Prisons : bâtir plus pour enfermer plus !

Publié par jfl-seronet le 17.01.2012
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La majorité a décidé de construire des places de prison à tour de bras : 24 000 places supplémentaires. Cette décision a été prise dans le cadre du vote (11 janvier) du projet de loi sur l’exécution des peines. Dix-huit associations et syndicats dénoncent cette politique et mettent en cause ses conséquences humaines, juridiques et même financières.
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Les députés ont voté (11 janvier) la création de 24 000 places de prison supplémentaires d'ici à 2017, dont une partie sera construite dans le cadre de partenariats public-privé (PPP), et dont certaines seront réservées aux personnes détenues condamnées à moins d'un an de prison. Spécialiste de la sécurité à l’UMP, le député Eric Ciotti a expliqué qu’il s’agissait d’une "nécessité absolue aujourd'hui". Avec ces créations de places de détention, le gouvernement et la majorité entendent réduire de 35 000, sur 87 000 actuellement, le nombre de peines en attente d'exécution d'ici à 2017. Du côté du PS, on joue les équilibres. "Nous ne sommes pas opposés à toute construction", explique ainsi le député socialiste Dominique Raimbourg, mais il déplore qu’avec ce plan : "Tout est concentré sur l'enfermement ferme". Evidemment, augmenter le nombre de places nécessitera d’augmenter le nombre de surveillants. "Cela veut dire 15 000 surveillants en plus, je ne suis pas sûr que vous avez les budgets", a indiqué, lors des débats, l'ancienne ministre de la justice et députée socialiste Marylise Lebranchu. De leur côté, des associations et certains syndicats se sont opposés au projet de loi sur l’exécution des peines, c’est ce projet  qui prévoit notamment la construction de quelque 25 000 places de prison supplémentaires. Dix-huit associations et syndicats ont signé et publié un communiqué commun. Les signataires (dont Emmaüs France, la Cimade, la Croix-Rouge, le Secours catholique, l'Observatoire international des prisons, le Syndicat de la magistrature, CGT Pénitentiaire) y indiquent que ce projet d'accroissement du parc carcéral "est un non-sens humain, économique et juridique". Ce "n'est pas la solution miracle pour lutter ni contre l'insalubrité réelle de certains anciens établissements, ni contre la surpopulation de nos prisons", avancent-ils. "Au-delà de ce paravent, l'objectif réel aujourd'hui est d'incarcérer davantage, faisant de la prison la peine de référence, en contradiction frontale avec les évolutions de la loi pénitentiaire et les modalités d'aménagement qu'elle a introduites", ajoutent-ils. Or, constatent les signataires : "la plupart des études montrent qu'une peine aménagée est une meilleure garantie contre la récidive qu'une peine exécutée en détention jusqu'à son terme, il faut assurer une prise en charge effective, le plus en amont possible, de toutes les mesures par les personnels d'insertion et de probation", recommandent-ils. Ceci passe notamment "par un renforcement conséquent de leurs effectifs". "Car incarcérer massivement, y compris des personnes condamnées à de courtes peines c'est favoriser la récidive en rompant les liens sociaux ! Car incarcérer davantage représente un coût que les gouvernants ne peuvent ignorer !", explique l’OIP.

Commentaires

Portrait de romainparis

sont une arnaque* qui coûte très cher à l'Etat et sont une privatisation masquée. Puis, à quoi cela sert-il d'enfermer des gens sans une politique d'éducation obligatoire** à l'intérieur des prisons ? A rien, sauf à broyer un peu plus les prisonniers. *Une société privé (Bouygues par ex. pour les prisons) réalise les travaux et touche en contrepartie un loyer sur plusieurs décennies, ce qui revient plus cher au final. ** Selon les peines. Un condamné à perpét. n'a pas a être logiquement réinséré.