Refus de soigner un séropositif : blâme pour un dentiste de La Rochelle

Publié par jfl-seronet le 28.06.2013
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Droit et socialdentistediscrimination

Un blâme… pas grand-chose donc. C’est ce qu’un chirurgien dentiste de La Rochelle s'est vu notifier mercredi 26 juin de la part de la Chambre disciplinaire nationale de son ordre professionnel pour avoir refusé de soigner un homme vivant avec le VIH en 2011. C’est ce qu’a indiqué à l’AFP, l’avocat de la personne discriminée.

Pour prendre cette sanction, la Chambre disciplinaire s'est notamment appuyée sur un article du code de la santé publique qui précise que le chirurgien-dentiste doit soigner avec la même conscience tous les patients, quel que soit leur état de santé.

 "Ce qui s'est passé est anormal, l'ordre l'a reconnu et c'est important pour mon client qui traîne ça depuis un moment. Quand il retourne chez un médecin, ça le travaille", a déclaré à l'AFP, Maître Diego Parvex, l'avocat de la victime.

Le 30 août 2011, Cyrille, séropositif, s'était présenté au cabinet dentaire pour un rendez-vous pris quelque temps auparavant, mais le praticien avait refusé de le soigner en raison de sa séropositivité. Lors d’une interview il y a deux ans, Cyrille avait expliqué que souffrant d’une rage de dents, il avait cherché dans l’annuaire un cabinet dentaire pouvant le "recevoir au  plus vite". Répondant aux premières questions du dentiste destinées à établir sa fiche médicale, il avait signalé qu’il était séropositif et sous trithérapie. "Je ne peux pas vous soigner, les séropositifs, c’est pour l’hôpital", lui avait alors répondu le dentiste. Cyrille quitte alors le cabinet profondément choqué. Peu après, il adresse un courrier au Conseil de l’Ordre des chirurgiens dentistes de Charente Maritime, ainsi qu’à sa caisse de sécurité sociale. "S'il est avéré qu'un chirurgien dentiste a refusé à un patient des soins au motif qu'il a déclaré sa séropositivité, il s'expose à des sanctions disciplinaires graves qui peuvent aller d'une interdiction temporaire d'exercice ferme ou avec sursis", indiquait alors Bertrand Courty du conseil départemental de l'ordre des dentistes de Charente-Maritime.

Au final, c’est la Chambre disciplinaire nationale de l’ordre des chirurgiens dentistes qui s’est prononcée pour un blâme. Le chirurgien-dentiste a deux mois pour faire appel de cette décision devant le Conseil d'Etat, appel que son avocat, Maître François Drageon, estime "nécessaire", notamment pour faire valoir des arguments qu'il avait développés sur l'organisation de son planning de soins, indique l’AFP. Le dentiste a, en effet, expliqué lors de l'audience qu'il souhaitait recevoir les patients séropositifs ou atteints d'hépatite en fin de journée, afin de disposer de plus de temps et des services d'un instrumentiste, argument que la Chambre disciplinaire n'a pas retenu. C’est l’argument classique de certains dentistes au nom d’une prétendue protection des patients, argument que rien ne justifie scientifiquement.

Commentaires

Portrait de espoir2012hiv

je suis heureux de lire ce résumé de cet événement car j'en souffre de mes dents et je vous assure ma plus grande crainte c'est d’être refusé .je pense que la peur du VIH existe dans le domaine médical et dentaire car c'est inversement proportionnelle entre le progrès   médical qui a été fait dans la thérapie du sida   et la formation des dentistes et des médecins qui appartiennent à une génération qui connaisse pas cette maladie  ou qu'ils a connaisse sur  le mode des années 90 et surtout leurs compréhension sur cette  maladie est simple elle touche les homo se transmis pas le sang et la salive pour quelque uns  et qu'avec un traitement même efficace on reste pour eux des personnes contaminant et potentiellement dangereux voir l'idée de la mort autour de cette maladie et surtout le coté honteux mal vu et mal perçu .il y a du travail comportemental et des information  voir des formations a donner d'abord pour le monde médical et dentaire et parallèlement expliquer au monde par le biais des films, des ouvrages ,des livres ,des documents ,aux écoles de l’évolution de cette maladie chronique sans banalisé sa transmission sanguine.c'est le grand combat des idées reçues.

Portrait de Muffin64

Signalement des récalcitrants et faire marcher la concurrence et alerter les services de l'état. Redoublons d'efforts afin de se faire respecter. 

Portrait de seropochidem

bonjour,

 j'ai déja eu le cas chez un dentiste qui m'a laissé avec un abscès à la gencive en m'indiquant que je revienne quand ma gencive serait guérie et que je n'aurai aucun risque de saigner de la gencive.

Mon 1er conseil : choissez un "jeune" dentiste, il sera sans doute plus à la page et saura ce que d'indétectabilité veut dire et que la stérilisation, c'est pas fait juste pour avoir une belle armoire avec une lumière bleue dans son cabinet.

Les délais pour avoir un rdv sont très longs. beaucoup de dentistes ne prennent pas d'urgence (dans ce cas voyez s'il  n'y a pas un service de stomato dans un hopital près de chez vous).

Les bons ne prennent plus des nouveaux patients, les plus jeunes sur la place ont un délai d'environ 3 mois pour un rdv

Mon principal conseil : vous n'avez pas de dentiste ? prenez en un, pour un examen ou même un détartrage. Au moins vous serez un patient "identifié pour lui" et ne lui cachez pas votre statut sérologique.

En cas d'urgence, non seulement, vous ne serez pas un nouveau patient d'une part, et d'autre part, connaissant les dégâts que peut provoquer une infection au niveau buccal, il vous recevra plus rapidement que pour une carie !!!