Prison et VIH : le TRT-5 dénonce l’inaction de l’Etat

Publié par jfl-seronet le 25.10.2011
1 847 lectures
Notez l'article : 
0
 
échange de seringuedrogueprison
Le TRT-5, collectif interassociatif sur la recherche et les questions thérapeutiques estime dans un communiqué de presse (11 octobre) que l’Etat est responsable des contaminations par le VIH et le VHC qui se produisent en prison. Il demande la mise en place de programmes d’échange de seringues. Une mesure qui a toujours été rejetée tant par les autorités sanitaires que pénitentiaires… en France, alors qu’elle s’applique avec succès à l’étranger.
seringue_Kollr_tawiz.png

Le TRT-5 a été associé à la mise en œuvre des études PREVACAR (estimation de la prévalence virale et de l'offre de soins en milieu carcéral) et PRI2DE (accès aux mesures de prévention et réduction des risques infectieux en milieu pénitentiaire). Ces études confirment les constats faits par les acteurs de terrain depuis plus de 15 ans et par nombre d'experts nationaux et internationaux, dont ceux de l'Organisation mondiale de la santé. Dans son communiqué (11 octobre), le TRT-5 cite d’abord le fait que "la prévalence du VIH en prison deux à quatre fois supérieure à celle de la population générale, celle de l'hépatite C de cinq à huit fois". Il indique aussi que "l'existence de pratiques à risques liées à l'injection de drogues par voie intraveineuse, [est] désormais scientifiquement prouvée". La prévalence existe, les pratiques d’injection existent et rien n’est fait.
Pour le TRT-5, la "situation actuelle en prison correspond donc à celle des années 80 où, en France, le refus de toute politique de réduction des risques a contribué à la contamination de milliers d’usagers de drogues". Et pourtant des solutions existent : "les programmes d'échanges de seringues en milieu libre ont montré leur efficacité dans notre pays ; des expériences menées à l'étranger ont prouvé qu'il était possible de les développer en prison et d'en obtenir des bénéfices en matière de santé". Le Collectif estime que le refus des autorités sanitaires et pénitentiaires de mettre en place de tels programmes est un non sens. C’est même illégal puisque, rappelle le TRT-5, "les dispositions de la loi du 18 janvier 1994 [imposent] l'égalité de la prise en charge sanitaire entre le milieu libre et le milieu carcéral". Il se passe exactement le contraire ! Ce n’est un secret pour personne, mais "la lutte contre les épidémies virales en milieu carcéral constitue un enjeu majeur de santé publique". Le TRT-5 demande donc à ce que les résultats "alarmants" des études PREVACAR et PRI2DE, soient "officiellement publiés dans les plus brefs délais" et servent "de fondement à la mise en place rapide de programmes d'échanges de seringues en milieu carcéral. Nous ne pouvons plus attendre face à ce qui constitue un véritable scandale sanitaire", affirme le TRT-5.

Commentaires

Portrait de lounaa

effectivement au placard ... ptain de haine