Qui sont les nouveaux ministres qui auront affaire aux enjeux du VIH ?

Publié par Antoine Henry le 19.05.2017
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Politiqueministres

Fin du suspens. Le président Emmanuel Macron a annoncé mercredi 17 mai, Journée mondiale contre les LGBT phobies, la composition de son gouvernement, conduit par Edouard Philippe. Paritaire et transpartisan, il comporte néanmoins des surprises, des inquiétudes et de nombreuses inconnues. Revue des cinq principaux ministres qui seront en charge de missions en lien avec la lutte contre le sida, les droits des minorités, la santé et les affaires sociales, etc.

Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé

Le professeur Agnès Buzyn, médecin hématologue, est la nouvelle ministre des Solidarités et de la Santé. Ancienne présidente de l’Institut national du cancer (Inca), elle est nommée en mars 2016 à la présidence de la Haute autorité de santé, qu’elle devra quitter dorénavant. Celle qui refusa le poste à la direction générale de la Santé fut alors la première femme nommée présidente de la HAS. Agnès Buzyn est une chercheure réputée et reconnue par ses pairs. Professeure d’université en médecine à l’hôpital Necker, elle serait, selon un portrait de Libération, peu sensible à la quête du pouvoir, même si certains lui reprochent une forme de souplesse face aux liens d’intérêts devant les experts et les laboratoires pharmaceutiques. L’Union nationale des associations agréées d’usagers du système de santé (Unaass) lui reconnait déjà la "sensibilité particulière qu’elle sait apporter à la voix des usagers, ainsi qu’aux constats et propositions portées par leurs associations". Tout en l’invitant "à traduire au plus vite dans les politiques menées les intentions affichées", pour une "politique de santé courageuse et audacieuse", ajoute l’Unass dans un communiqué. A 54 ans, Agnès Buzyn est une femme habituée aux rouages des institutions de santé, elle est, en revanche, une totale novice en politique. Difficile, pour l’instant de connaître ses positions et la manière dont elle conduira son action. Mais elle aura, comme premier symbole, la possibilité de mettre vraiment fin à l’interdiction des soins funéraires pour les personnes séropositives, mais aussi le chantier de l’organisation des soins. Dans un portrait que le "Quotidien du Médecin" lui avait consacré, elle confiait ce qui est aujourd’hui l’incarnation du discours politique d’Emmanuel Macron et de son gouvernement : "Je ne sais pas si je suis très très à gauche, mais au fond, je suis probablement de sensibilité social-démocrate", glisse-t-elle en riant. "Mais j’ai servi des gouvernements de droite comme de gauche, avec la même loyauté". En marche ?

François Bayrou, garde des sceaux et ministre de la Justice

En revanche, difficile de parler de François Bayrou, incarnation de l’ouverture de ce gouvernement pré-législatives, comme un débutant. Président centriste du Mouvement démocrate (Modem), Français Bayrou connaît ici la consécration avec un poste régalien. Candidat infructueux aux deux dernières élections présidentielles, il retrouve un portefeuille ministériel vingt ans après celui de l’Education nationale, sous Jacques Chirac. Maire de Pau, conseiller général, député européen et des Pyrénées orientales, François Bayrou fut un multi-cumulard, avant de devenir un des chantres de la moralisation de la vie publique. Fervent catholique, il était opposé au mariage pour tous, préférant une union civile. Il est également contre la PMA pour toutes les femmes, une promesse d’Emmanuel Macron qui devrait se concrétiser si le Comité d’éthique donne un avis favorable. Se revendiquant humaniste, il est favorable à la retranscription à l’état civil des enfants nés de GPA, et veut améliorer les conditions de détention dans les prisons françaises.

Gérard Collomb, ministre de l’Intérieur

Il est l’un des socialistes de la bande. Maire de Lyon pendant seize ans (il a annoncé renoncer à ses autres mandats, comme la loi l'y oblige), il fut l’un des premiers membres du PS à rejoindre les rangs du mouvement "En Marche !". Il est cependant connu pour ses positions conservatrices sur l’ouverture du mariage aux couples de même sexe, la PMA ou ses propos ou décisions violentes et répressives à l’égard des travailleuses du sexe ou des Roms dans sa ville. Baron local de la gauche socialiste, il fut également député dès 1981, et a été sénateur pendant 17 ans. On connaît peu ses positions concernant le droit au séjour pour soins ou les expulsions d’étrangers malade, au plus haut durant le quinquennat Hollande.

Jean-Yves Le Drian, ministre de l'Europe et des Affaires étrangères

C’est le survivant de l’ancienne mandature. Ministre de la Défense sous François Hollande, le voici nommé ministre de l’Europe et des Affaires étrangères. A bientôt 70 ans, c’est le doyen du gouvernement. Il devra désormais s’atteler à la promotion de la France et à la diplomatie mondiale. Comme missions, la défense des droits humains dans le monde, l’accès à la santé des réfugiés, la lutte mondiale contre le réchauffement climatique et les grandes pandémies, sans oublier l’urgence de l’homophobie en Tchétchènie ou encore la mise en place de la taxe sur les transactions financières, qui attend encore son entrée en vigueur après plus de cinq années d’errement au niveau européen.

Gérald Darmanin, ministre de l’Action et des Comptes publics

C’est l’un des deux Républicains à avoir quitté le navire LR. Gérald Darmanin, 34 ans, est pourtant un professionnel de la politique. Ancien poulain de Christian Vanneste, élu du Nord dont on ne compte plus les sorties homophobes et sexistes, il est l’un des ministres qui, député, a voté contre le mariage pour tous et n’incarne pas le progressisme social des discours du président Macron. Son ministère, au nom un peu abscons, sera en charge des comptes publics (budget) et sociaux (comptes de la Sécu) ainsi que la fonction publique et la réforme de l'Etat, d’après son entourage cité par l’AFP. Ce qui signifie que Gérald Darmanin aura un rôle décisif sur les projets de financement de la Sécurité sociale (PLFSS).

Commentaires

Portrait de unepersonne

qui ne se soucie que des soins funeraires apportés aux personnes VIH decedées, encore une qui se trouve à coté de la plaque, c'est de notre vivant qu'on veut avoir des avancées pour mieux vivre le VIH que ce soit medicalement ou socialement , sans compter qu'il ne serait pas un luxe d'augmenter l'AAH , ce n'est pas parce que l'on est VIH qu'il faut vivre dans la precarité la plus absolue

à bon entendeur