Québec : honteuse décision de justice

La sanction, prononcée le 9 juillet, est une "peine de douze mois à purger dans la collectivité" (elle ne fera pas de prison). Comme le rapporte, le journal québécois "La Presse", le juge lui a, par ailleurs, imposé "un couvre-feu, et une probation d'un an." Grâce à son avocat, "l'agression sexuelle" n'a finalement pas été retenue contre elle. Le cas de Diane a très largement mobilisé au Québec car son affaire est à la fois complexe et un vrai symbole.

Tout commence en 2004, Diane qui est séropositive depuis des années, porte plainte contre son conjoint, Georges, avec lequel elle a une relation depuis quatre ans. La raison ? Violence conjugale et voies de fait contre son fils. Il est reconnu coupable par le tribunal. Au moment de recevoir sa peine, il explique alors que ses gestes de violence ont été motivés par le fait que Diane ne lui aurait pas parlé de sa séropositivité et fait prendre des risques lors de leurs premiers rapports sexuels, quelques années plus tôt. De son côté, Diane affirme que leurs rapports sexuels ont toujours été protégés. Georges est d'ailleurs séronégatif.

A la surprise générale et à la consternation de toutes les personnes touchées, le procureur retient l'explication de Georges et propose une "absolution inconditionnelle". Le juge partage cet avis et dispense Georges de peine. Ce dernier ne fera pas de prison alors que son délit aurait dû logiquement l'y conduire. Pire encore, il décide, à son tour, de porter plainte contre Diane qui se trouve aujourd'hui condamnée. Les associations québécoises de lutte contre le sida, et plus particulièrement la COCQ-Sida, sont montées au créneau pour soutenir Diane qui fait appel de cette décision. Elles ont surtout dénoncé l'absurde et révoltant message que donne la justice avec ce jugement puisqu'il fait désormais de la séropositivité d'une victime de violence une circonstance atténuante pour son agresseur !
Pour plus d'infos : www.cocqsida.com
Les prénoms ont été modifiés.