A quand l’accès pour tous ?

Publié par olivier-seronet le 20.07.2009
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IAS2009conférence
Deux membres du secrétariat de la Coalition PLUS participent à la 5ème conférence internationale de l’IAS sur la pathogénèse, le traitement et la prévention du VIH/sida au Cap (Afrique du Sud). Cette conférence se déroule sur 4 jours du dimanche 20 au mercredi 23 juillet. 5000 scientifiques, activistes, médecins, biologistes et chercheurs discuteront ensemble des avancées en matière de traitement et de prévention du VIH/sida.
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La première journée a connu deux temps fort. La marche organisée par l’association sud-africaine Treatment Action Campaign (TAC) a réuni plusieurs milliers d’activistes sud-africains accompagnés des activistes participants à la conférence. Les slogans appellent  à l’accès universel au traitement de qualité. Aujourd’hui, dans le Monde, seulement un tiers des personnes ayant un besoin urgent de traitement y ont effectivement accès. L’Afrique du Sud a connu un retard considérable dans la prise en compte de l’urgence sanitaire. Le précédent président et sa ministre de la santé ont empêché la mise en place rapide d’une réponse nationale malgré la pression sans précédent des activistes sud-africains. Aujourd’hui encore 70% des personnes infectées en besoin de traitement n’y ont toujours pas accès. Rappelons que l’Afrique du Sud détient le triste record du nombre de personnes infectées au niveau mondial…


Le deuxième temps fort a été la cérémonie d’ouverture de la conférence lors de laquelle plusieurs représentants de la communauté scientifique ont relayé les appels des malades sur l’impact de la crise financière et économique mondiale sur la lutte contre le VIH/sida. «Malgré la récession, la riposte mondiale au VIH - y compris la mobilisation de financements suffisants pour atteindre l'accès universel à la prévention et au traitement du VIH, financer la recherche sur le sida et renforcer les systèmes de santé - ne peuvent pas être mis en attente», a déclaré Julio Montaner, actuel Président de l’IAS et directeur du British Columbia Centre for Excellence in HIV / AIDS à Vancouver (Canada). "Si nous n’allons pas de l'avant, nous allons rapidement perdre du terrain. C'est la réalité, nous sommes confrontés à un moment particulier et crucial dans la lutte internationale contre la pandémie", a-t-il ajouté. Françoise Barré-Sinoussi a repris, à la fin de sa présentation sur les réservoirs du VIH, l’appel aux dirigeants du G8, les sommant de tenir leurs engagements pris en 2005 lors du sommet de Gleneagles. Avant de quitter le podium, en signe de ralliement avec les activistes sud-africains, la prix Nobel a endossé le tee-shirt HIV POSITIVE de TAC. Au cours de son intervention intitulé «  des scientifiques activistes », Stephen Lewis, directeur de Free World AIDS, a demandé à la communauté scientifique d'utiliser à la fois son expertise scientifique et sa voix pour convaincre les leaders politiques. Stephen Lewis a rappelé que ces derniers ont investi des milliers de milliards de dollars dans l’appui au secteur bancaire dont certains acteurs, comme Golden Sachs, vont engranger des  milliards de dollars de bénéfices au cours du deuxième semestre 2009. Une fraction des sommes engagées aurait permis d’atteindre les objectifs de l’accès universel en 2010.


Le ton est donné… et la conférence est lancée. Pendant les trois jours, il est possible de suivre en anglais les présentations sur le site de la conférence. La conférence se concentrera sur les questions d’accès au traitement et à la prévention dans les pays du Sud et sur les nouvelles stratégies de prévention (circoncision, vaccin, microbicides, PREP). Pour cette nouvelle édition, un nouveau thème fera l’objet de sessions : la recherche opérationnelle ou comment mieux comprendre pour mieux agir.