Rwanda : la circoncision en débat

Publié par jfl-seronet le 14.03.2009
1 547 lectures
Notez l'article : 
0
 
circoncisionréduction des risques sexuels
Le Rwanda est en train d'adopter la circoncision dans le cadre de sa stratégie nationale de prévention du VIH. Une initiative qui inquiète certains experts. Le site Irin Plus News a enquêté. Explications.
circoncision.jpg

Ces derniers temps (…) les cliniques de la ville de Kigali ( la capitale du Rwanda) semblent submergées de demandes de circoncision. Selon le site Irin Plus News, cela "s'explique en grande partie par les diverses recherches, reprises par les médias, qui font état d'une réduction du risque de transmission du VIH chez les hommes circoncis." Différentes études menées au Kenya, en Afrique du Sud ainsi qu'en Ouganda concluent, en effet, que la circoncision peut considérablement réduire le risque de transmission du VIH par contact sexuel chez l'homme.


"Dans la culture rwandaise, la circoncision (…) n'est pas pratiquée en guise de rite initiatique, comme c'est le cas dans d'autres cultures africaines", note Irin Plus News qui est allé à la rencontre d'hommes qui se sont faits circoncire. "Moi, je pense que quand on se fait circoncire, c'est comme un préservatif invisible", explique ainsi un étudiant de Kigali, 27 ans, circoncis récemment. "Ça réduit les risques d'attraper des infections", avance t-il. Interrogé par le site, un expert de la circoncision au Centre de traitement et de recherche sur le sida (du Rwanda), explique que de nombreux Rwandais risquent d'envisager la circoncision comme le substitut du préservatif. "Si nous ne véhiculons pas le bon message, nous risquons d'augmenter le risque de transmission du VIH", explique t-il. "Pour les personnes circoncises, c'est une protection, dans une certaine mesure... mais cela ne veut pas dire qu'elles sont protégées à 100 % : à elle seule, la circoncision ne permet pas de prévenir la transmission du VIH. Elle doit s'accompagner d'autres méthodes de protection", rappelle, de son côté, un médecin. En fait, toute la difficulté est de faire comprendre que la circoncision a un intérêt lorsqu'on réfléchit en terme de population (les transmissions au total sont moins nombreuses) mais que son adaptation pour chacun n'est pas avérée (cela ne marche pas dans tous les cas).


"D'après les travailleurs de la santé, il est important que le public […] sache également que cette intervention n'est pas une garantie de protection", explique Irin Plus News qui rappelle que le gouvernement rwandais se lance "actuellement dans une étude (…) pour déterminer le degré de sensibilisation et d'information des populations sur la circoncision." Le gouvernement a tout de même lancé une campagne d'abord dans l'armée puis envisage de proposer la circoncision pour les nouveaux-nés.
Plus d'infos sur : http://www.irinnews.org/fr/

Crédit photo : International Women's Health Coalition