
Très belle campagne.
ben voyons
Oui, de belles affiches.
ça mange pas de pain
Oui c'est bien, ça passe tout seul ce genre d'affiche. Tout le monde est content, sauf qu'elle sera diffusée ou ? Toutes les réalisations récentes sont plutôt passées inaperçues. Ce serait intéressant de savoir qui a vu celles de la campagne présidentielle (pourtant marquantes)
Beau slogan... mais la réalité ?
Rdr !
(ressuscité de rire)
Il faut rompre le secret visuel...
ps: pourquoi jean-luc romero n'a pas posé ???
RDR.
hmmmm...
Rdr
...
Fred sera super heureux de savoir qu'on lui donne moins de 35 ans, lui qui déprime à chacun de ses anniversaires...
Bises. Sophie
Pourquoi faire positif quand on peut faire déprimé
Cette pub me plait bien parce qu'elle induit le fait qu'on peut faire du long terme avec un séropo ! que ce n'est plus , '' je vais mourir demain''
Cette pub n'est pas de dire ''je ne sais pas qu'il est séropo , avec lui je risque de prendre mon pied '' mais '' je sais qu'il est séropo , et le PIRE qu'il puisse m'arriver c'est de tomber amoureux !'' !!
Est ce plus clair comme ça ? moins déprimant ?
Un ptit anti-dépresseur , un café et l'addition et c'est l'affaire qui roule !!
''Aprés la pluie vient le beau temps'' c'est pas de s'en convaincre mais de laisser '' une cahnce au produit '' comme on dit dans le Sentier !!
Bon Dimanche , sous vos applaudissements !!!!
KRIS3omo lave plus blanc
Mais croquant...
C'est comme au marché,
Bof
Que de négatif.
Campagne CRIPS : très belle idée
Evidemment que les pubs fonctionnent pour tous ...
C'est bien connu les pubs sont là pour répandre le bonheur sur la terre et dans le ciel Alléluia !...Inch'allah ...pour faire plaisir à tout le monde !!!
Evidemment que tous les séropositifs vont être intégré à ''ch'ais pas quoi'' dans ''ch'ais pas quoi'' ...;bien tiens !! c'est le propre de la pub que de faire du social !!...et si les résultats ne sont pas conformes , coup de bâtons avec ma barbe à papa .....
Romain passe moi ta corde ....je crois que je vais y aller !!!.....byyyeeeeeeeeee
KRIS3"BD92110 vous savez quel sont moyen dont le
Très efficace
Je suis d'accord avec MR VICO. Pour ma part, je trouve cette campagne très efficace et je me réjouis du fait qu'elle montre des jeunes mecs beaux, forts et séduisants.
Pour répondre aux personnes ci-dessus et au risque de choquer, tous les séropos ne sont certes pas beaux, musclés et âgés de - de 35 ans, mais tous les séropos ne sont pas non plus souffrants, lypodistrophiés, joues et fesses creusées (ce qui a été ma première angoisse quand j'ai su que j'étais S+, et oui, j'avais mes préjugés aussi).
En revanche, dès qu'on annonce qu'on est S+, tout le monde, quel que soit ses symptômes subit plus ou moins le même rejet. Et c'est bien sur ce point que cette campagne insiste. Et il me paraît important de travailler là-dessus.
Bravo à l'équipe qui a conçu cette opération de com.
Campagne CRIPS : suite
ce que je
Kris, je n'ai rien compris à ton post,
Séropositif mais pas "sidéen"
@ Romainparis : Tu penses que la campagne est incomplète, n'hésites pas à faire des propositions afin de la rendre plus complète ;-)
Comme toute campagne, il y a des codes de communication, c'est pas nouveau. Certains s'insurgent parce qu'il a été choisi de prendre des jeunes plutôt que des "vieux" mais où est le seuil de la vieillesse? Je me souviens que lorsque j'avais 20 ans, 30 ans c'était déja vieux. lol. La campagne à pour cible les jeunes, il est évident qu'ils ne vont pas prendre un retraité. Il faut que la campagne soit séduisante pour que, d'une part elle attire, et d'autre part ça fasse parler. Et ça marche puisque ça fait débat ici. Donc la comm joue bien son rôle.
Et puis j'y vois un double intérêt, c'est par rapport au droit à l'adoption. Comment voulez-vous faire évoluer l'avis des gens et des responsables politiques avec des campagnes victimisantes et rabaissantes comme il y a eu jusqu'à maintenant? Je me fais la réflexion suivante: on nous montre une personne affichée séropositive, elle n'a pas bonne mine, elle a l'air fatiguée physiquement et psychologiquement, etc... comment va t-elle pouvoir s'occuper de l'enfant? Aura t-elle les capacité physique et mentale? Une fois de plus, séropositif ne veut pas dire Sidéen, il est grand temps de changer les messages destinés au grand public.
Tres bonne campagne, enfin! Depuis le temps
Il faut PO-SI-TI-VER !!!:-)
Bien sur j'étais un peu ironique dans mon commentaire sur ta vision de cette campagne , mais comme l'a très bien dit MR VICO , on ne fait pas de la pub avec de la laideur et de la maladie !!
La bonne santé a plutôt un bel aspect !! ...jusque là , tout le monde peut être d'accord !
Montrer comme en 94 à la télévision , un séropositif qui tombe de son tabouret parce que trop malade à une heure grande écoute et sur les 6 chaînes , n'a fait que détruire un peu plus la mauvaise réputation des séropositifs !
D'où il me semble que 18 ans plus tard , une campagne de pub qui montre des séropos avec un bon aspect physique n'est pas déraisonnable !!
Soyons un peu plus positif à l'avenir très cher ! personne n'a besoin de montrer une image dégradée des séropositifs même si je te le concède tout le monde ne ressemble pas à ces jeunes et beaux hommes !!!
Dis-toi qu'ils te ressemblaient quand tu étais plus jeune !!!:-) PEACE ON EARTH !!
KRIS3Mais je suis positif,
mouais
c'est vrai
mais
on a bien
Je suis amusé...
Merci de cet éclairage
un jour si j ose .......
u're really welkom !
Excellent!
Wouah!