RDR et drogues : l’AFR dénonce les pressions

Publié par jfl-seronet le 24.03.2013
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"Un vent violent soufflerait-il sur la Réduction des Risques ?", se demande l’Association française de réduction des risques liés à l’usage de drogues dans un communiqué (12 mars). Depuis quelques semaines, nos organisations - et plus particulièrement ASUD -  font l’objet d’attaques répétées de la part d’une coalition de circonstance entre députés, animateurs radios ou "magazines", dénonce l’AFR.

"Mais qu’est-ce qui peut bien valoir à la réduction des risques auprès (et avec) des usagers de drogues un tel regain d’intérêt ? Serait-ce l’actualité de la première salle de consommation de drogues supervisée ?", se demande l’AFR dans un communiqué publié le 12 mars.

"Non, nous ne pouvons pas croire que le fait que la France rattrape son coupable retard (20 ans par rapport à certains de nos voisins européens) soit de nature à indigner le "contribuable français" et ses dignes représentants. Au contraire, l’efficacité des salle de consommation à moindres risques (SCMR) n’étant plus à démontrer, nier la pertinence de celles-ci reviendrait à nier l’évidence scientifique", ironise le mouvement.

"Serait-ce le fait que le gouvernement français finance la Réduction des Risques et les associations d’auto-support d’usagers de drogues ? Aurions-nous à rappeler que depuis sa mise en place, la Réduction des Risques auprès des usagers de drogues a sauvé des millions de vie, évitant surdoses mortelles et contaminations par le VIH ou les hépatites ? Aurions-nous à rappeler que les dispositifs de Réduction des Risques comme les CAARUD (Centres d’Accueil et d’Accompagnement à la Réduction des Risques des Usagers de Drogues) accueillent chaque jour de façon inconditionnelle des milliers d’usagers de drogues, ce qui constitue un premier pas vers le soin ? Aurions-nous à rappeler le rôle central des usagers de drogues dans l’élaboration des réponses et leur participation à tous les processus de décision dans les plus hautes instances internationales ? Il est impensable que des hommes politiques et/ou journalistes de premier plan soient aussi mal informés. Serait-ce qu’à leurs yeux nos organisations incitent à la consommation de drogues ?" Toutes ces questions l’AFR les envoie à ses détracteurs et plus largement à celles et ceux, politiques et médias, qui "attaquent" régulièrement l’AFR et les associations de réduction des risques au prétexte qu’elles feraient "l’apologie de la consommation de drogues".

"Nous sommes contre la loi de 70 et la pénalisation de l’usage de drogues, nous ne nous en cachons pas, bien au contraire. Et nous invitons députés et journalistes à venir voir le quotidien d’un CAARUD afin de mieux comprendre le travail que nous réalisons, mais également à lire deux rapports publiés récemment par la Global Commission on Drug Policy qui dénoncent, sur la base d’études scientifiques, les conséquences désastreuses de la guerre à la drogue et de l’impérieuse nécessité de développer une politique de Réduction des Risques", conclut l’AFR.