RDR drogues : la police met la pression

Publié par jfl-seronet le 25.08.2013
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"La Réduction des Risques mise en danger par la police ?" C’est ce que se demande, depuis quelques semaines, le Réseau Français de Réduction des Risques.

Dans un communiqué de presse (16 juillet), le Réseau explique que "depuis quelques mois, les intervenants des associations spécialisées comme SAFE ainsi que les usagers des dispositifs de réduction des risques relatent des faits inquiétants, tels que le stationnement prolongé de véhicules ou d’équipes de police à proximité immédiate des automates d’échange de seringues, ou encore le contrôle des usagers immédiatement après la prise de trousses de prévention aux automates. Les situations les plus problématiques sont constatées en région parisienne".

"Ces agissements ont des conséquences néfastes en matière de santé publique et notamment de contaminations virales par le VIH et les hépatites, les usagers étant amenés à réutiliser voire partager leur matériel", par crainte des contrôles de police. "Ils présentent aussi des risques pour la salubrité publique car les usagers rapportent de moins en moins le matériel usagé dans les poubelles sécurisées mises à leur disposition, par peur d’être contrôlés en possession de seringues. Ce matériel est aussi davantage abandonné sur la voie publique, dans des WC publics, dans des poubelles non sécurisées… augmentant les risques de piqûre accidentelle pour la population générale. Cette situation illustre en France ce que dénonce la Globale Commission dans le rôle néfaste de la guerre à la drogue", note le Réseau.

Le Réseau Français de Réduction des Risques ne développe pas un discours anti-police. "La police doit pouvoir continuer de faire son travail, notamment de régulation de l’espace public, elle y arrive d’autant plus qu’elle agit en bonne intelligence avec celui des intervenants en réduction des risques et dans le respect mutuel. C’est une question de cohérence de l’action publique, évitant que le travail de l’un ne soit détruit par l’action de l’autre, avec comme résultat majeur une situation qui se dégrade de plus en plus", explique le Réseau.

Sur son site, l’association SAFE rappelle bien quel est l’enjeu des automates d’échange de seringues. "En France, on estime que 150 000 personnes consomment des drogues par voie intraveineuse. Il s’agit d’une pratique à haut risque car chaque étape de la préparation et de la réalisation de l’injection peut favoriser : la transmission des virus, notamment ceux de l’hépatite C et du VIH / SIDA ; la transmission de bactéries ; la transmission de champignons. L’échange de seringues réduit très efficacement les risques, notamment de contamination par le VIH/sida : en 1999, selon une étude (…) le taux de prévalence du VIH chez les usagers de drogues se rendant dans les PES [programmes d’échanges de seringues, ndlr] est de 20 % alors qu’il était de 40 % en 1995". Elle les connaît d’autant mieux que SAFE gère les distributeurs-échangeur de seringues en Ile-de-France.

Commentaires

Portrait de frabro

L'organisme qui m'emploie gère trois antennes fixes de caarud sur deux départements, avec des équipes mobiles, intervient en milieu festif, et gère aussi trois automates sur le département de l'Oise. Les actions de réduction des risques étant directement sous ma responsabilité, j'ai aussi pour mission de développer et maintenir les liens avec les autorités et les forces de police, afin que chacun puisse accomplir ses missions dans le respect de l'autre.

Il est arrivé que des contrôles abusifs soient effectuées à proximité d'un accueil fixe, du véhicule de l'antenne mobile ou d'un automate. C'est très rare, et le plus souvent le fait de policiers municipaux ne connaissant rien à la RDR et faisant du zèle. J'ai chaque fois pu faire cesser ce type d'action en intervenant directement auprès du responsable de cette police. Pour ce qui est des forces de l'ordre nationales, police ou gendarmerie, je les rencontre chaque fois que nécessaire pour qu'ils nous laissent travailler et n'entravent pas nos missions. C'est notemment le cas avec la gendarmerie pour nos intervention en milieu festif sur des évènements "non autorisés", sur lesquels notre présence est plutôt rassurante pour eux.

Je pense que le réseau fait référence à la situation particulière de Sevran, où des incidents ont eu lieu récemment, et où le maire a mis en cause la présence des automates. C'est un cas particulier, et là encore seule une intervention des association auprès du Maire et auprès des forces de Police est utile, et à mon avis plus efficace que les alertes à la presse.

Portrait de lounaa

Merci pour ce billet , je suis Ok avec toi , je n'utilise pas

mais j'ai vue et entendu ...

ne lâche rien en matière d'infos Sevran ou Moncul peu importe on pourrait dire que dans le sud c'est idem ...

j'en ai eu des échos ...

que veux tu , comme sa le sida à des beaux jours devant lui les labos aussi ..

la galère pharmacie cool, etc  recommence pour pas mal de ces malheureux ... Bonjour la contamination ...

Bah ils s'en tape tous et n'ont que du mépris pour eux pour les tox c'est bien Connu !!!

Bises jfl , merci pour ton billet

Sol