Salles d’injection : les villes attendent une décision rapide

Publié par jfl-seronet le 13.01.2013
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Initiativesalle de consommation superviséeexpérimentation

Plusieurs villes sont prêtes à expérimenter une salle de consommation de drogue à moindre risque. Elles demandent une décision rapide du gouvernement car elles craignent que la campagne pour les municipales (les élections ont lieu en 2014) bloquent les initiatives.

Une décision rapide du gouvernement, c’est ce que souhaitent plusieurs villes, de gauche comme de droite, qui sont sur les rangs pour tenter l'expérience d'une salle de consommation de drogues à moindre risque en 2013 en France. Les villes, indique l’AFP, mettent en avant la nécessité d’une décision rapide du gouvernement pour ne pas fragiliser la campagne des municipales de 2014. Actuellement illégales en France, ces salles sont destinées aux personnes consommatrices de drogues par injection qui consomment dans la rue, qui sont précarisées et en rupture. Ces salles doivent leur permettre de consommer leurs propres produits dans de bonnes conditions d'hygiène et sous supervision de personnels de santé, et de réduire les troubles à l'ordre public.

Pour le syndicat Alliance Police nationale, ces salles seraient un "remède bien pire que le mal" car elles seront "une incitation à la surconsommation des produits stupéfiants" et donneront "une totale impunité aux dealers". Point de vue attendu et qui n’est pas partagé à l’étranger où généralement la police accompagne bien ce dispositif. La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a promis des expérimentations d’abord en 2012, puis déosrmais "dans le courant de l'année 2013". Elle a d’ailleurs confié à la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et toxicomanies (Mildt) "une étude de faisabilité" des différents projets."Nous faisons une analyse uniquement technique", a expliqué à l'AFP (mi décembre) Danièle Jourdain-Menninger, présidente de la Mildt. Les conclusions seront remises aux ministères concernés (Intérieur, Justice et Santé), qui feront des propositions au Premier ministre. "On ne démarche pas les villes", précise-t-elle. Seulement quatre projets lui sont parvenus pour l'instant: un de Paris (PS), un de Marseille (UMP) et deux de Bordeaux (UMP). La Midlt a commencé par l'étude du projet parisien, "qui nous semblait le plus avancé", a expliqué Danièle Jourdain-Menninger. Pour s'assurer que les conditions d'une expérimentation sont réunies, "on regarde s'il y a un besoin, un soutien par la mairie, une association porteuse, et si on peut faire une médiation avec les riverains, parce qu'il faut que ce soit un mieux pour eux". La Mildt s'appuie sur un rapport de l'Inserm de 2010 estimant que dans huit pays où elles existaient, ces salles avaient permis "une amélioration de la santé" des personnes consommatrices de drogues, une réduction des comportements à risque et une "pacification" de leurs quartiers d'implantation.

Interrogé par l’AFP, Jean-François Corty, de Médecins du Monde, qui porte le projet parisien avec l'association Gaia, avance que "la fenêtre de tirs est réduite" avec les municipales de 2014 où il sera "difficile de défendre ces dispositifs", souligne-t-il. "Je mesure la part de risque politique, mais ce qui est plus irresponsable, c'est de ne rien faire", souligne Rémi Ferraud, le maire du Xe où sera implantée le projet de salle parisien. "Il est vrai que le problème des élections municipales va se poser pour tout le monde, à droite comme à gauche", juge Patrick Padovani, adjoint au maire à la Santyé (UMP) de Marseille, qui défend depuis longtemps l'idée d'une salle d'injection supervisée. "Il faudrait que cela se fasse avant juin, après on sera trop près des aventures municipales" et "les gens vont dire que l'on a plus besoin d'une maternité par exemple", avance-t-il. Strasbourg, Nancy et Toulouse sont aussi partantes pour une expérimentation. A Strasbourg, le conseiller municipal Alexandre Feltz (Socialiste et Républicain) estime qu'il existe "un consensus républicain (sur le sujet), de la gauche à la droite modérée", mais pour le conseiller UMP Robert Grossmann "ça ne doit pas être une priorité". A Nancy, le maire UDI André Rossinot rappelle que "ce ne sont pas des élus qui vont piloter ça". "Est-ce qu'on refuserait de soigner quelqu'un sous prétexte qu'on serait à 15 jours des municipales ?", interroge-t-il, comparant la polémique avec celle liée à la mise en place de programmes d'échanges de seringues dans les années 90. "Ce n'est pas un problème gauche-droite", juge le maire PS de Toulouse, Pierre Cohen, mais "de savoir comment on se comporte dans cette société : est-ce qu'on coupe tous les ponts avec tous ceux qui sont en difficulté, est-ce qu'on les met hors circuit? (...) Je réponds non".

Commentaires

Portrait de NathanaëlSero

Oui ce sera mieux pour les drogués, ils pourront ainsi se droguer avec des risques très réduit.

Je vois pas pourquoi ils en font tout un plat comme ça, c'est mieux que de les savoirs dans des squatte sans protection quand même. Et ca évite que les seringue sois jeté par terre aussi. Et en cas de malaise il y a des gens formé pour ça au moins.

Nath.