Québec : des chiffres pour un portrait

Publié par jfl-seronet le 19.12.2009
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épidémio
1er décembre oblige, le Québec a récemment publié un rapport qui dessine le "portrait des infections transmissibles sexuellement et par le sang", soit les données de 2008 et quelques projections pour 2009. Voici les principaux chiffres sur le VIH, l'hépatite et les infections transmissibles sexuellement.

VIH/sida
Si une baisse a été enregistrée entre 2006 et 2007, le nombre de nouveaux diagnostics d'infection par le VIH est remonté en 2008. Les données des six premiers mois de l'année 2009 laissent cependant présager une baisse d'environ 15 % par rapport à 2008. Concrètement, le nombre annuel de nouveaux diagnostics est revenu à son niveau antérieur dans chacun des quatre groupes les exposés : les homos, les personnes originaires d'un pays très touché par l'épidémie, les hétéros ayant eu des relations hétérosexuelles non protégées et les personnes usagères de drogues.


Les homos (au Québec, on parle d'hommes ayant eu des relations sexuelles avec d'autres hommes, cela donne l'acronyme HARSAH) représentent 62 % des nouveaux diagnostics en 2008. Les personnes originaires d'un "pays endémique" (c'est-à-dire un pays qui affiche un taux important d'infection par le VIH et où le mode prédominant de transmission est le contact hétérosexuel) représentent 11 % des cas. Les hétéros ayant eu des relations hétéros (sans autre facteur de risque) représentent 8,9 % des nouveaux cas et les personnes usagères de drogues 5,7 % des nouveaux cas. Depuis 2002, un programme de surveillance du VIH concerne spécifiquement la région de Montréal. Cette dernière enregistre à elle seule : 78,8 des cas de personnes immigrantes venant de pays très touchés par l'épidémie, 70,4 % des cas concernant les gays, 62 % des cas de transmission de la mère à l'enfant, 50,3 % des cas concernant les hétéros et 49,4 des cas chez les personnes usagères de drogues.
En 2008, selon les estimations de l'Agence de santé publique du Canada concernant le Québec : entre 500 et 1 200 personnes ont contracté le VIH, entre 14 500 et 21 300 personnes étaient atteintes du VIH.

Hépatite C
Le nombre de cas déclarés d'hépatite C (VHC) a diminué de moitié entre 2000 et 2008. Des données préliminaires indique que le nombre de cas déclarés en 2009 serait similaire à celui de 2008. Actuellement, la transmission est principalement liée à l'utilisation de drogues par injection. D'ailleurs, le nombre de nouvelles infections ne diminue pas parmi les personnes injectrices de drogues. On estime qu'un peu plus d'un quart des personnes injectrices infectées par le VHC ignorent leur infection. En 2004, un peu moins de 10 % de l'ensemble des Québécois reconnus comme touchés par l'hépatite C avaient démarré ou réalisé un traitement antiviral. "Les retards dans la détection de l'infection et l'amorce d'un traitement antiviral ont pour conséquence de prolonger la contagiosité des personnes infectées et d'entraîner des complications graves : cirrhose du foie, cancer primitif du foie". Entre 1991 et 2008, près de 32 000 cas d'hépatite C ont été déclarés au Québec.

Maladies transmissibles sexuellement
C'est la syphilis qui a surtout été commentée dans ce document des autorités de santé. Le nombre de cas de syphilis est passé d'environ un par mois en 2001 à un par jour en 2006. Après six années de hausse, le nombre de cas a baissé en 2007, pour remonter en 2008 au niveau de 2006. les premières données de 2009 laissent présager une baisse de 16 %. Comme c'ets le cas en Amérique du Nord et en Europe, l'infection touche principalement les gays, qui constituent 90 % des cas. Avec 71 % des cas du Québec, la région de Montréal continue en 2008 d'afficher, et de loin, le taux le plus haut. La région a connu une hausse notable entre 2007 et 2008, qui se poursuit en 2009.
Concernant la LGV (lymphogranulomatose vénérienne), 9 cas ont été déclarés en 2008 et en 2007. Il y en avait eu 44 en 2006. Aucun cas n'a été déclaré en 2009 (selon les données préliminaires). Néanmoins, pour les auteurs du rapport, "cette infection exige encore une attention particulière car ailleurs dans le monde, des éclosions de LGV sont survenues après une période d'accalmie." A l'exception d'un cas concernant une femme, tous els cas déclarés au Québec de LGV ont jusqu'à maintenant concernés des gays.