Renforcer le pouvoir d’action des femmes pour mettre fin à l’épidémie de sida

Publié par jfl-seronet le 09.03.2015
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Comme de nombreuses institutions, l’Onusida a publié un communiqué de presse à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes. Son objectif : parler des enjeux de la lutte contre le sida chez les femmes, notamment en Afrique sub-saharienne.

Elle a souhaité profiter de la 59ème session de la Commission de la condition de la femme qui doit examiner les progrès réalisés depuis l’adoption il y a 20 ans de la déclaration et du programme d’action de Beijing, qui fixaient des objectifs ambitieux visant à améliorer la vie des femmes autour du monde, pour dresser sur cette même période, un bilan sur le VIH chez les femmes. "En matière de riposte au VIH, il y a eu des avancées majeures au cours des 20 dernières années et les nouvelles infections à VIH et les décès liés au sida continuent de diminuer. Toutefois, s’agissant de la réduction des nouvelles infections, ce succès n’a pas été le même pour tous. En 2013, 64 % des nouvelles infections parmi les adolescents dans le monde concernaient des jeunes femmes", a rappelé l’Onusida. "En Afrique subsaharienne, les jeunes femmes de 15 à 24 ans sont près de deux fois plus susceptibles d’être infectées par le VIH que leurs homologues masculins. Les inégalités entre les sexes, la pauvreté, les pratiques culturelles néfastes et l’inégalité des relations de pouvoir aggravent la vulnérabilité des femmes au VIH, mais un engagement et une action concertés au niveau mondial peuvent renverser cette tendance", veut croire l’organisme international.

Un obstacle important à la santé des femmes

"Il y a 20 ans, les dirigeants du monde reconnaissaient que les inégalités entre les sexes représentaient un obstacle important empêchant les femmes d’atteindre le niveau de santé le plus élevé possible, et que les femmes n’avaient pas les mêmes chances concernant la protection de leur santé et de leur bien-être. La Déclaration et le Programme d’action de Beijing reconnaissaient fondamentalement que les droits humains des femmes comprennent leur droit d’exercer un contrôle sur les questions liées à leur sexualité, notamment la santé sexuelle et reproductive, sans contrainte, discrimination ou violence". Et pour quel bilan ? L’Onusida ne mâche pas ses mots : "Nous devrions tous être préoccupés par le fait que 20 ans plus tard, le rapport du Secrétaire général des Nations Unies (…) souligne la lenteur inacceptable des progrès réalisés dans de nombreux domaines, notamment le déni persistant des droits à la santé sexuelle et reproductive".

Ne laisser personne de côté

"Alors que le monde se dirige vers des objectifs acceptés de manière collective en matière de développement durable, nous devons réaffirmer l’engagement de ne laisser personne de côté", explique l’institution onusienne, qui a proposé un objectif mondial pour l’accélération qui consiste à réduire les infections à VIH à moins d’un demi-million par an d’ici à 2020. "Atteindre cet objectif ambitieux signifie s’engager à réduire les nouvelles infections parmi les femmes et les filles d’au moins 75 % au cours des cinq prochaines années. Les cibles de traitement 90-90-90 sont également importantes, car le sida est la principale cause de décès dans le monde parmi les femmes en âge de procréer et parmi les adolescentes en Afrique".

Les femmes et la stratégie de traitement 90-90-90

"Les cibles de traitement 90-90-90 sont les suivantes : 90 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut VIH, 90 % des personnes qui connaissent leur séropositivité au VIH bénéficient d’un traitement et 90 % des personnes sous traitement contre le VIH ont une charge virale supprimée pour que leur système immunitaire reste fort et qu’elles ne soient plus infectieuses", rappelle l’Onusida. "Faire en sorte que les femmes et les filles aient les moyens de se protéger contre le VIH, de prendre des décisions à propos de leur propre santé et de vivre sans violence, notamment la violence liée à leur statut VIH, sera crucial pour mettre fin à l’épidémie de sida d’ici à 2030", conclut l’organisme.